Le risque d’une escalade régionale du conflit entre Israël et le Hamas se renforce dimanche, Téhéran avertissant que « personne » ne pourrait « garantir le contrôle de la situation » en cas d’offensive terrestre à Gaza et Washington disant redouter de son côté une possible implication de l’Iran. Les affrontements meurtriers se sont par ailleurs multiplié entre le Hezbollah pro-iranien et l’armée israélienne à la frontière avec le Liban.
La tension monte au Moyen-Orient. Les craintes d’une escalade régionale de la guerre entre Israël et le Hamas se sont renforcées dimanche 15 octobre, Téhéran mettant en garde contre la perspective d’une offensive terrestre israélienne à Gaza, tandis que Washington et Paris ont enjoint à l’Iran de ne pas étendre le conflit.
En visite au Qatar, le ministre iranien des Affaires étrangères a averti d’un possible « élargissement du conflit ». « Si les attaques du régime sioniste contre la population sans défense de Gaza se poursuivent, personne ne peut garantir le contrôle de la situation », a déclaré Hossein Amir-Abdollahian.
Il existe « un risque d’escalade à ce conflit, d’ouverture d’un second front au nord, et bien sûr d’implication de l’Iran », a souligné le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, interviewé par la chaîne CBS.
Macron met en garde l’Iran
Lors d’un entretien téléphonique, le président français Emmanuel Macron a de son côté « mis en garde » son homologue iranien Ebrahim Raïssi « contre toute escalade ou extension du conflit », « notamment au Liban », a annoncé la présidence française.
« L’Iran, compte tenu de ses relations avec le Hezbollah et le Hamas, a une responsabilité » et « doit tout mettre en oeuvre pour éviter tout embrasement régional », insiste l’Élysée.
Enfin, la conseillère spéciale de l’ONUsur la prévention des génocides, Alice Wairimu Nderitu, a dans un communiqué évoqué le « risque très grave d’une escalade militaire dans la région ».
Les affrontements meurtriers se multiplient entre le Hezbollah pro-iranien et l’armée israélienne à la frontière avec le Liban.
« Un degré de plus sur l’échelle de l’escalade. Un petit degré, mais dans ce genre de situation les petits détails ont une énorme importance », a prévenu sur le réseau X le spécialiste d’International Crisis group (ICG) Heiko Wimmen, à propos d’une attaque du Hezbollah ciblant le territoire d’Israël.
Depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, les affrontements à la frontière ont fait une dizaine de morts côté libanais, en majorité des combattants mais aussi un journaliste de Reuters et deux civils. Côté israélien, au moins deux personnes ont été tuées.
Intensification des affrontements
Dans un communiqué dimanche, le Hezbollah a revendiqué une nouvelle attaque dans le nord d’Israël, dans la zone de Hanita, affirmant avoir « tué et blessé plusieurs soldats ennemis » et détruit deux chars Merkava et un véhicule militaire.
Par ailleurs, le Hamas palestinien, qui a aussi des combattants au Liban, a annoncé avoir tiré plusieurs roquettes sur le nord d’Israël. Des avions de chasse israéliens frappent des positions du Hezbollah au Liban et des échanges de tirs ont lieu à la frontière, selon l’armée israélienne.
Selon Jake Sullivan, les États-Unis ne peuvent pas « écarter l’hypothèse que l’Iran décide de s’impliquer directement d’une manière ou d’une autre ».
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin avait annoncé samedi l’envoi par les États-Unis d’un second porte-avions en Méditerranée orientale, afin de « dissuader les actions hostiles contre Israël ou tout effort visant à élargir cette guerre ».
Par cette décision, Joe Biden « a envoyé un message très clair à tout État ou entité qui chercherait à tirer profit de cette situation », a déclaré dimanche Jake Sullivan.
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« Largement complice »
Plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël lors de l’attaque du Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et plus de 155 Israéliens ont été pris en otage, selon des responsables israéliens.
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À Gaza, la riposte israélienne a tué plus de 2 670 personnes et fait plus de 9 600 blessés, selon les autorités locales. Israël a affirmé en outre avoir retrouvé les corps de 1 500 combattants du Hamas à sa frontière avec la bande de Gaza et dans les zones alentour.
« L’Iran ne peut pas rester les bras croisés » face à la situation à Gaza, a martelé le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, dans une interview à la chaîne qatarie al-Jazeera, en affirmant que les États-Unis seraient également affectés en cas d’embrasement dans la région.
La République islamique soutient financièrement et militairement le Hamas, mais rejette les accusations sur son implication dans l’attaque du 7 octobre.
Pour le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby, l’Iran est toutefois « largement complice ». Interviewé sur NBC, l’influent sénateur républicain Lindsey Graham a lancé un avertissement envers Téhéran. « Si vous cherchez à envenimer cette guerre, vous nous trouverez. »
Avec AFP