23 avril 2025
Paris - France
AFRIQUE

Jihadistes au Maroc, FMI au Sénégal

Le Maroc, nouvelle cible des jihadistes du Sahel ?

État islamique. Dans notre décryptage vidéo, nous revenons cette semaine sur la montée du risque jihadiste au Maroc, aux lendemains du vaste coup de filet qui a permis aux services de sécurité marocains de démanteler une cellule terroriste directement liée à Daesh. L’opération, menée le 19 février dernier, a conduit à l’arrestation de douze suspects, dans pas moins de neuf villes du pays, et à la saisie d’armes de guerre et d’explosifs artisanaux.

Au cœur de ce réseau qui comptait passer à l’action en ciblant des personnalités et des lieux emblématiques du royaume, un ressortissant Libyen : Abderrahmane Sahraoui, présenté par les services de sécurité marocains comme le responsable du « comité des opérations extérieures » de « l’État islamique au Sahel ».

Maroc, « ennemi idéal » ? Les jihadistes qui sévissent dans le Sahel tentent, depuis plusieurs années, d’étendre leurs actions vers le sud, s’attaquant aux pays du Golfe de Guinée. Ont-ils désormais fait du Maroc l’une de leurs cibles privilégiées ? Si le Maroc est, du fait de sa géographie, à « portée de tir » des terroristes, le royaume a maintes fois été présenté par les chefs de plusieurs organisations comme une cible « légitime ».

L’islam « modéré » qui y est pratiqué et promu, notamment par la formation d’imams sahéliens, est « aux antipodes du dogme salafiste, qui est le lit idéologique du terrorisme de Daech », insiste Bakary Sambe, directeur régional du Timbuktu Institute. Les positions du Maroc sur la scène diplomatique – en particulier ses liens étroits avec les États-Unis et le rapprochement stratégique avec Israël amorcé depuis 2020, « sont perçus comme une provocation par les extrémistes », analyse par ailleurs Fadwa Islah, journaliste à Jeune Afrique.

 Audit des finances publiques au Sénégal : le FMI revient dans le jeu

Audit polémique et mission technique. L’audit de la Cour des comptes sénégalaise sur la gestion des finances publiques sous la présidence de Macky Sall a fait l’effet d’un pavé dans la mare, tant sur le plan économique que politique. À en croire les auteurs du rapport, le Sénégal aurait largement sous-évalué le niveau de sa dette, en partie en raison de prêts contractés hors des procédures de contrôles légales.

En 2023, l’encours de dette officiel du Sénégal était de près de 14 000 milliards de francs CFA. Il était en réalité d’environ 18 500 milliards, selon les magistrats de la Cour des comptes. Quelque 4 700 milliards de « dette cachée », dont l’audit livre le détail dans un document aussi complexe que massif.

Ce mardi 18 mars, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) était à Dakar pour « discuter du contenu de ce rapport » avec les autorités sénégalaises. Une mission technique dont les conclusions pourraient, à nouveau, se révéler très politiques.

Fausse déclaration. Le ministère sénégalais de l’Économie a confié à Jeune Afrique que les discussions ont porté sur « le misreporting [procédure déclenchée par le FMI en cas de fausses déclarations dans le cadre d’un programme], et la perspective d’un nouveau programme économique et financier avec le Sénégal ».

Les experts du FMI n’ont pas livré leurs conclusions. Elles sont d’autant plus attendues, rappellent Marième Soumaré et Fatoumata Diallo dans le « confidentiel » qu’elles consacrent à ce dossier très sensible, que l’institution a suspendu le précédent programme, signé en juin 2023. L’un des principaux points d’inquiétude du FMI est, sans surprise, le taux d’endettement du pays.

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