Mercosur : c’est quoi ce traité de libre-échange au cœur de la colère des agriculteurs ?
L’an passé, les taxes sur le carburant (GNR) cristallisaient principalement la colère des agriculteurs français. Dans cette nouvelle mobilisation, le Mercosur est pointé du doigt.
Après l’acte I l’hiver dernier, place à l’acte II. Depuis dimanche 17 novembre 2024 après-midi (et une première manifestation dans l’ouest de l’Île-de-France), les agriculteurs se mobilisent à nouveau partout en France, à l’appel des syndicats agricoles.
Si les taxes sur le carburant (GNR) cristallisaient principalement la colère des agriculteurs l’an passé, c’est à présent un autre sujet qui les préoccupe : le projet d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et l’Amérique du Sud (aussi appelé Mercosur).
Révolte agricole ?
Si quelques opérations-escargot pourraient perturber le trafic automobile, l’objectif de la mobilisation n’est pas de « bloquer » ou « d’ennuyer » les Français mais de faire passer le message selon lequel l’agriculture vit aujourd’hui « une situation d’urgence, dramatique dans certains endroits », a souligné dimanche le président de la FNSEA Arnaud Rousseau sur BFMTV.
« Si d’autres ont d’autres modes d’action, veulent utiliser la violence ou, comme je l’ai entendu, veulent […] affamer Toulouse, ça n’est pas notre mode d’action », a-t-il souligné, en référence aux appels de certains responsables de la Coordination rurale (2e syndicat agricole) qui ont proposé ces derniers jours d’« encercler » ou d’« affamer » certaines métropoles.
La Coordination rurale a choisi d’attendre la tenue de son congrès (mardi et mercredi) pour amplifier sa mobilisation. Le syndicat promet « une révolte agricole » avec un « blocage du fret alimentaire » dès mercredi dans le sud-ouest si « aucune avancée » n’est constatée sur le dossier du Mercosur.
Et la Confédération paysanne ?
Opposée depuis 25 ans aux traités de libre-échange, la Confédération paysanne, 3e force syndicale, a participé à des rassemblements anti-Mercosur à Bruxelles ou en Aveyron, manifestant symboliquement devant le restaurant McDonald’s de Millau que ses militants avaient démonté en 1999.
Cette semaine, la Confédération prévoit d’autres actions pacifiques, dans le Morbihan, ou dans la Drôme, pour défendre le revenu des paysans, l’accès au foncier mais aussi réclamer un soutien à la transition agro-écologique, contre la logique des syndicats majoritaires qui réclament moins de contraintes environnementales et plus de stockage d’eau.
avec AFP.
Leave feedback about this