Quatre jours après le passage du cyclone sur Mayotte, le bilan est encore loin d’être définitif. Les sinistrés manquent d’eau, de nourriture et redoutent une « crise sanitaire » ainsi que des violences. L’Unicef prévient que les enfants sont les premières victimes de ces répercussions.
» Ils n’ont plus rien à manger » : après le passage du cyclone Chido, les Mahorais de La Réunion se mobilisent pour aider leurs proches.
« Il y a des douleurs et des souffrances qui sont invisibles. » Assis dans une grande pièce de la délégation de Mayotte à La Réunion, Mohamed Bamcolo pèse chacun de ses mots. Le délégué du 101e département français, qui a été dévasté par le cyclone Chido, est éprouvé. Sa famille réside à Mayotte et seul son fils a pu lui donner quelques nouvelles, trois jours après la catastrophe. « Au-delà de nos fonctions, nous sommes des êtres humains », souffle le fonctionnaire en costume, mardi 17 décembre. Comme lui, toute la communauté mahoraise de La Réunion oscille entre le choc des images, l’attente d’informations et la volonté d’aider.
Mayotte « est totalement dévastée » après le passage du cyclone Chido et l’archipel « risque une crise sanitaire » alors que l’accès à l’eau n’est pas encore assuré, qu’une « famine » est redoutée de même que la prolifération d’épidémies selon le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni.
Le bilan humain n’est toujours pas établi et ne le sera pas avant plusieurs jours quand les routes auront rouvert. Le bilan sera également difficile à déterminer en raison des inhumations rapides des corps prescrite par le religion musulmane pratiquée par une partie de la population de Mayotte. Pour l’heure, le dernier bilan fait état de 22 morts, de 48 blessés en urgence absolue et de 1 421 blessés en urgence relative selon le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila.
Face à la crise à Mayotte, les enfants risquent d’être les premières victimes selon l’Unicef qui invite à les prendre en charge le plus rapidement possible. L’organisation rappelle que la moitié des habitants de Mayotte a moins de 18 ans et que ces enfants souffraient déjà de « carences généralisées » avant le passage du cyclone rapporte France 24.L’aide humanitaire et les secours s’organisent à Mayotte avec « plus de 1 200 renforts » qui doivent être envoyés d’ici la fin de la semaine selon Julien Marion, directeur général de la sécurité civile. Vingt tonnes de nourriture doivent par ailleurs partir dès mardi pour Mayotte et deux navires de 150 conteneurs de nourriture et d’eau partiront mercredi, a précisé Bruno Retailleau.Un couvre-feu va être mis en place à Mayotte à partir de ce mardi 17 décembre de 22 heures à 4 heures du matin.L’Élysée a annoncé mardi soir qu’Emmanuel Macron se rendra à Mayotte jeudi. Le Premier ministre François Bayrou a également indiqué se rendre sur l’île sans préciser de date.
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