• Laurent Gbagbo a été acquitté définitivement des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), le 30 mars 2021.
• Des discussions se sont ensuite ouvertes entre ses proches et les autorités ivoiriennes afin de permettre et d’encadrer son retour en Côte d’Ivoire.
• L’ancien président est rentré par un vol commercial de la compagnie Brussels Airlines, qui est arrivé peu avant 16h30, heure locale. Il voyageait en compagnie de sa seconde épouse, Nady Bamba.
Il y a serré dans ses bras Simone Gbagbo, avec qui il a échangé quelques mots, ainsi que Marie-Laurence, l’une de ses filles.
Il s’est ensuite engouffré dans une voiture sous les hourras de ses partisans scandant « Prési ! Prési ! »
« On est content d’arriver, c’est un grand jour », a déclaré Habiba Touré, son avocate qui a voyagé à ses côtés depuis Bruxelles.
16 h 26 – Laurent Gbagbo est arrivé à Abidjan
Le vol SN299 de Brussels Airlines transportant Laurent Gbagbo vient d’atterrir à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
L’ancien président est de retour en Côte d’Ivoire près d’une décennie après avoir été transféré à la CPI, qui l’a définitivement acquitté des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dont il était accusé le 31 mars.
16 h 06 – « Nous sommes inquiets pour la sécurité de Gbagbo »
Justin Koné Katinan, ancien ministre de Gbagbo chargé de la communication de son comité d’accueil, a condamné la dispersion des militants de l’ex-président devant l’aéroport. « Nous sommes inquiets pour la sécurité [de Laurent Gbagbo]. Nous entendons des tirs aux alentours de l’aéroport et ça ne fait que s’accentuer, a-t-il déclaré sur le tarmac. Nous avons travaillé en pleine collaboration avec le gouvernement. Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucun acte administratif interdisant sa venue. Nous appelons le gouvernement à arrêter ces détonations afin que le président Laurent Gbagbo puisse effectivement sortir sain et sauf de l’aéroport et arriver chez lui à la maison. Nous faisons un appel patriotique et amical au gouvernement afin qu’ils arrêtent cette mauvaise manière de faire. Nous croyons toujours en la bonne foi du gouvernement. »
16 h 00 – « Fêter les retrouvailles, oui, mais éviter tout triomphalisme »
« Les plaies de la crise postélectorales sont toujours ouvertes et des victimes encore présentes. Ils peuvent être contents et fêter leurs retrouvailles, mais la meilleure façon d’entrer dans la dynamique de réconciliation qui a été enclenchée est de garder une certaine sobriété. Il faut éviter tout triomphalisme et observer une forme d’humilité », a déclaré à Jeune Afrique Adama Bictogo, le directeur exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir).
15 h 52 – Une foule nombreuse à l’aéroport
Les personnalités arrivent au compte-goutte à l’aéroport. Officiellement, une centaine de personnes devaient se réunir dans l’enceinte du pavillon présidentiel, mais une foule bien plus nombreuse attend l’ancien président.
Sont déjà présents Simone Gbagbo, l’ancienne première dame, ses filles, mais aussi Michel, le fils de Laurent Gbagbo. Le 11 avril 2011, il avait été arrêté avec son père et Simone Gbagbo dans le bunker de la résidence présidentielle, à Cocody. Les images du clan déchu, hagard et violenté par les nouveaux maîtres du pays, avaient fait le tour de la planète.
Pascal Affi N’Guessan, secrétaire général du FPI dit « légal », est également sur place, ainsi que Jean-Louis Billon, le secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié.
15 h 10 – Pas de représentant du gouvernement à l’aéroport
Le gouvernement a indiqué qu’il ne comptait pas envoyer de représentant accueillir l’ancien président. « Laurent Gbagbo est un citoyen comme un autre, explique Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Le président Bédié n’a jamais eu d’accueil à ses retours de voyage. Laurent Gbagbo a tout ce à quoi il a droit, conformément à la loi. »
15 h 05 – [Infographie] Logement, argent, personnel… Ce qui attend Gbagbo à son retour
L’arrivée de l’ancien président ivoirien soulève de nombreuses questions. Laurent Gbagbo réclamera-t-il des dommages et intérêts à la CPI ? Obtiendra-t-il les arriérés des indemnités auxquels il a droit en tant qu’ancien chef de l’État ? Où va-t-il résider ? Qui le protégera ? Toutes les réponses en infographies à retrouver ici :
15 h 00 – Qui sont les fidèles de Laurent Gbagbo ?
Il y a Nady Bamba bien sûr, mais aussi Assoa Adou, le vieux compagnon de route, Habiba Touré, son avocate, Justin Koné Katinan, son porte-parole, Christophe Blé, son médecin, Narcisse Kuyo Téa, son chargé de mission… Certains ont été arrêtés et mis en prison, comme lui. D’autres se sont exilés après sa chute. Mais tous ont continué à le soutenir indéfectiblement et à plaider sa cause durant ses huit années de détention, puis ses deux années passées à Bruxelles. Portraits.
