Il y a trois mois, le 14 décembre 2024, le cyclone Chido ravageait Mayotte. Depuis, l’archipel français peine à relancer son économie et les habitants craignent une crise encore plus profonde.
Une situation inquiétante. Mayotte poursuit sa reconstruction mais trois mois après le passage du cyclone Chido qui l’a ravagé, l’archipel éprouve de vives difficultés à relancer son économie.
À Mayotte, 101e département français, le cyclone Chido est venu abîmer un tissu économique déjà très fragilisé par les pertes dues au Covid-19, à la sécheresse et aux barrages routiers érigés, début 2024, pour protester contre l’insécurité et l’immigration.
C’est cette «accumulation des crises» qui freine la reprise de l’activité dans tous les secteurs, a indiqué Bibi Chanfi, conseillère départementale chargée du développement économique à l’AFP.
Par ailleurs, la vice-présidente de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, Nadine Haffidou, a déclaré que «de nombreuses entreprises à l’heure actuelle sont en grosse difficulté en termes de trésorerie. L’activité reprend plus lentement que ce qu’on aurait imaginé», précisant que 80% des entreprises mahoraises sont sinistrées.
Le port de Longoni, sur la côte nord de la Grande-Terre, par lequel transitent le matériel de réparation et les marchandises, a été touché par le cyclone. «L’activité portuaire est complètement ralentie», a de son côté expliqué Bibi Chanfi.
LES AIDES TARDENT À ARRIVER
À Mamoudzou, la plupart des devantures voisines de la rue commerçante ont repris des couleurs mais plusieurs toits sont toujours éventrés, comme celui de l’agence de communication Inadcom. Ordinateurs, caméras, mobilier, studio d’enregistrement… L’entreprise a tout perdu dans la tempête, conduisant ses 17 salariés au chômage technique.
Déjà en difficulté avant Chido à cause de retards de paiement de la part de clients, Zamir Saïd Ali, le cofondateur, «ne voit pas le bout». S’il a évalué les dégâts à 120.000 euros, son assurance n’en propose que 30.000 de dédommagement. Avec cinq mois de travaux estimés pour relancer pleinement l’activité, il s’inquiète pour l’avenir de son agence : «On va dans le mur (…). On a de quoi encore tourner peut-être un mois».
Plusieurs mesures de soutien ont été mises en place par l’État, dont une aide financière exceptionnelle équivalant à 20% du chiffre d’affaires mensuel de 2022, ou encore le chômage partiel.
Mais pour l’«activité partielle, la quasi-totalité des entreprises n’a pas été remboursée jusqu’à maintenant», a affirmé Nadine Haffidou. L’aide financière exceptionnelle non plus n’a pas encore été reçue entièrement.
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