Soucieuses de répondre à la grave pénurie d’électricité en Côte d’Ivoire, les autorités ont imaginé un projet de centrale thermique « de réserve » alimentée par du GNL importé.
Les équipes du premier ministre Patrick Achi et la compagnie publique CI Energies (Société des énergies de Côte d‘Ivoire) recherchent tous azimuts des solutions à la pénurie d‘électricité qui handicape le pays depuis plusieurs semaines (AI du 14/06/21). Le directeur général de la structure, Amidou Traoré, et son homologue de la direction générale de l‘énergie du ministère du pétrole, des mines et de l‘électricité, Cissé Sabati, ont lancé un appel d‘offres restreint pour la réalisation d‘une centrale thermique de 200 MW dans la cité balnéaire de Jacqueville et pour l‘approvisionnement de cette dernière en GNL.
Selon nos informations, la liste des candidats invités à soumissionner par Moussa Koné, le directeur du suivi et de la réglementation du ministère de l‘énergie qui pilote le dossier de la construction de la centrale, comprend notamment la société
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COTE D‘IVOIRE: Le gouvernement Achi sollicite en urgence Aggreko, Total et Sahara Energy
allemande Siemens Energy, le britannique Aggreko spécialiste de la fourniture de centrales d‘urgence, la compagnie Altaaqa Global Energy Services (filiale du groupe saoudien Zahid Group) et l‘américain Endeavor Energy. Pour l‘approvisionnement en gaz, Koné a sollicité la major française Total, le groupe anglo–norvégien Golar LNG, les Nigérians de Sahara Energy et les Finlandais de Wärtsilä.
Aggreko favori?
Parmi les candidats de cette short–list, Aggreko semble être pressenti pour rafler le marché de construction de la centrale, estimée à plus de 200 millions de dollars. Le groupe écossais d‘alimentation électrique temporaire dirigé par Christophe Jacquin opère déjà depuis 2010 la centrale à gaz de Vridi, en périphérie d‘Abidjan, installée à l‘époque pour pallier aux problèmes de maintenance que rencontrait Azito (AI du 25/01/11). Aggreko avait ensuite progressivement fait passer la capacité de Vridi de 70 MW à 100 MW en 2011, puis 200 MW en 2013, grâce à l‘installation d‘une nouvelle centrale.
En parallèle, Total et Sahara Energy semblent faire la course en tête pour le contrat d‘importation de GNL. Ce dernier sera primordial pour permettre le fonctionnement de la centrale, la Côte d‘Ivoire n‘ayant pas la capacité de production suffisante localement pour alimenter les centrales déjà existantes. La hausse prévue de la production de Foxtrot International (groupe Bouygues) sur son bloc gazier CI–27, pour l‘instant encore hautement hypothétique, permettrait d‘assurer uniquement le besoin en gaz naturel de la centrale en fonctionnement d‘Azito. Un projet de terminal gazier avait été lancé en 2016 puis abandonné par Total (voir nos révélations du 05/05/21).
Outre l‘insuffisance de l‘offre de gaz naturel, la pénurie électrique qui touche la Côte d‘Ivoire est également liée à la chute de la production hydroélectrique (la faible pluviométrie ayant fait baisser le niveau de l‘eau des barrages), mais at
ais aussi au manque de maintenance des centrales existantes et au retard sur les plans
d‘investissement imputable à la crise du Covid–19.
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