14 septembre 2024
Paris - France
EUROPE

Emmanuel Macron sous pression pour nommer rapidement un Premier ministre

DRESDEN, GERMANY – MAY 27: French President Emmanuel Macron speaks in front of the Frauenkirche cathedral during his state visit to Germany on May 27, 2024 in Dresden, Germany. Macron and French First Lady Brigitte Macron are on a three-day visit to Germany with stops in Berlin, Dresden, Moritzburg and Münster. (Photo by Sean Gallup/Getty Images)

Le président de la République a achevé ses consultations. Plusieurs de ses interlocuteurs lui ont fait part de l’urgence de nommer un Premier ministre et un nouveau gouvernement. Les Français s’impatientent également.« 

Et maintenant ? Avant de s’envoler pour la Serbie, où il devait conclure la vente de 12 Rafale , Emmanuel Macron a clos ses consultations avec les forces politiques, en vue de nommer un Premier ministre et de constituer un gouvernement. Ce jeudi, François Sauvadet, président de l’Association des départements de France, a été le dernier à voir le président de la République. Il ne lui a pas caché l’urgence de débloquer la situation.

« Cela ne peut pas durer comme ça, il faut vraiment qu’on ait un Premier ministre et un gouvernement. Cela fait trois mois que nous n’avons pas d’interlocuteurs », a-t-il déclaré à la presse après sa rencontre avec Emmanuel Macron. Le président du département de la Côte d’Or l’assure : Emmanuel Macron ne lui a pas donné de calendrier sur la nomination du remplaçant de Gabriel Attal, ni dressé un profil type, mais, selon François Sauvadet, « il a conscience de l’urgence et a convenu être arrivé au terme de cette séquence ».

Des consultations qui traînent en longueur

Depuis le 23 août, Emmanuel Macron a rencontré tous les partis politiques et groupes parlementaires, les représentants des élus locaux (outre François Sauvadet, il a vu Carole Delga et Renaud Muselier pour les régions et David Lisnard pour l’Association des maires de France) sans oublier des consultations avec ses alliés et autres personnalités politiques.

L’heure est au choix pour le chef de l’Etat, huit semaines après le second tour des élections législatives : au cours des derniers jours, son entourage n’a eu de cesse de répéter que la nomination d’un Premier ministre interviendrait « rapidement » après ces consultations, qui ont traîné en longueur. Gabriel Attal et son gouvernement assurent les affaires courantes depuis plus de quarante jours, un record sans cesse battu.

Faute d’avoir pu monter une coalition, l’Elysée a deux objectifs : ne pas voir le futur gouvernement se faire censurer immédiatement et obtenir le vote d’un budget, dont l’adoption sera le plat de résistance du nouveau locataire de Matignon. Selon plusieurs sources, la nomination pourrait intervenir avant la fin du week-end mais l’Elysée se gardait, ce jeudi en fin de journée, de confirmer le moindre calendrier.

Sous la pression de l’opinion

Pressé par Laurent Wauquiez , le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée qu’il a vu à deux reprises, de nommer un Premier ministre, Emmanuel Macron se retrouve de plus en plus sous la pression de l’opinion. Après les Jeux Olympiques et la pause estivale , les Français vont faire leur rentrée et, eux aussi, s’inquiètent de plus en plus de l’absence de gouvernement.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV, une petite majorité (55 %) estime que c’est un « problème » de ne pas avoir un gouvernement de plein exercice. La hausse est de 5 points en un mois. L’opinion approuve son choix de ne pas nommer à Matignon Lucie Castets, la représentante du Nouveau Front populaire (NFP), mais les Français ne se font guère d’illusions non plus. Selon un sondage Odoxa pour « Le Figaro », 74 % des personnes interrogées « ne font pas confiance [à Emmanuel Macron] pour nommer un gouvernement qui corresponde à leurs attentes », une conséquence de l’éclatement des votes des Français aux dernières législatives.

Le RN réclame une session extraordinaire

Après un été entre parenthèses après la déception des législatives, le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella souhaite repartir dans les batailles à l’Assemblée, où il détient le premier groupe. Dans une vidéo publiée sur X, le président du RN demande une session extraordinaire au Palais-Bourbon. Il souhaite « une grande loi de sursaut sécuritaire » pour répondre à l’incendie contre la synagogue de la Grande-Motte ou la mort d’un gendarme, tué par un automobiliste après un refus d’obtempérer.

Faute d’avoir pu obtenir la nomination de Lucie Castets, Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), dénie toute légitimité au prochain gouvernement. Il promet déjà une motion de censure – qui ne pourra être adoptée qu’avec les voix du RN – une procédure de destitution, qui n’a aucune chance d’aboutir compte tenu des équilibres politiques à l’Assemblée nationale et au Sénat où la droite et le centre sont majoritaires, et une mobilisation dans la rue, avec un premier round le 7 septembre.

Hollande dénonce une « faute institutionnelle » de Macron

Faute d’avoir pu embarquer la droite dans une coalition, ce qui aurait été, de toute façon, insuffisant, Emmanuel Macron cherche à fracturer le NFP. Le nom de Bernard Cazeneuve, dernier et éphémère Premier ministre de François Hollande, revient avec insistance pour occuper Matignon. S’il a démenti auprès de l’AFP avoir été en contact avec Emmanuel Macron, l’ancien maire de Cherbourg a aussi fait savoir qu’il ne se « dérobera pas ».

« La nomination de Bernard Cazeneuve ferait des dégâts dans les rangs parlementaires du PS et cela affaiblirait en effet mécaniquement notre coalition. Et aussi le PS en premier lieu, cela va de soi », a admis Jean-Luc Mélenchon dans une note de blog publiée ce jeudi.

Jean Moliere .Source  Les Echos

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