15 mai 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Les soutiens internationaux au Mozambique se multiplient pour sécuriser le Cabo Delgado

Comment sécuriser la province du Cabo Delgado au Mozambique ? Voilà l’objet des grandes manoeuvres diplomatiques menées actuellement par Maputo. La province recèle d’importantes réserves gazières vitales pour l’économie du pays. Le Français Total y pilote un projet de 20 milliards de dollars réunissant un consortium international.

Depuis 2017, des rebelles islamistes attaquent le nord du Mozambique. Ils se sont dangereusement rapprochés des installations d’une vaste unité de liquéfaction de gaz en construction. Jusqu’à présent, l’armée mozambicaine s’est révélée incapable d’enrayer la progression des insurgés islamistes et, début janvier, Total a dû évacuer son personnel du site d’Afungi menacé par les incursions.

Ainsi, depuis le début du mois de janvier, une certitude s’est ancrée dans les esprits. Sans aide, l’État mozambicain ne parviendra pas à sécuriser l’énorme projet gazier piloté par Total dans la province du Cabo Delgado, sous la menace du groupe des Shebabs affilié à l’État islamique. Ce projet, stratégique pour le Mozambique, l’est tout autant pour Total et pour l’Europe qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz. Lundi, le président mozambicain, Filipe Nyusi, recevait le PDG de Total, Patrick Pouyanné pour l’assurer que tout sera mis en oeuvre pour sécuriser la zone.

Le ministre portugais des Affaires étrangères, dont le pays a pris la présidence tournante de l’Europe, était à Maputo pour une visite de trois jours afin d’examiner la façon d’aider le Mozambique. Les Européens proposent une aide prochaine dans trois secteurs : la formation militaire, le soutien humanitaire aux populations du Cabo Delgado, et un appui à l’agence pour le désenclavement du nord du Mozambique.

« D’un point de vue politique, tous nos objectifs sont remplis, a estimé Augusto Santos Silva. Nous avons exprimé la solidarité européenne face à la crise humanitaire. Nous avons vu que les autorités du Mozambique étaient ouvertes à notre mission.Lundi, je serai à Bruxelles pour une réunion européenne avec mes homologues, où je rapporterai les résultats de ma visite. Dans le même temps, depuis mardi, des réunions techniques ont déjà lieu en téléconférence entre des équipes mozambicaines et européennes. Nous travaillons d’ores et déjà ensemble à esquisser un programme de renforcement de notre collaboration, et j’espère qu’il sera rapidement approuvé et mis en œuvre. »

 La France de son côté propose déjà de former les militaires locaux, comme l’expliquait le 12 janvier à l’Assemblée nationale française, Florence Parly, la ministre des Armées : « Nous sommes en train de voir comment nous pouvons appuyer par de l’entrainement ou de la formation ces forces armées. Nous souhaitons pouvoir le faire avec nos partenaires européens. Et nous disposons des forces positionnées dans le sud de l’océan Indien, à La Réunion et à Mayotte pour pouvoir y contribuer, le cas échéant. »

Les soutiens se multiplient envers le Mozambique. Après ceux des États-Unis et de l’Afrique du Sud, le président Felipe Nyusi a reçu l’appui  de son voisin Tanzanien. Les deux pays qui se sont longtemps disputés sur leurs responsabilités respectives dans la montée du terrorisme régional, mènent depuis novembre dernier des opérations de police conjointes deux deux côtés de leur frontière.        Source : RFI

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