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En Afrique du Sud, ces termitières encore habitées ont 34.000 ans, un record

Des termitières encore en activité et situées en Afrique du Sud ont été datées : elles sont âgées de 34.000 ans, ce qui constitue un nouveau record.

Les termites sont capables de produire des structures gigantesques, visibles même depuis l’espace ! Mais le génie de ces insectes ne se limite pas à la taille de leurs constructions : la pérennité de celles-ci est aussi notable. C’est ainsi qu’une équipe de recherche a mis la main, en Afrique du Sud, sur les plus anciennes termitières habitées connues à ce jour.

Des termitières plus anciennes que les mammouths laineux

La découverte a été réalisée le long de la rivière Buffels, dans la région du Namaqualand par une équipe pilotée par l’Université de Stellenbosch (Afrique du Sud). Les chercheurs ont réalisé une datation au carbone 14 afin d’avoir une idée assez précise de l’âge des structures (voir la vidéo ci-dessous). Ils n’ont pas été déçus du résultat.

« Une récente datation au radiocarbone a révélé que ces monticules sont bien plus anciens que tous ceux connus auparavant, certains remontant à 34.000 ans – c’est plus vieux que les peintures rupestres emblématiques d’Europe et même plus vieux que le dernier maximum glaciaire, lorsque de vastes calottes glaciaires recouvraient une grande partie de l’hémisphère nord », s’émerveille, dans un communiqué publié le 11 juin 2024, le Dr Michele Francis. « Pour mettre les choses en perspective, ces termitières étaient déjà anciennes lorsque les mammouths laineux parcouraient encore la Terre« , ajoute la chercheuse.

Ces structures font donc tomber le précédent record de la termitière la plus âgée encore habitée. Il était détenu par une structure découverte au Brésil, hébergeant plusieurs espèces, et qui n’a « que » 4000 ans. Ici, la termitière abrite des insectes de l’espèce Microhodotermes viator.

Un exemple pour la séquestration du carbone

L’âge de ces termitières sud-africaines, baptisées « heuweltjies » soit « petits monts » en afrikaans, fait d’elles de véritables archives vivantes, témoins des climats passés. Ces structures, qui peuvent atteindre 40 mètres de diamètre et 2 mètres de haut, intéressent aussi les chercheurs car elles détiennent l’une des clés de la séquestration du carbone.

Les termites capturent le carbone de deux façons. Déjà, elles amènent de la matière organique des sols jusqu’en profondeur, dans leur nid, et donc loin de l’atmosphère. Mais aussi, ces termitières « accumulent des minéraux solubles, notamment de la calcite (CaCOou le ‘C’ représente l’élément chimique ‘carbone’, ndlr) provenant d’aérosols marins exogènes et de sources végétales, qui sont dissous et évacués vers de plus grandes profondeurs lors d’épisodes de pluie de forte intensité« , détaille une étude parue à ce sujet dans la revue Science of the Total Environment. Un moyen efficace et naturel de séquestrer le carbone atmosphérique que des entreprises tentent maintenant de reproduire.

Jean Moliere Source: Sciences Avenir

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