Jugé devant le tribunal correctionnel de Rouen, en France, pour << abus de confiance », le conseiller de Guillaume Soro, par ailleurs fervent soutien de l’Alliance des États du Sahel, a cherché à faire de cette audience une tribune politique. Le parquet a requis six mois de prison avec sursis.
Connu pour ses longues diatribes contre la politique française en Afrique, qu’il poste régulièrement sur ses réseaux sociaux, Franklin Nyamsi était jugé ce jeudi 28 novembre par le tribunal correctionnel de Rouen pour << abus de confiance» au préjudice de l’association Crush Party de Paris de Guillaume Soro, qu’il préside et dont le siège social est basé à son domicile situé dans une
commune de Seine–Maritime.
L’activiste, né en 1972 au Cameroun et résidant en France depuis 2002, fervent soutien des régimes militaires au Sahel, a d’emblée rejeté cette accusation, assurant avoir agi << en toute sincérité et en toute probité >>. << Voici cinq ans que je suis persécuté. On cherche à me faire taire, à m’écraser », a–t–il affirmé debout, face aux juges, dans une petite salle comble dont la majorité des sièges était occupée par des personnes venues le soutenir. L’audience, qui aura duré un peu plus de deux heures, a pris par moments des allures de tribune politique, ses avocats dénonçant << une chasse aux sorcières».
Restaurants, péages, cosmétiques…
Entre 2019 et 2022, Franklin Nyamsi, professeur de philosophie dans un lycée normand, a ouvert cinq cagnottes participatives en ligne, dont les fonds ont alimenté le compte de son association fondée, selon ses statuts, pour << mobiliser des citoyennes et citoyens de Côte d’Ivoire, d’Afrique et du monde entier autour des idéaux de lutte contre les discriminations, pour l’État de droit, la démocratie et la prospérité partagée, des idéaux chers au leader ivoirien Guillaume Soro [dont il est conseiller]». L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, condamné par contumace en 2021 à la prison à perpétuité pour << atteinte à la sûreté de l’État »>, est aujourd’hui en exil.
Sur ces cinq cagnottes, la première avait donc pour but d’organiser le déplacement de ce dernier à Paris en 2019,
deux autres devaient servir à soutenir financièrement << le professeur » – le surnom que lui donnent ses soutiens- et les deux dernières étaient destinées à des œuvres au Cameroun. Au total, un peu plus de 50 000 euros ont été récoltés.
Jean Moliere /source JA
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