Le Président de la République a accueilli João Lourenço, Président de la République d’Angola, et Ana Dias Lourenço, à l’occasion d’une visite d’Etat en France, ce jeudi 16 janvier 2025.
Cette visite s’inscrit dans la volonté de renforcement des liens politiques, culturels et économiques entre la France et l’Angola. Les deux présidents ont également échangé sur plusieurs grands sujets régionaux et internationaux alors que le président Lourenço s’apprête dans quelques semaines à prendre la présidence de l’Union africaine.
Visite du président angolais : la France se tourne vers une autre Afrique
Une rencontre au sommet entre deux nouveaux alliés stratégiques a lieu ce 16 janvier à Paris : Emmanuel Macron reçoit son homologue angolais, João Lourenço. Si Paris espère élargir ses alliances sur le continent au-delà de sa zone naturelle de l’Afrique francophone, Luanda consolide sa place centrale dans l’architecture énergétique mondiale.
La France est devenue le principal investisseur en Angola, surtout dans le secteur pétrolier, où les investissements s’élèvent à 18 milliards d’euros. Autre axe de coopération, l’agriculture, avec des accords portant notamment sur la filière café.
Autre signe d’une consolidation des relations entre les deux pays, l’intégration en 2023 en tant qu’observateur de l’Organisation internationale de la francophonie par le pays africain, pourtant de langue portugaise.
La France ne peut que tirer avantage de ce rapprochement avec ce pays d’Afrique centrale stratégiquement situé sur la côte sud de l’Atlantique, passé premier producteur de pétrole devant le Nigeria et placé au carrefour des routes énergétiques africaines nécessaires à la transition énergétique des pays développés. Une consolidation diplomatique des relations d’autant plus profitable que Paris a connu une série de revers stratégiques en Afrique de l’Ouest, et est concurrencé sur l’ensemble du continent par la Chine et la Russie.
Un tournant africain de la France, qui souhaite développer des relations avec de partenariats économiques, culturels et géopolitiques.
La France s’affirme comme le principal investisseur en Angola, avec des engagements financiers atteignant 18 milliards d’euros, majoritairement alloués au secteur pétrolier. L’agriculture représente un autre axe clé de cette coopération avec des accords portant sur l’irrigation et la reconstitution de la filière café. En matière de culture et de francophonie, l’Angola, pays lusophone, a intégré l’Organisation internationale de la Francophonie en 2023 en tant qu’observateur. L’Élysée a souligné que des initiatives comme l’apprentissage du français dans les écoles angolaises et l’ouverture d’un lycée bilingue franco-portugais ont été mises en place.
D’un point de vue international, João Lourenço devrait prendre la présidence de l’Union africaine, lui permettant de jouer un rôle de premier plan sur le continent africain. Cette fonction devrait favoriser la coopération dans les dossiers régionaux, notamment la médiation entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda dans le cadre du processus de Luanda. L’Élysée mentionne que l’objectif principal est de relancer les négociations pour atténuer les tensions dans l’est de la RDC. Le corridor de Lobito, un projet soutenu par l’Europe pour améliorer l’exportation des minerais entre l’Angola, la Zambie et la RDC, sera également discuté.
Le programme officiel de cette visite d’État inclut une cérémonie d’accueil aux Invalides, suivie de rencontres bilatérales et d’un dîner officiel. Une annonce majeure pourrait être faite concernant un contrat avec Airbus pour un satellite d’observation de la Terre, financé par une banque française. Cette visite survient à un moment stratégique pour les relations entre les deux pays, mêlant des dynamiques économiques, culturelles et géopolitiques, et s’inscrit dans la perspective française de renforcer son influence en Afrique subsaharienne, face à la concurrence d’autres puissances comme la Chine et la Russie, selon l’Élysée. Le texte a été lu sur le site de nos confrères de Anadolu.
Plus de 430 millions d’euros de contrats vont être signés
Sur le plan des enjeux diplomatiques, la question du rôle de médiation de l’Angola dans le conflit qui oppose Kinshasa et Kigali dans l’est de la RDC a été abordée. Emmanuel Macron a indiqué que la France soutient l’investissement de l’Angola dans le processus de paix de Luanda, pour la recherche « d’une paix durable dans le respect de l’intégrité territoriale de la RDC ».
Les présidents français et angolais appellent à la reprise des discussions « au plus haut niveau » entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. « Nous avons évoqué les conflits qui sévissent un peu partout dans le monde. Nous nous inquiétons particulièrement pour les populations du Sahel, qui font face au terrorisme, mais aussi à des changements de régime inconstitutionnels. Nous avons aussi évoqué le conflit de plusieurs décennies qui oppose la République Démocratique du Congo et le Rwanda – dans lequel l’Angola joue un rôle de médiateur, en espérant y mettre fin. »
Le président Lourenço, lui, n’a pas apporté plus de précision sur l’action qu’il compte mener à ce sujet lors de sa présidence de l’Union africaine.
Par ailleurs, sur le plan économique, plus de 430 millions d’euros de contrats vont être signés et concrétisés dans le cadre de cette visite d’État, notamment un contrat avec l’entreprise française Suez, qui permettra d’améliorer l’accès à l’eau potable pour 3 millions de personnes dans la capitale angolaise, Luanda. « Nous allons développer encore notre coopération dans le domaine de l’agriculture, du tourisme, de la santé, de l’enseignement supérieur, des ressources minérales, du pétrole et du gaz, a déclaré le président angolais. Dans le secteur de l’assainissement de l’eau, les investissements du groupe Suez sont déjà une réalité dans la capitale Luanda, pour assurer un accès à l’eau potable pour plus de 3 millions de personnes. »
Jean Moliere
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