26 janvier 2025
Paris - France
EUROPE

Macron face aux ambassadeurs, Antiterrorisme en Afrique : «on a oublié de nous dire merci»

Au Tchad, au Gabon, en Côte-d’Ivoire et au Sénégal, l’armée française se retire sur la pointe des pieds.

Si la France a eu «raison» d’intervenir militairement en Afrique «contre le terrorisme depuis 2013», les dirigeants africains ont «oublié de nous dire merci», a taclé également ce lundi le Président, estimant qu’«aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui avec un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée». «C’est pas grave, ça viendra avec le temps», a ironisé Emmanuel Macron, avant de plaider : «Non, la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise

Pour diminuer la visibilité de la présence militaire française, Paris réduit drastiquement ses effectifs sur le continent, redéfinit le concept des bases et crée un «commandement pour l’Afrique».

D’ici 2025, le drapeau bleu-blanc-rouge ne devrait plus flotter au fronton des bases militaires françaises au Sénégal, au Gabon, en Côte-d’Ivoire et au Tchad. Ces emprises historiques seraient gérées par les pays hôtes, parfois partagées avec des soldats d’autres nations, transformées en centres de formation, ou même évacuées. Et le nombre de militaires français encore présents en Afrique de l’Ouest et au Sahel devrait chuter de manière spectaculaire. Un dispositif diplomatico-militaire choisi par Emmanuel Macron censé éviter un retrait contraint et forcé des armées françaises, comme cela a été le cas au Mali et au Burkina Faso, ou précipité, comme au Niger au 2023.

S’il n’est pas remis en cause par les changements de pouvoir politique dans les pays concernés, France comprise, ce redéploiement pourrait permettre de renforcer, à moyen terme, les effectifs militaires dans les départements, régions et collectives.

Aucun « répit » dans la lutte contre le terrorisme

À la veille du dixième anniversaire de l’attentat islamiste qui avait décimé la rédaction de « Charlie Hebdo », Emmanuel Macron a également appelé à poursuivre sans « relâchement », sans « répit » la lutte contre le terrorisme. « Nous savons que le terrorisme est un risque qui demeure prégnant dans nos sociétés et qui implique qu’il n’y ait aucun relâchement et une vigilance collective », a-t-il martelé.

« On a oublié de nous dire merci », a aussi regretté le chef de l’État au sujet des interventions menées depuis 2013 par la France contre le terrorisme en Afrique, au Sahel. Paris a eu « raison » d’intervenir militairement, a-t-il appuyé, estimant qu’aucun dirigeant du continent « ne serait aujourd’hui avec un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée ». Selon lui, « la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise ».

Pas de « naïveté » devant le « changement de régime » en Syrie

Sur la Syrie, le président a appelé à « regarder sans naïveté le changement de régime », après la chute de Bachar al-Assad début décembre, et a promis de ne « pas abandonner » les combattants kurdes alliés des Occidentaux dans la lutte contre le terrorisme. La France accompagnera « dans la durée » la transition en faveur « d’une Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ethnique, politique et confessionnelle », a-t-il assuré.

Détention de l’écrivain Boualem Sansal : l’Algérie se «déshonore»

Face aux ambassadeurs, le Président a évidemment mentionné le cas de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Pour Macron, l’Algérie se «déshonore» en ne libérant pas l’auteur de 80 ans, arrêté à la mi-novembre à Alger. «L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est», a-t-il tranché. «Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal», a-t-il lancé.

«Charlie Hebdo» : Macron affirme qu’il ne doit y avoir aucun «relâchement», aucun «répit» dans la lutte contre le terrorisme

A la veille du dixième anniversaire de l’attentat islamiste qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire Charlie Hebdo,
le président Macron a appelé à poursuivre sans «relâchement», sans «répit», la lutte contre le terrorisme. «Nous savons que le terrorisme est un risque qui demeure prégnant dans nos sociétés et qui implique qu’il n’y ait aucun relâchement et une vigilance collective», a-t-il dit. «Il ne faut aucun répit dans la lutte contre le terrorisme», a-t-il martelé.

Jean Moliere

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