Le fondateur du Front national et figure emblématique de l’extrême droite française Jean-Marie Le Pen est mort ce mardi à 96 ans. Voici les principales réactions dans la classe politique. Suivez le fil de la journée.
La figure de l’extrême droite française est morte ce mardi 7 janvier à l’âge de 96 ans. Outre Marine, il laisse derrière lui deux autres filles qui sont, elles aussi, engagées en politique.
Trois filles dans les pas de leur père. Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national (devenu Rassemblement national), est mort à l’âge de 96 ans ce mardi 7 janvier. Si l’homme s’est illustré comme figure de l’extrême droite française, il était aussi le père de trois filles, qui ont suivi son chemin en politique. Marie-Caroline, Yann et Marine sont le fruit de son union avec sa première épouse, Pierrette.
Marine Le Pen a appris la mort de son père lors d’une escale au Kenya
Jean-Marie Le Pen , né le à La Trinité-sur-Mer (Morbihan) et mort le à Garches (Hauts-de-Seine), est un homme politique français de la Quatrième et de la Cinquième République.
Il sert dans l’armée lors des guerres d’Indochine et d’Algérie, et commence un parcours politique dans les courants poujadistes. Il est député du département de la Seine de 1956 à 1962, puis dirige la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour pour l’élection présidentielle de 1965. Sollicité par le mouvement nationaliste Ordre nouveau, il participe en 1972 à la fondation du Front national (FN), dont il prend la présidence.
Classé à l’extrême droite, il fait de la critique de l’immigration son principal axe de campagne et fait émerger le Front national sur le devant de la scène politique dans les années 1980. Élu député à Paris lors des élections législatives de 1986, il préside le groupe FN-RN à l’Assemblée nationale sous la VIIIe législature de la Ve République. Il est député européen à partir de 1984 et plusieurs fois élu local (conseiller municipal du 20e arrondissement de Paris, conseiller régional d’Île-de-France puis de Provence-Alpes-Côte d’Azur).
À cinq reprises, il est candidat à une élection présidentielle. Après avoir obtenu un résultat très faible en 1974, il se hisse par trois fois en quatrième position du premier tour (en 1988, 1995 et 2007). À la surprise générale, il accède au second tour du scrutin de 2002, à l’issue duquel il obtient 17,8 % des suffrages exprimés face au président sortant, Jacques Chirac, qui bénéficie d’un « front républicain ».
Sa fille Marine Le Pen lui succède en 2011 à la présidence du Front national, dont il devient président d’honneur. Il est exclu du parti en 2015. Il crée le parti Comités Jeanne en 2016 et reste président d’honneur du FN jusqu’en 2018. Il quitte son mandat de député européen ainsi que la vie politique active en 2019, après 34 ans passés au Parlement européen et 63 ans après sa première élection comme député.
La carrière politique de Jean-Marie Le Pen est jalonnée de déclarations racistes, antisémites et négationnistes. Plusieurs fois condamné pour apologie de crime de guerre, contestation de crimes contre l’humanité, provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale, injures publiques ou violences, il est aussi relaxé pour d’autres de ses propos.
Jean Louis Marie Le Penb est le fils unique de Jean Le Pen (1901-1942), marin-pêcheur, président de l’Association des anciens combattants et conseiller municipal de La Trinité-sur-Mer, et d’Anne-Marie Hervé (1904-1965), couturière et fille de paysans originaires de Locmariaquer et du Bono.
Il naît le , dans la maison familiale de La Trinité-sur-Mer. Ses parents le baptisent Jean, comme son père, Louis, comme son oncle, et Marie, comme la sainte Vierge (il n’accolera Marie à son premier prénom qu’après son mariage). La famille est essentiellement originaire du département du Morbihan.
Son père trouve la mort à bord du chalutier La Persévérance, dont il est le patron, quand le bateau, qui pêchait la sole, saute sur une mine remontée dans son chalut, le . Son nom figure, depuis lors, sur le monument aux morts de La Trinité-sur-Mer. Jean-Marie Le Pen devient alors pupille de la nation, par jugement du tribunal civil de Lorient du .
En , à 16, il demande au colonel Henri de La Vaissière, alias « Valin », de s’engager dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI), mais celui-ci refuse et lui dit : « Désormais, ordre est donné de s’assurer que nos volontaires ont bien 18 ans révolus. Tu es pupille de la nation : songe à ta mère8. »
Le , le Journal officiel mentionne son nouveau prénom composé, « Jean-Marie », le député Le Pen ayant changé son prénom de « Jean » sous les conseils de sa compagne, Pierrette Lalanne, afin de séduire l’électorat catholique lors des élections législatives du 2 janvier 1956.
