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Eswatini: quand la dernière monarchie absolue d’Afrique choisit ses députés

Les quelque 585.000 électeurs du petit royaume d’Eswatini, dernière monarchie absolue d’Afrique, ont commencé à voter vendredi matin pour élire leurs députés, nombre d’entre eux chuchotant le mot « démocratie » dans les files d’attente mais sans trop y croire.
Les quelque 585.000 électeurs du petit royaume d’Eswatini, dernière monarchie absolue d’Afrique, ont commencé à voter vendredi matin pour élire leurs députés, nombre d’entre eux chuchotant le mot « démocratie » dans les files d’attente mais sans trop y croire.
La dernière monarchie absolue d’Afrique: Mswati III né prince Makhosetive Dlamini, est l’actuel roi d’Eswatini.
Mswati III né prince Makhosetive Dlamini, le 19 avril 1968 à Mbabane est l’actuel roi d’Eswatini.
Le roi actuel, Mswati III, a 11 épouses (deux l’ont quitté définitivement et deux sont décédées), 39 enfants et 13 petits-enfants. Les deux premières épouses d’un roi swazi sont choisies pour lui par les conseillers nationaux. Ces deux épouses ont des fonctions particulières dans les rituels et leurs fils ne peuvent jamais devenir rois.

L’Eswatini est également le seul pays d’Afrique, avec Maurice, à ne pas être membre des nouvelles routes de la soie. Le pays est la dernière monarchie absolue d’Afrique. En octobre 2021 , le pays est bouleversé par des mouvements de protestation contre le régime.

L’Eswatini est une monarchie absolue dotée de dispositions constitutionnelles et de lois et coutumes swazies. Le chef de l’État est le roi ou ngwenyama (littéralement « lion »), actuellement le roi Mswati III, qui est monté sur le trône en 1986 après la mort de son père, le roi Sobhuza II, en 1982, et une période de régence.

La religion majoritaire du pays est un christianisme mêlé de religion traditionnelle. La présence de l’islam dans le pays date vraisemblablement de la période de colonisation britannique, lorsque de nombreux musulmans en provenance d’Afrique du Sud s’établirent en Eswatini voisin.

Dans ce pays enclavé anciennement appelé Swaziland, coincé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, le roi Mswati III, 55 ans et au pouvoir depuis 1986, nomme le Premier ministre, le cabinet, les juges et les actes du Parlement, assemblée au rôle essentiellement consultatif, n’ont force de loi qu’adoubés de son blanc-seing.
« On a besoin de routes, nos rues sont sales, personne ne vient ramasser les ordures », lance à l’AFP Busisiwe Matsebula, 75 ans. Les cheveux rassemblés dans un foulard et un tissu traditionnel noué sous les bras, elle attend de mettre son bulletin dans l’urne devant un bureau de la capitale Mbabane.
Derrière les paysages verdoyants du pays d’une population d’1,2 million, dont deux tiers vit sous le seuil de pauvreté, les infrastructures sont minimales et la misère omniprésente dans les zones reculées.
Ces dernières années, le royaume a été secoué par des protestations pro-démocratie. La violente répression par la police et l’armée du roi a fait une quarantaine de morts en 2021. Mais en ce jour de vote, les vendeuses de rue se sont tranquillement installées sur les trottoirs devant les écoles et les églises transformées en bureaux de vote.
Le scrutin n’a qu’un enjeu limité: les partis politiques sont interdits dans le pays depuis 50 ans et ils ne peuvent pas participer aux élections. Les 59 députés qui doivent être élus vendredi se présentent sans étiquette partisane et ils ont été sélectionnés par des chefs traditionnels, qui veillent aux intérêts du roi dans les circonscriptions.
Le vote doit se poursuivre jusqu’à 17H00 GMT et les résultats seront annoncés dans les prochains jours.
« Trahison ou autre »
Une grande partie de l’opposition a appelé au boycott. « Ils disent que les élections sont libres et justes, mais il n’en est rien », tempête Sakhile Nxumalo, 28 ans, président du Congrès des jeunes du Swaziland, la branche jeunesse du Mouvement démocratique uni du peuple (Pudemo – opposition).
L’opposition s’organise souvent depuis l’étranger et sur la base fragile d’une Constitution qui garantit, en théorie, les libertés d’expression et d’opinion, ainsi que le droit de réunion et d’association.
« Nous vivons dans une dictature. Si quelqu’un ose parler, la police vient frapper à sa porte au milieu de la nuit et l’arrête pour trahison ou autre », dénonce Thantaza Silolo, porte-parole de la première formation d’opposition, le Mouvement de libération du Swaziland (Swalimo).
Un député pro-démocratie élu en 2018 est aujourd’hui en exil. Deux autres sont en prison.
« La monarchie n’est pas un système politique mais un système traditionnel », a expliqué à l’AFP l’intransigeant conseiller du roi, Moses Dlamini, 75 ans. Et « le système est voué à rester tel qu’il est »Phinah Nxumalo, 58 ans, vend des épinards et des grains de maïs séchés qui servent à confectionner le porridge, plat de base des plus modestes, sur le marché de Manzini, capitale économique du royaume.
« La vie en Eswatini est terrible, terrible », dit la vendeuse. « Nos enfants restent à la maison parce qu’il n’y a pas de travail. Tout ça n’a pas de sens ».
Mais sur le roi, pas un mot: en Eswatini, une parole déplacée peut coûter cher. Critiqué pour mener une vie de faste et de largesses, Mswati III détient une fortune personnelle estimée à au moins 50 millions de dollars par le magazine Forbes.
Dans l’ex-Swaziland, pays ravagé par la pauvreté et enclavé en Afrique du Sud, le monarque absolu Mswati III mène grand train.
La cérémonie a un nom : le « Umhlanga » ou la « danse des roseaux ». Elle se déroule dans un petit pays d’un million d’habitants, appelé Eswatini, (anciennement le Swaziland) enclavé en Afrique du Sud. Fin août ou début septembre, jusqu’à quarante mille jeunes femmes venues des campagnes se préparent à défiler devant leur roi, Mswati III, 57 ans, au pouvoir depuis trente-neuf ans. Elles sont célibataires, vierges et d’un âge inférieur à 22 ans. Trois conditions requises par le monarque.
Au cours des premiers jours, elles s’emploient à couper, au bord des rivières, des roseaux qu’elles transportent jusqu’au village royal de Ludzidzini. Elles confectionnent ensuite leur costume agrémenté du couteau ayant servi à la récolte et symbole de virginité. Le lendemain, elles reçoivent la bénédiction.
Jean Moliere  Source  AFP
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