Le ministère de la défense russe a dit dimanche la prise de Novoselivka Persha, un village dans l’oblast de Donetsk (est de l’Ukraine), où se déroule l’essentiel des combats. Toutefois, cette information n’a pas pu être vérifiée de manière indépendante.

La ministre des affaires étrangères allemande défend l’accord conclu avec les Etats-Unis à la mi-juillet

La ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Berbock, a défendu l’accord conclu avec les Etats-Unis à la mi-juillet en vue de déployer de façon ponctuelle, à partir de 2026, des nouveaux armements en Allemagne, permettant des frappes plus lointaines que les systèmes américains actuellement positionnés en Europe.

« Mener une politique étrangère aujourd’hui signifie reconnaître que le principe d’espoir ne nous protégera pas de la Russie de [Vladimir] Poutine », a déclaré samedi Mme Berbock dans le magazine allemand Bild am Sonntag. « Ce qui nous protège aujourd’hui, c’est que nous investissons dans notre propre sécurité et notre propre force – dans l’UE [Union européenne], dans l’OTAN et en Allemagne », a-t-elle ajouté.

Des bombardements ont endommagé l’infrastructure ferroviaire dans l’oblast de Poltava, selon la compagnie

L’infrastructure ferroviaire a été endommagée cette nuit dans l’oblast de Poltava à la suite de bombardements, a annoncé dimanche la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia. « Un certain nombre de trains en direction de Kharkiv ont été rapidement réacheminés pour continuer à circuler, mais, de ce fait, ils circulent avec des retards importants, précise la société. Les voies, le réseau caténaire et les supports ont été endommagés. »

Une attaque de drone fait un blessé à Bilozerka, annonce le gouverneur de l’oblast de Kherson

Un drone russe a attaqué un habitant de Bilozerka (📍), dans l’oblast de Kherson, dimanche vers 8 heures (7 heures à Paris), a annoncé Iaroslav Ianouchevytch, le chef de l’administration militaire de la région administrative. L’homme de 43 ans souffre d’« une blessure et d’une contusion dues à l’explosion d’une mine, ainsi que d’une blessure à l’abdomen », a-t-il précisé.

Un mort dans une attaque ukrainienne dans l’oblast de Belgorod, affirment les autorités locales russes

« Une civile a été tuée à Chebekino (📍) à la suite d’une attaque de drone [ukrainien] sur un immeuble d’habitation. La femme a succombé à ses blessures sur place avant l’arrivée des secours », a annoncé dimanche le gouverneur de l’oblast de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Un blessé dans une attaque dans l’oblast de Mykolaïv, selon les autorités ukrainiennes

La ville d’Otchakiv (📍), dans l’oblast de Mykolaïv, a été la cible dimanche d’une attaque au mortier, a déclaré Vitali Kim, le chef de l’administration militaire de l’oblast. « Une femme de 61 ans a été blessée et a reçu une aide médicale sur place. Quatre maisons individuelles ont également été endommagées », a-t-il précisé.

« Crois, travaille, n’abandonne jamais… comme l’Ukraine » : le mantra des sabreuses ukrainiennes, championnes olympiques par équipes

Lors de la finale olympique de sabre féminin par équipes, samedi, le public du Grand Palais a acclamé l’escrimeuse ukrainienne Olga Kharlan, devenue un symbole depuis qu’elle avait refusé de serrer la main de son adversaire russe aux Mondiaux de Milan, en 2023.

Samedi, en s’imposant avec ses coéquipières face à la Corée du Sud, elle a réédité l’exploit réalisé aux Jeux de Pékin, en 2008, alors qu’elle avait 17 ans.

Ironie du sort, l’Ukraine succède à la Russie, qui avait remporté le titre olympique de sabre féminin par équipes en 2016 et en 2020 mais dont les représentants ont été − à quelques exceptions près − déclarés indésirables aux Jeux de Paris en raison de l’invasion de l’Ukraine. Le conflit a été bien évidemment évoqué par Olga Kharlan, qui a exposé les principes auxquels elle s’est accrochée pour parvenir à ses fins : « Crois, travaille, n’abandonne jamais… comme l’Ukraine. »

Gilles van Kote relate cette soirée olympique particulière dans l’article ci-dessous.

 Escrime aux JO 2024 : le titre olympique des sabreuses ukrainiennes a fait chavirer le Grand Palais