Mort de Jean-Marie Le Pen : Un décès qui suscite de très nombreuses réactions, loin d’être toutes des hommages.
Revivez les réactions à la mort de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national et figure historique de l’extrême droite, qui s’est éteint ce mardi 7 janvier 2025, à l’âge de 96 ans.
Le Crif met en garde contre tout début de « réhabilitation »
La mort de la figure de l’extrême droite française « ne doit pas marquer le début de sa réhabilitation », a estimé mardi le président du Crif, Yonathan Arfi. « Condamné à plusieurs reprises par la justice, Jean-Marie Le Pen est le premier à avoir donné une caution politique à l’antisémitisme, au racisme et au négationnisme après la guerre », a dénoncé sur le réseau social X le président du Conseil représentatif des institutions juives de France.
Yonathan Arfi a également averti que « le combat contre ses idées ne s’éteint pas avec la disparition de l’homme qui les a portées ».
« Il n’était pas Charlie et on n’était pas Le Pen »
Invité sur BFM TV, ce mardi soir, Philippe Val, un des fondateurs de Charlie Hebdo, a réagi à la mort de Jean-Marie Le Pen le jour de la commémoration de l’attentat à la rédaction du journal satirique. « Il n’était pas Charlie et on n’était pas Le Pen, chacun chez soi », a-t-il déclaré.
Les obsèques célébrées samedi à la Trinité-sur-Mer
Mort ce mardi à l’âge de 96 ans, Jean-Marie Le Pen sera inhumé dès samedi, en début d’après-midi, dans sa ville natale de la Trinité-sur-Mer selon les informations de nos confrères de Ouest France.
Toujours pas de réaction de Marine Le Pen
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la famille de Jean-Marie Le Pen est très discrète depuis l’annonce de la mort du fondateur du FN. Ni Marion-Maréchal, ni Marine Le Pen, n’ont encore réagi sur les réseaux sociaux.
Le NPA organise « des apéros »
Assez logiquement, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ne pleure pas la mort de Jean-Marie Le Pen. Ce qui n’a pas empêché le parti de réagir sur ses réseaux sociaux, et d’annoncer l’organisation « d’apéros partout en France ».
Des lieux et des heures sont déjà prévus dans une quinzaine de villes, dont Paris, Lyon, Lille, Rennes ou Grenoble.
Seule Marie-Caroline Le Pen a publié sur X un post très bref : « De ce chagrin, tu ne pourras pas me consoler. À Dieu Papa. »
François Bayrou se fait allumer par la gauche
Dans son tweet de réaction à la mort de Jean-Marie Le Pen, le premier ministre a qualifié le fondateur du FN de « figure de la vie politique […] au-delà des polémiques ». Et ça n’a pas plu.
« Le racisme, la haine des musulmans, l’antisémitisme ne sont pas des polémiques. Ce sont des délits punis par la loi », a souligné le député LFI Paul Vannier.
« C’était un raciste. Un antisémite. Un colonialiste. Un nostalgique du régime de Vichy. Un antiféministe… Un multirécidiviste qui a fondé le FN avec des SS. Pas une figure de la vie politique française », a appuyé de son côté le secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet.
Le Pen, la guerre d’Algérie et la torture
Accusé d’avoir torturé des Algériens pendant la bataille d’Alger, le fondateur du Front National a toujours récusé ces accusations, malgré les preuves amassées par les historiens spécialistes de l’extrême droite. Torture ou pas torture ? La réponse dans notre article « fake-off » ci-dessous.
Pourquoi est-on sûr que Jean-Marie Le Pen a été un tortionnaire pendant la guerre d’Algérie ?
Sos Racisme rend hommage aux « victimes de Jean-Marie Le Pen »
Dans un communiqué, l’association Sos Racisme a réagi à la mort du fondateur du Front national. « En ce jour où le nom et le visage de Jean-Marie Le Pen s’affichent partout, nous voulons retenir les noms et les visages d’Ibrahim Ali, de Brahim Bouarram, des torturés en Algérie et de tant d’autres qui furent victimes de Jean-Marie Le Pen et de son entreprise politique », écrit l’association.
L’extrême droite belge salue un « patriote convaincu »
Le parti politique belge Vlaams Belang, classé à l’extrême droite et prônant le nationalisme flamand, a rendu hommage au « politicien impressionnant » et « patriote convaincu », qui a « a marqué non seulement la politique française, mais également l’ensemble du mouvement patriotique et de droite en Europe ».
