26 janvier 2025
Paris - France
CULTURE

L’étrangeté de Mathilde T. de Gael Octavia ,la plume caribéenne

Gaël Octavia est née en 1977 à Fort-de-France et vit à Paris. Scientifique de formation, touche-à-tout autodidacte, ses champs d’exploration sont l’écriture, la peinture, la vidéo. Ses pièces de théâtre, lues ou créées en France, aux Etats-Unis et dans la Caraïbe, sont marquées par la société martiniquaise dans laquelle elle a grandi, tout en questionnant des thématiques universelles telles que les migrants, l’exclusion sociale, l’identité, la condition féminine…

Voici seize nouvelles où l’étrangeté est partout : dans le caractère bien trempé des personnages, dans les rencontres, dans le rire ou même dans la mort. Les héroïnes ont en partage la puissance de leur imaginaire. Un grain de folie, une énergie jubilatoire sont à l’oeuvre lorsqu’elles transforment un banc public en caravelle, un peigne en poignard, un sac à main en machine de guerre. Elles sont inquiétantes comme Adèle, la grand-mère empoisonneuse, passionnées comme Émilie promenant son bien-aimé en fauteuil roulant, violentes comme cette mère de famille poussée à bout. La relation est rarement paisible entre l’orpheline du Bumidom et le Kalinago érudit, entre la petite Parisienne et l’enfant africain surgi d’un placard, entre l’aide-ménagère et sa patronne bobo. Le dialogue se tisse de malentendus, le chemin est jonché de surprises.

Auteure de : 

La bonne histoire de Madeleine Démétrius

«Mon amie Madeleine m’a demandé d’écrire son histoire. Elle m’a téléphoné et m’a lancé, de but en blanc, qu’elle allait me raconter quelque chose et que j’allais en faire un livre.
D’abord, j’ai pensé : mon amie me demande de raconter son histoire. J’ai souri : mon amie sollicite mes compétences d’écrivaine, mon amie reconnaît mon talent. Puis je me suis rappelé : Madeleine n’est pas mon amie. Pas à proprement parler. Elle l’a été, au lycée. Elle ne l’est plus. Aujourd’hui, ça fait à peu près vingt ans que je n’ai plus revu Madeleine volontairement. Au téléphone, elle a simplement précisé: « C’est quelque chose qui m’est arrivé pour de vrai. Ça fera une bonne histoire. Un livre qui te rapportera de l’argent, je pense. »»
Qu’était-il donc arrivé à Madeleine Démétrius, la Mulâtresse, «fille de médecin, médecin elle-même, bien mariée, légitime», qui méritât que l’on en fasse un livre?
Pour la narratrice, Martiniquaise à l’enfance- pauvre venue s’exiler à Paris, mère célibataire vivant de chick lit, ces retrouvailles sont surtout l’occasion de démêler les fils d’une amitié brisée et d’exhumer de douloureuses questions enfouies, non sans de grandes bouffées d’ironie et de bonheur.

La fin de Mame Baby

Le Quartier est une petite ville de banlieue où se croisent les destins de quatre femmes. Mariette, recluse dans son appartement, qui ressasse sa vie gâchée en buvant du vin rouge. Aline, l’infirmière à domicile, qui la soigne et l’écoute. Suzanne, la petite Blanche, amante éplorée d’un caïd assassiné. Mame Baby, idole des femmes du Quartier, dont la mort est auréolée de mystère. À travers la voix d’Aline, de retour dans le Quartier qu’elle a fui sept ans auparavant, les liens secrets qui unissent les quatre héroïnes se dessinent…
La fin de Mame Baby raconte avant tout, avec finesse, grâce et passion, l’art qu’ont les femmes de prendre soin les unes des autres, de se haïr et de s’aimer.

Jean Moliere 

Leave feedback about this

  • Quality
  • Price
  • Service

PROS

+
Add Field

CONS

+
Add Field
Choose Image
Choose Video