Le point sur la situation, dimanche 4 août au matin
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a félicité samedi ses forces pour avoir frappé des cibles militaires à l’intérieur du territoire tenu par la Russie, après que son armée a fait état de plusieurs raids, notamment sur un aérodrome et un dépôt de carburant. « Chaque frappe de ce type nous rapproche de la fin de la guerre », a-t-il dit dans son allocution quotidienne.
  • Une source de la défense ukrainienne avait dit à l’Agence France-Presse que des drones avaient frappé l’aérodrome de Morozovsk (📍), dans l’oblast de Rostov, détruisant un dépôt de munitions. La même source a aussi assuré que ses forces avaient touché un entrepôt de carburant dans le raïon Kamensky, dans la même région, où les autorités russes avaient précédemment dit qu’une attaque de drone avait mis le feu à des réservoirs de pétrole.
  • Par ailleurs, l’armée ukrainienne a annoncé samedi avoir coulé un sous-marin russe dans la péninsule de Crimée. Le Rostov-sur-le-Don a été coulé dans le port de Sébastopol, en Crimée occupée par la Russie.
  • Le président Zelensky a une nouvelle fois demandé à ses alliés de lever les restrictions et de permettre à l’Ukraine d’utiliser des armes occidentales pour frapper les territoires contrôlés par la Russie. Il a plaidé pour que son armée soit autorisée à prendre pour cible les lieux « où se trouve l’occupant, d’où la Russie frappe l’Ukraine, lance des missiles, des drones, des bombes ». Il a affirmé que « la Russie a[vait] utilisé plus de 600 bombes aériennes guidées contre l’Ukraine » dans la semaine.

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Crimée, annexée depuis 2014
Territoire occupé par la Russie
Zone de combats
Mouvements russes
Contre-offensives ukrainiennes
Ville tenue par les Ukrainiens
Ville conquise par les Russes
Ville au statut disputé
Centrales nucléaires en service

Comment Moscou et Kiev utilisent des drones ?

Depuis plusieurs mois, la guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a pris une ampleur inégalée. Selon un rapport, publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé dans les questions de défense, les Ukrainiens perdaient quelque 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. A titre de comparaison, l’armée française dispose d’un peu plus de 3 000 avions sans pilote dans ses arsenaux.

Ukrainiens et Russes utilisent essentiellement de petits UAV (unmanned aerial vehicle, en anglais) d’origine civile, bon marché et disponibles en grand nombre. Ils servent à observer le champ de bataille et à guider les troupes ou les tirs d’artillerie ; certains sont aussi bricolés pour porter de petites charges explosives, larguées ensuite sur des tranchées ou des blindés.

Moins nombreux, les drones-kamikazes jouent également un rôle important. Dotés d’une charge explosive, ces UAV sont lancés au-dessus de la ligne de front sans objectif attribué à l’avance. Moscou utilise des drones russes Lancet-3, ainsi que des Shahed-136, de fabrication iranienne. Dépourvue d’une flotte de guerre digne de ce nom, l’Ukraine nargue l’ennemi avec des engins maritimes sans pilote, des petits kayaks guidés à distance et chargés d’explosifs (450 kilos de TNT).

Signe de l’importance des drones pour leurs opérations, les Ukrainiens comme les Russes se sont organisés pour pouvoir alimenter leurs troupes dans la durée, non seulement en achetant en masse des drones civils sur le marché, mais aussi en mettant sur pied des capacités de production endogènes. Balbutiante au début de la guerre du Donbass, déclenchée il y a dix ans, l’industrie nationale ukrainienne est depuis montée en puissance. A la fin d’août, le ministre de la transformation numérique ukrainien a annoncé qu’une copie du drone russe Lancet avait été mise au point et serait bientôt lancée sous le nom de Peroun, dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Entravée par les sanctions occidentales, qui limitent son approvisionnement en composants électroniques, la Russie est plus à la peine. Mais, selon les services de renseignement américains, Moscou aurait toutefois commencé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga, afin d’y fabriquer des drones-kamikazes de conception iranienne, comme les Shahed-136.

Que sait-on des stocks de missiles russes ?

Il est très difficile, voire impossible, de connaître l’état actuel des stocks de missiles de l’armée russe. Les services de renseignement ukrainiens communiquent régulièrement sur le sujet, mais leurs estimations sont sujettes à caution.

Selon Andri Ioussov, porte-parole de la direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR), cité par Liga.net, l’armée russe disposait de 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et en avait encore plus de 900 au début de l’année. A ce total, s’ajoutent, d’après le porte-parole, une dizaine de milliers de missiles antiaériens S-300, d’une portée de l’ordre de 120 kilomètres, et un stock important de S-400, déclinaison plus récente d’une portée trois fois supérieure. En août, Vadym Skibitsky, numéro deux du GUR, avançait le chiffre de 585 missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres.

En ce qui concerne les capacités de production, elles seraient passées à une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, selon plusieurs experts. En octobre, le GUR évaluait cette production à 115 exemplaires.

La Russie aurait, par ailleurs, acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et continuerait à s’en procurer. Selon l’agence Reuters, qui cite plusieurs sources iraniennes, 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110 (300 à 700 kilomètres) lui auraient été livrés depuis janvier, date à laquelle un accord aurait été conclu. On ignore combien de missiles nord-coréens la Russie s’est procuré, mais 24 ont été tirés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, selon le procureur général, Andriy Kostin. D’après les experts qui ont analysé les débris et les trajectoires, il s’agit probablement de KN-23 et KN-24 d’une portée de l’ordre de 400 kilomètres.

Quid des avions de combat F-16 ?

