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Haïti : les États-Unis offrent 5 millions de dollars pour l’arrestation du chef de gang «Barbecue»

Les États-Unis ont annoncé, mardi 12 août, offrir cinq millions de dollars en échange de l’arrestation de Jimmy Chérizier, dit « Barbecue », accusé d’avoir violé des sanctions américaines. Le chef de gang haïtien de 48 ans, et Bazile Richardson ont été inculpés pour avoir tenté de transférer des fonds depuis les États-Unis vers Haïti afin de financer les activités d’un gang, a déclaré le ministère de la Justice.

Jimmy Chérizier. Jimmy Chérizier, surnommé « Barbecue » ou « Babekyou », né le 30 mars 1977 à Port-au-Prince (Haïti), est un ancien policier haïtien devenu l’un des chefs de gang les plus influents et controversés du pays.

Dans les territoires contrôlés par les gangs, la terreur permanente des kidnappings.
Les enlèvements contre rançon se multiplient à mesure que les groupes criminels étendent leur emprise à Port-au-Prince et au-delà. Les Nations unies alertent sur un risque de «déstabilisation significative» du pays.

Parmi les fléaux, nombreux, qui accablent Haïti, il en est un que redoutent quotidiennement ses habitants : les enlèvements. Commis par les gangs armés qui ont mis Port-au-Prince et son agglomération en coupe réglée, les kidnappings restent peu médiatisés, sauf lorsqu’ils impliquent des humanitaires étrangers. «Il y a une accélération de la violence en Haïti, un renforcement des gangs armés et une recrudescence des enlèvements», constate Jean Gédéon, directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH). L’ONU a recensé 1 494 cas en 2024. Un chiffre très largement en dessous de la réalité, de l’avis de tous les observateurs.

«Les familles modestes n’apparaissent jamais dans les statistiques officielles, tout simplement parce qu’elles ne portent jamais plainte et préfèrent gérer ça toutes seules, explique Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien le Nouvelliste. Et même ceux qui portent plainte n’auront jamais de retour, car la police est d’une utilité très relative. Elle n’est absolument pas équipée pour aller chercher les kidnappés.» 

Jimmy Chérizier et Bazile Richardson (un Haïtien naturalisé américain) ont été inculpés par la justice américaine pour avoir tenté de transférer des fonds depuis les États-Unis vers Haïti afin de financer les activités des gangs, explique le Miami Herald. Plus précisément, complète Le Nouvelliste, la justice américaine leur reproche d’avoir sollicité des dons auprès de la diaspora haïtienne vivant aux États-Unis. “Chérizier utilisait ces fonds principalement pour payer les salaires des membres de son gang et pour acheter des armes à feu auprès de trafiquants d’armes illégales en Haïti”, ajoute le journal de Port-au-Prince.

Jimmy Chérizier réagit dans une vidéo

Bazile Richardson a été arrêté le 23 juillet à Pasadena, au Texas, indique The Haitian Times. Jimmy Chérizier est, lui, déjà sous le coup de sanctions américaines et des Nations unies. Mais avec cette inculpation et la récompense promise par le FBI, “l’étau des Américains se resserre autour de Jimmy Chérizier alias ‘Barbecue’”, commente Le Nouvelliste. La récompense du FBI est la plus élevée que l’agence fédérale ait promise pour un chef de gang haïtien. Depuis 2023, les 2 millions de dollars proposés pour la capture de Vitel’Homme Innocent, un des chefs de Viv Ansanm, pour son rôle présumé dans les enlèvements de citoyens américains, n’y ont toutefois pas suffi.

Aucun journal ne s’aventure à dire si une arrestation de “Barbecue” est de l’ordre du possible, même si, rapelle le Miami Herald, “depuis plusieurs mois, une force antigang utilisant des drones armés et supervisée par des entreprises militaires privées tente d’éliminer des figures des organisations criminelles”. Le Kenya a également déployé une force sur place sous l’égide de l’ONU pour lutter contre ces gangs. Sans guère de résultat.

près l’annonce de la récompense du FBI, Jimmy Chérizier a réagi dans une vidéo reprise par le New York Post. Il s’y dit prêt à collaborer avec l’agence fédérale américaine à une condition : que Bazile Richardson soit déclaré innocent. Une condition qui n’augure guère une collaboration constructive…

avec  AFP

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