L’histoire de l’œil perdu de Jean-Marie Le Pen
Bagarre, meeting, bagarre… Si l’on est sûr qu’il manquait un œil au fondateur du FN, sait-on seulement comment il l’avait perdu ? La réponse se trouve dans l’article ci-dessous.
« Un fasciste d’un autre temps s’en est allé » selon Ruffin
Le député LFI de la Somme, François Ruffin, a lui aussi commenté la mort de Jean-Marie Le Pen. Constatant qu’un « fasciste d’un autre temps s’en est allé », le député estime que le fondateur du FN « laisse derrière lui des héritiers, très actuels ».
Une vie à l’extrême droite ponctuée de phrases polémiques
Mort ce mardi à l’âge de 96 ans, Jean-Marie le Pen, fondateur du Front national, a ponctué sa vie à l’extrême droite de la politique française par des phrases chocs qui lui ont parfois (souvent) valu des déboires judiciaires.
« C’était un ennemi de la République », tacle Manuel Bompard
Comme pour Jean-Luc Mélenchon, pas question d’hommage du côté de Manuel Bompard. « Non, il n’était pas »un grand serviteur de la France », écrit le patron de LFI sur X. C’était un nostalgique de la collaboration, un responsable de la torture, un raciste et un antisémite. C’était un ennemi de la République ».
« Les hommages dégoulinants de ses héritiers aujourd’hui nous rappellent que ses idées demeurent et que la lutte antifasciste reste d’une actualité brûlante », poursuit Manuel Bompard.
Marine Le Pen dans l’avion qui la ramène de Mayotte
Marine Le Pen se trouvait à la mi-journée, au moment de la mort de son père, dans l’avion qui doit la ramener de son séjour à Mayotte, l’archipel ravagé par le cyclone Chido. Elle n’a pour l’heure pas encore réagi officiellement.
Les hommages se multiplient au RN
«Je pense aujourd’hui avec tristesse à sa famille, à ses proches, et bien sûr à Marine dont le deuil doit être respecté », a écrit sur X Jordan Bardella qui dirige le parti héritier du Front national. Le vice-président du parti Sébastien Chenu a salué la « disparition d’un immense patriote, visionnaire et d’une incarnation du courage » qui « a porté l’espoir de millions de Français ».
Dans un communiqué, RN rend hommage à son fondateur qui « restera celui qui, dans les tempêtes, tint entre ses mains la petite flamme vacillante de la Nation française et qui, par une volonté et une ténacité sans limite, fit du mouvement national une famille politique autonome, puissante et libre ».
« Un tribun exceptionnel, doté d’une immense culture », pour l’eurodéputé RN Gilles Pennelle
«Jean-Marie Le Pen avait raison avant tout le monde. C’était un visionnaire sur l’immigration de masse et l’islamisme, il a eu le courage de mettre ces thématiques en avant il y a trente ou cinquante ans, à une époque où personne n’en parlait. C’est pour ça qu’il a été autant ostracisé », assure à 20 Minutes l’eurodéputé RN, Gilles Pennelle, malgré les nombreuses condamnations judiciaires du patriarche.
« Militant de longue date, j’ai aussi personnellement des souvenirs exceptionnels d’un orateur hors pair comme on n’en fera plus jamais, tribun exceptionnel, doté d’une immense culture. C’est
la disparition d’un géant de la vie politique française qui a marqué son époque », ajoute l’eurodéputé.
Pour Bruno Retailleau, « il aura incontestablement marqué son époque »
Pour Bruno Retailleau, une « page de l’histoire politique française se tourne ». « Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de Jean-Marie Le Pen, il aura incontestablement marqué son époque », a réagi sur X le ministre de l’Intérieur, adressant ses « condoléances à Marine Le Pen et à ses proches ».
Pour l’Elysée, l’histoire jugera
Très attendue, la réaction de l’Elysée, évite l’écueil de l’hommage. Le Pen a joué un « rôle dans la vie publique » qui « relève désormais du jugement de l’Histoire », indique le palais présidentiel.
Pour Éric Zemmour, Jean-Marie Le Pen a eu raison avant les autres
«Par-delà les polémiques, par-delà les scandales, ce que nous retiendrons de lui dans les prochaines décennies, c’est qu’il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient », écrit sur X Éric Zemmour, qui ne perd pas de vue son thème de prédilection de l’immigration. « Il restera la vision d’un homme, et son courage, à une époque où les hommes courageux n’étaient pas si nombreux », conclut-il.
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