Acquitté définitivement par la Cour pénale internationale, qui avait à juger sa responsabilité dans la guerre civile de 2010-2011, l’ancien président a retrouvé son pays jeudi 17 juin, après huit ans de détention provisoire aux Pays-Bas.
Abidjan (Côte d’Ivoire).– Il est peu après 16 heures quand, derrière les grilles qui ceinturent l’aéroport d’Abidjan, un petit point blanc et bleu apparaît, secoué par une foule compacte. « Il est là !! Regarde, il est là ! Le chef des chefs est là ! »
C’est un petit homme , souriant sous son masque mais quelque peu désorienté, qui descend de l’avion , acclamé par une foule délire. Laurent Gbagbo avait sans doute oublié la moiteur désagréable qui saisit les os quand vous arrivez à Abidjan. Mais avait-il oublié l’odeur de cette ville ,celle de chez soi, celle qui rassure que l’on reconnait entre toutes ?
Il ne l’avait pas sentie depuis dix ans. Ce jeudi historique, elle est sans doute fidèle à ses souvenirs, quoique teintée d’un gaz piquant qui afflue, depuis plusieurs heures , ses soutiens qui convergent de partout dans la ville et de plusieurs villes de l’intérieur du pays, sont dispersés par la police. Juste avant. son arrivée, des heurts ont explosé devant la cour du pavillon présidentiel de l’aéroport.
Laurent Gbagbo semble fatigué , affaibli et vieillissant aussi. En compagnie, de sa seconde femme, Nadiana Bamba, il avait embarqué à Bruxelles sur le vol régulier SN 299 de la compagnie Brussels Airlines. Lui, l’homme du peuple, aimé par sa gouaille et sa proximité avec les gens, avait même rendu public par l’intermédiaire de ses proches, les détails de sa réservation quelques jours auparavant, comme pour prouver qu’il était resté le même. Une gentillesse provocation à l’endroit d’Alassane Ouattara et un clin d’oeil à ses soutiens.
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