Accédant à une demande de long-terme de la part du président ukrainien, les Etats-Unis ont, en août 2023, donné leur accord au transfert d’avions de combat F-16 à l’Ukraine. S’il existe une flotte potentielle de plus de 300 F-16 dans neuf pays d’Europe – en Belgique, au Danemark, en Grèce, aux Pays-Bas et au Portugal, entre autres –, tous les Etats qui en disposent ne sont pas en mesure d’en céder du jour au lendemain.

Volodymyr Zelensky avait avancé le chiffre de 42 F-16 promis par les alliés occidentaux à Kiev, mais cette donnée n’a pas été confirmée. Le Danemark en a promis 19. Les 6 premiers ne devaient pas être livrés avant la fin de 2023, 8 autres suivront en 2024 et 5 en 2025, selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui en ont promis aussi, disposent de 42 unités, mais ils n’ont pas précisé combien ils comptaient en céder.

Par ailleurs, les pilotes ukrainiens doivent être formés à ces avions de combat américains. Onze pays alliés de Kiev se sont engagés à prendre en charge des pilotes. L’OTAN a estimé que les soldats ukrainiens ne seraient en mesure d’utiliser les avions en situation de combat qu’au début de 2024, d’autres experts visent plutôt l’été de la même année.

Quel soutien militaire ses alliés fournissent-ils à Kiev ?

Deux ans après le début de la guerre à grande échelle, la dynamique du soutien occidental à Kiev est en perte de vitesse : les aides nouvellement engagées sont en baisse sur la période d’août 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024. Et cette tendance pourrait se poursuivre, le Sénat américain peinant à faire voter des aides, et l’Union européenne (UE) ayant eu toutes les difficultés à faire adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, du fait du blocage hongrois. A noter, ces deux paquets d’aide ne sont pas encore pris en compte dans le dernier bilan fait par l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Les données de l’institut allemand montrent que le nombre de donateurs se réduit et se concentre autour d’un noyau de pays : les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui promettent à la fois une aide financière élevée et de l’armement de pointe. Au total, depuis février 2022, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à hauteur d’au moins 276 milliards d’euros sur le plan militaire, financier ou humanitaire.

En valeur absolue, les pays les plus riches se sont montrés les plus généreux. Les Etats-Unis sont de loin les premiers donateurs, avec plus de 75 milliards d’euros d’aide annoncés, dont 46,3 milliards en aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont annoncé à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides communes provenant des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un total de 158,1 milliards d’euros.

Lorsque l’on rapporte ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chacun des pays donateurs, le classement change. Les Etats-Unis rétrogradent au vingtième rang (0,32 % de leur PIB), bien après des pays voisins de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques amies. L’Estonie prend la tête des aides rapportées au PIB avec 3,55 %, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). Le reste du top 5 est complété par la Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %). Les trois Etats baltes, qui ont tous des frontières communes avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, font partie des donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

Au classement du pourcentage de PIB, la France est vingt-septième, ayant engagé avec 0,07 % de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09 %). L’aide fournie par Paris est en recul constant depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

Que sait-on des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Depuis plusieurs mois, les relations sont difficiles entre l’Ukraine et la Pologne. Le transit des céréales en provenance d’Ukraine est au cœur des tensions. Au printemps 2022, la Commission européenne avait mis en place des « voies de solidarité » pour faciliter l’évacuation et la vente de produits agricoles ukrainiens, sans droits de douane, vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Mais « depuis le début du conflit, ce sont près de 50 % des céréales ukrainiennes qui transitent ou achèvent leur parcours dans l’Union européenne (UE), selon la Fondation Farm, cercle de réflexion autour des questions agricoles mondiales. Or, ces céréales affichent un prix beaucoup plus bas que le blé produit en UE, notamment dans les pays d’Europe centrale ».

Arguant que ces céréales déstabilisent le marché local et donc les revenus de leurs agriculteurs, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie avaient bloqué unilatéralement leurs importations en avril 2023. Un embargo que Bruxelles avait accepté, à condition qu’il n’empêche pas le transit vers d’autres pays et qu’il ne dure que quatre mois. Estimant que le problème de fond n’avait pas été réglé, Varsovie a décidé de ne pas rouvrir sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, alors que Bruxelles estimait que l’embargo n’avait plus de raison d’être car ses analyses montraient « qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales ».

Les agriculteurs polonais bloquent depuis la frontière entre l’Ukraine et la Pologne pour empêcher les camions ukrainiens d’entrer sur le territoire national, les protestataires réclamant un « embargo complet » sur les produits agricoles et alimentaires ukrainiens. Ils dénoncent notamment l’explosion de leurs coûts de production alors que silos et entrepôts sont saturés et que les prix sont au plus bas. Le président ukrainien estimait au début de 2024 que le blocus de la frontière polonaise témoignait de « l’érosion de la solidarité » envers son pays, et a réclamé des pourparlers avec la Pologne. « Seul Moscou se réjouit » de ces tensions, a-t-il aussi affirmé, dénonçant « l’apparition de slogans ouvertement pro-Poutine ».

Jean Moliere / Reuters