Le concert de Kassav’ s’est tenu devant plusieurs milliers de spectateurs réunis dans la cour d’honneur du palais de l’Élysée. Véritable hommage aux cultures ultramarines, cette performance a brillamment mis en lumière l’apport essentiel des Outre-mer à la richesse culturelle française.
« C’est un très grand privilège et une immense fierté de les accueillir à l’Élysée, d’abord parce qu’ils incarnent les Outre-mer, mais aussi parce qu’ils comptent parmi les groupes français ayant le plus rayonné à l’international », a déclaré le président de la République.
Le chef de l’État a également tenu à saluer la mémoire de Jacob Desvarieux, cofondateur emblématique du groupe, disparu en 2021, rappelant l’influence majeure de son œuvre musicale.
« C’est aussi le groupe qui totalise le plus grand nombre de concerts au Zénith » de Paris, a aussi rappelé Emmanuel Macron, avant de laisser la place à Jocelyne Béroard et son groupe inventeur du zouk.
Quelle direction pour le zouk ?
Les nouveaux artistes de la scène musicale zouk ne restent pas longtemps à l’affiche et Kassav’ reste toujours la référence. L’industrie musicale a changé. Le zouk peut-il survivre à toutes ces mutations ?
Le zouk est né en Guadeloupe et Kassav’ va le propulser dans le monde entier. Sans faire de publicité, partout où le groupe passe, il joue à guichets fermés. Mélange de rythmes caribéens teinté de sonorités rock’n’roll, la guitare de Jacob Desvarieux va donner le tempo repris par une multitude d’artistes. Le zouk est à son apogée mais 40 ans plus tard, est-ce que le zouk fonctionne encore ?
Car au fil du temps, deux écoles s’affrontent. Le zouk en créole défendu par Kassav’ et le zouk chanté en français. Et puis avec le temps, le style musical va également évoluer, subir de nouvelles influences et de nouveaux artistes dans le monde vont se l’approprier quitte à réinventer l’histoire de la genèse du zouk.
Du zouk originel au zouk urbain
On observe un retour du zouk, impliquant des artistes issus de la culture urbaine. Ils favorisent un retour aux origines qui aspirent à être expérimentales et se fusionnent avec les nouveaux sous-genres de la musique africaine (afro-pop, afrobeat, et kizomba), haïtienne (compas gouyad) et latine (reggaeton), dont les rythmes tendent à être plus modérés et certaines d’entre elles ont vu le jour récemment. Des artistes comme Aya Nakamura, Dadju, Joé Dwet Filé et Imen Es se distinguent alors.
Mais si l’on veut revenir au zouk originel, ça ne peut que venir des Antilles. Le temps, l’orchestration, le créole restent la formule magique qui a porté le zouk à son zénith.
Jean Moliere
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