7 décembre 2025
Paris - France
CULTURE

LA RELIGION COÛTE CHER AU SÉNÉGAL

Je vais aborder aujourd’hui un sujet qui fâche, la religion.

On a l’habitude de dire que la foi est sensible (pass pass da fa sew) pour dire que parler de religion peut être source de tensions et de confrontation car en religion, chacun pense qu’il a raison sur des sujets souvent antinomiques.

Le sujet que je vais évoquer aujourd’hui ne va pas dans le sens d’opposer la foi des uns et des autres mais plutôt du rapport de notre foi à l’argent.

Au Sénégal, la religion coute chère.
Un fonctionnaire d’un bailleur international en visite dans le Fouta avait remarqué que tous les villages étaient dotés de belles mosquées alors qu’on manquait de structures de santé et d’éducation dans les mêmes villages.

Un autre sujet qui fâche : au niveau de nos grands centres religieux, nous étrennons fièrement nos îlots de belles mosquées dans un océan de pauvreté.

À l’approche de la Tabaski, l’effervescence de nos villes témoigne d’une frénésie économique des goorgoolu à la recherche du sacré mouton et d’habits neufs pour toute la famille. On choisira un mouton aux fières allures pour ne pas être le quolibet des voisins, au risque de manquer de depense quotidienne au sortir de cette fête budgétivore.

Au Maroc, SM le Roi Mouhammed VI a décrété un Aid sans mouton cette année. Qui s’aventurerait à l’imposer aux sénégalais, au risque de créer un tsunami social?

La Mecque est aujourd’hui devenue la destination la plus courue pendant le Ramadan où pour le grand Pèlerinage, même au risque de s’endetter. Pour faire plaisir aux parents ou au cousin, on se décarcasse à coup de millions.

Finalement, on vit pour la religion sans en avoir les moyens.

L’occidental travaille pour se payer de belles vacances ou satisfaire un hobby en économisant et se serrer la ceinture. Le sénégalais satisfait son hobby religieux en usant de moyens hors de sa bourse et souvent aux dépens d’un autre.

Finalement toute la société est plombée économiquement car sans épargne point d’investissement.

Nous avons tous notre rationalité ou plutôt notre irrationalité economico-religieuse qui nous satisfait moralement et nous dessert économiquement.

Mais comme dirait l’autre, la religion n’a pas de prix mais elle a un coût.

Le gain moral vaut-il le coût économique ? That’s the question.

PS. J’attends les coups de pierre

CHRONIQUE DE GUESS

Leave feedback about this

  • Quality
  • Price
  • Service

PROS

+
Add Field

CONS

+
Add Field
Choose Image
Choose Video