Alerte publiée le 02/07/2025 à 14H30 – Selon les informations d’Africa Intelligence, le président Donald Trump doit réunir cinq chefs d’État africains à Washington, du 9 au 11 juillet, afin d’évoquer des sujets tant économiques que sécuritaires.
Le président américain Donald Trump dans le Bureau ovale à Washington, le 27 juin 2025. Joe Raedle/Getty Images via AFP
Les invitations ont été lancées il y a quelques jours. Selon les informations d’Africa Intelligence, cinq présidents africains ont été conviés dans la capitale américaine, du 9 au 11 juillet, afin d’assister à un sommet de « haut niveau » auquel le locataire de la Maison blanche, Donald Trump, devrait prendre part. Parmi les chefs d’État approchés figurent le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le Libérien Joseph Boakai, le Gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, le
Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani ainsi que le Bissau–Guinéen Umaro Sissoco Embaló.
La rencontre, qui se veut le premier événement majeur consacré à l’Afrique de la nouvelle administration américaine, fait d’ores et déjà l’objet d’intenses préparatifs impliquant le Département d’État, en coopération avec les ambassades des pays concernés dans la capitale américaine. Parmi les thèmes qui y seront abordés figureront la diplomatie commerciale, érigée en priorité par la Maison blanche.
Alors que les diplomates américains visent à multiplier la signature d’accords stratégiques avec les pays africains, la question des minerais critiques, dont recèlent les sols de plusieurs des États invités, parmi lesquels le Gabon et le Liberia, fera l’objet d’une attention particulière. Au–delà des sujets d’ordre économique, la question sécuritaire sera elle aussi à l’agenda, que ce soit en matière de lutte contre le djihadisme, dont l’expansion menace directement les pays du golfe de Guinée, ou encore le trafic de drogue, phénomène particulièrement présent dans la région,
notamment en Guinée–Bissau.
La Côte d’Ivoire écartée
Si le timing de l’événement peut étonner – un autre sommet États–Unis–Afrique doit théoriquement avoir lieu en septembre à New York –, la rencontre viendrait toutefois se superposer à une séquence africaine intense sur laquelle l’administration de Donald Trump entend capitaliser. Le 27 juin, cette dernière a ainsi facilité la signature d’un accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) par les ministres des affaires étrangères des deux pays. Les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi sont théoriquement attendus mi–juillet dans la capitale américaine pour le parapher en personne aux côtés de Donald Trump. Après la RDC, Washington a désormais des velléités de plus grande implication dans la médiation au Soudan, qui est au cœur d’une sanglante guerre civile depuis deux ans.
Tandis que l’absence d’Alassane Ouattara parmi les États conviés peut surprendre, compte tenu du poids important d’Abidjan dans la région, celle–ci semble essentiellement due au contexte électoral dans lequel se trouve actuellement la Côte d’Ivoire. Bien que le pays s’apprête à être le théâtre d’une élection présidentielle en octobre, un flou demeure quant à la volonté d’Alassane Ouattara de briguer une nouvelle fois la magistrature suprême après avoir déjà effectué trois mandats successifs à la tête du pays. Surtout, l’élimination de plusieurs opposants de la course électorale suscite une certaine inquiétude à Washington
sur la crédibilité et l’inclusivité du scrutin.
La question, qui suscite déjà de vives tensions sur le plan domestique, est suivie de près par Washington qui attend une clarification de la part du pouvoir ivoirien à ce sujet. Une délégation ministérielle est d’ailleurs attendue dans les prochains jours à Washington afin d’avancer sur le dossier.
Jean Moliere /AI
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