14 h 45 – Le calme revient, selon le gouvernement
Contacté par Jeune Afrique, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, assure que s’il y a eu quelques tensions ce matin, le calme est depuis revenu : « À l’heure actuelle, il n’y a rien. Les gens vaquent à leurs occupations, explique-t-il. Un dispositif a été mis en place pour éviter tout débordement. Les points sensibles de la ville sont quadrillés. »
Selon les autorités ivoiriennes, les derniers détails concernant l’organisation du retour de Laurent Gbagbo n’ont pas été discutés au sein du cadre de concertation dédié. « Nous avons découvert un itinéraire dans la presse. Cela a été fait de façon unilatérale, sans nous informer », affirme Amadou Coulibaly. D’autres points restaient hier soir à confirmer, comme le lieu de résidence de l’ancien président.
14 h 00 – Ces victimes qui réclament l’arrestation de l’ancien président
Si les partisans de l’ancien président attendent son retour avec impatience, d’autres ne décolèrent pas. Laurent Gbagbo, c’est « le loup qui retourne à la bergerie », regrette Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI), qui compte près de 16 000 membres. « La CPI n’a pas rendu justice aux victimes de crimes de masse », poursuit-il. Rappelant que Gbagbo a été condamné dans l’affaire dite du casse de la BCEAO, il conclut : « Il doit être arrêté, personne n’est au-dessus des lois. »
13 h 57 – Le FPI « surpris » par le dispositif sécuritaire
Le Front populaire ivoirien (FPI) tendance « Gbagbo ou rien » (GOR) s’est dit « surpris par la mobilisation des forces de l’ordre ». Selon son secrétaire adjoint chargé de la communication, Franck Anderson, « des jeunes ont été gazés au carrefour de Koumassi et une quarantaine d’entre eux interpellés au carrefour Akwaba ». Il ajoute que le FPI n’a reçu « aucun acte officiel » interdisant les manifestations et demande aux autorités de laisser les Ivoiriens « se rassembler de façon pacifique ».
Le dispositif sécuritaire « viole l’esprit qui avait prévalu [dans les négociations] avec le gouvernement, que nous avons considéré jusque-là comme un partenaire », ajoute le porte-parole de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan : « Nous sommes engagés dans un processus de réconciliation et il faut mieux éviter les frustrations. »
13 h 45 – Soro « salue » le retour de son ancien ennemi
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux en début d’après-midi, Guillaume Soro a salué le retour de l’ancien président. L’ex-chef des Forces nouvelles (FN), qui avait déclenché une rébellion contre le régime de Gbagbo dans les années 2000 puis s’était battu contre lui lors de la crise postélectorale de 2010-2011, exprime sa « solidarité » avec lui « au moment où il va fouler sa terre natale, ce 17 juin 2021, après une décennie d’éloignement ».
« Ce retour marque une étape importante dans le processus de réconciliation nationale entre les filles et les fils de la Côte d’Ivoire, écrit Guillaume Soro, lui-même en exil et poursuivi par la justice ivoirienne. J’en appelle à la consolidation de ce processus politique par la libération de tous les prisonniers politiques et militaires encore en détention et [par] le retour dans leur pays de tous les Ivoiriens contraints à l’exil. »
13 h 30 – Simone Gbagbo se rend à l’aéroport
Alors que certaines rumeurs affirmaient que Simone Gbagbo serait exclue de l’accueil de l’ancien président, l’ex-première dame a annoncé qu’elle se rendrait bien à l’aéroport. Elle sera accompagnée de ses filles.
« Le retour au pays de mon époux, le président Laurent Gbagbo, est la conclusion victorieuse de toute cette lutte. Je me rends donc à l’aéroport pour saluer cette victoire », a prévenu Simone Gbagbo.
13 h 06 – Tensions autour de l’aéroport
Depuis plusieurs heures, les partisans de Laurent Gbagbo qui souhaitent rejoindre l’aéroport sont repoussés par les forces de l’ordre. Sur la voie express de Bassam, à quelques centaines de mètres du rond-point Akwaba, le dernier avant l’aéroport, des fourgons de CRS bloquent l’accès et dispersent les manifestants à coup de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. « Regardez, filmez, voyez ce qu’on nous fait ! » s’agace un militant rencontré à quelques dizaines de mètres des échauffourées. Par endroit, la police tire en l’air pour éviter les regroupements.
12 h 55 – Un accueil en comité restreint
Cent-dix personnes ont été autorisées à accueillir Laurent Gbagbo au pavillon présidentiel de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. À la mi-journée, plusieurs dizaines d’entre elles, dont la chanteuse Aïcha Koné et des représentants des chefferies traditionnelles, étaient déjà installées sous un chapiteau, tandis que les derniers détails étaient en train d’être réglés entre Justin Koné Katinan, le porte-parole de l’ancien président, et les forces de l’ordre présentes sur place. À son arrivée, Laurent Gbagbo devrait brièvement prendre la parole.
Leave feedback about this