18 avril 2024
Paris - France
SANTE

Les appareils Philips contre l’apnée du sommeil sont-ils cancérigènes ?

Alors que Philips a annoncé en juin dernier rappeler ses appareils de traitement de l’apnée du sommeil, des utilisateurs se posent des questions.

Scandale sanitaire pour Philips ? En juin dernier, le groupe avait annoncé rappeler ses appareils de traitement de l’apnée du sommeil. Soit plus de cinq millions de machines, dont 370 000 en France. En cause : la mousse utilisée pour réduire le bruit des appareils, qui peut, à mesure qu’elle se dégrade, se transformer en petites particules inhalées et irriter les voies respiratoires. Les gaz dégagés en cours de dégradation peuvent également être toxiques ou poser des risques de cancer.

Aujourd’hui, des utilisateurs de ces appareils se posent des questions. Comme le rapporte RMC, Mathieu, 44 ans, se demande ainsi s’il existe un lien entre son cancer des ganglions, diagnostiqué il y a peu, et ces machines potentiellement défectueuses. « J’ai appris par hasard qu’il y avait une campagne de rappel de mon appareil d’apnée du sommeil », a-t-il confié à nos confrères. « Je souhaiterais savoir pourquoi je n’ai pas été contacté depuis le mois de mai par Philips, je n’ai reçu aucune lettre (…) Et bien évidemment, la question la plus importante, c’est savoir si la machine est responsable de mon cancer ».

Selon nos confrères, presque 8 mois après son annonce, Philips n’aurait récupéré que 25 000 appareils en France, soit à peine plus de 6%. Pire, la majorité des utilisateurs ont toujours le leur, et ne sont même pas au courant du risque qu’ils encourent.

Contactées par RMC, les associations de patients assurent avoir beaucoup de mal à obtenir des informations, que ce soit de la part de Philips ou des autorités sanitaires. « C’est un scandale sanitaire qu’on étouffe », dénonce ainsi Christian Trouchot, le président d’Airas, une association d’insuffisants respiratoires.

De son côté, l’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du médicament en France, recommande la poursuite du traitement « compte tenu de l’incapacité du fabricant à remplacer l’ensemble des machines ». Elle a cependant confirmé à nos confrères qu »au vu des données transmises par Philips, un risque cancérigène ne peut être exclu.

La Depêche/Elsa P. 
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