Michael Langley, le patron d’Africom, a été reçu par le ministre Téné Birahima Ouattara à Abidjan, le 24 avril dernier. Les discussions ont porté sur l’installation d’une base de drones dans le pays. Coulisses.
C’est tout sourire que Téné Birahima Ouattara, le ministre ivoirien de la Défense, a accueilli dans ses bureaux à Abidjan, le 24 avril, Jessica Davis Ba, l’ambassadrice des États–Unis, en compagnie de Michael Langley, le patron du Commandement américain pour l’Afrique (Africom) et sa délégation. Un échange symbolique de présents a d’ailleurs suivi la séance de travail. Ces derniers mois, Washington continue d’insister auprès de la Côte d’Ivoire afin qu’elle consente au renforcement de la coopération militaire sur son sol.
Selon nos informations, l’implantation d’une base militaire américaine dans le pays n’est plus à l’ordre du jour. Les discussions ont donc porté sur un projet de base de drones de dernière génération. Si un accord de principe a finalement été trouvé, les négociations n’ont pas été aisées pour le département d’État.
Refus poli des Ivoiriens
En effet, Michael Langley souhaitait initialement implanter cette base à Korhogo, dans le Nord. Il a essuyé un refus poli des Ivoiriens, qui ont argué que l’aéroport de la grande ville de la région est une zone commerciale, et qu’il n’est pas envisageable d’y installer à proximité une base de drones de renseignement ou d’attaque. Les autorités ont suggéré Boundiali, à une centaine de kilomètres. Mais le Pentagone a décliné leur offre après une visite du site, lequel nécessiterait un investissement de plusieurs millions de dollars pour les aménagements et la construction des infrastructures.
Après le retrait du Niger, le Pentagone se presse en Côte d’Ivoire
Les États–Unis, qui estiment avoir investi plus de 101 millions de dollars dans leur base au Niger où étaient stationnés environ 1 000 hommes, ne trouvent pas opportun d’investir de nouveau massivement. Il s’agissait, à Agadez, de la deuxième plus grande enceinte militaire américaine sur le continent, après celle de Djibouti. Après d’intenses discussions, les autorités ivoiriennes ont décidé de céder une partie de la base militaire aérienne de Bouaké (Centre), où les Américains pourront installer leurs drones. Ils cohabiteront avec les Français, comme au Niger.
Catalyseur de croissance de l’Afrique : 30 ans de connectivité Collaboration avec le FBI
En avril, l’armée américaine a organisé pour la cinquième année en Côte d’Ivoire le Flintlock, l’un de ses plus grands exercices militaires regroupant plus de 500 hommes venus d’environ 30 pays d’Afrique, des États–Unis et d’Europe. à Abidjan, en janvier 2024, Antony Blinken, le secrétaire d’État d’alors, avait promis 45 millions de dollars de financement supplémentaire, en plus des 300 millions déjà investis, pour aider à lutter contre le terrorisme dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, au Togo, au Ghana, au Bénin et en Côte d’Ivoire. Début avril, le Pentagone avait offert à l’armée de terre ivoirienne 12 véhicules blindés de transport de troupes, estimés à plus de 8 millions de dollars.
Comment Biden soutient Ouattara dans la lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire
Africom, dont l’interlocuteur privilégié reste Lassina Doumbia, le chef d’état–major général des armées,
collabore également avec l’État ivoirien en matière de lutte antiterroriste, et des moyens aériens ont été mis à la disposition du pays dans le Nord. Le FBI collabore efficacement avec le Centre de renseignement opérationnel antiterroriste (Croat). Ce partenariat a récemment permis de démanteler un puissant réseau de criminalité internationale dans lequel étaient impliqués des Ivoiriens et des citoyens américains.
Jean Moliere :source JA
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