Le Mali suspend la diffusion de la chaîne française LCI pendant deux mois
Les autorités dominées par les militaires au Mali ont décidé de suspendre la chaîne française d’information LCI pendant deux mois après, selon elle, « des fausses accusations » d’un consultant contre l’armée malienne et ses alliés russes. « Les services de la télévision LCI sont retirés des bouquets de tous les distributeurs de services de radiodiffusion sonore ou télévisuelle autorisés au Mali pour une période de deux mois » à compter du 23 août 2024, a déclaré samedi 24 août la haute autorité de la communication (HAC) malienne. La junte au Mali a rompu en 2022 l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers Moscou. Depuis, les colonels maliens ont suspendu les médias français France 24 et Radio France Internationale, très suivis. France 2 avait aussi été suspendue début 2024. Les correspondants d’un certain nombre de médias étrangers ont été contraints au départ, à l’exil ou au silence faute de pouvoir travailler. Le Monde avec AFP
Nord du Mali : au moins quinze civils tués, dont des enfants, dans des frappes de drone
Au moins quinze civils, dont de nombreux enfants, ont été tués dimanche 25 août par des frappes de drone dans le nord du Mali, selon des sources concordantes, là où l’armée malienne et ses alliés russes avaient subi à la fin de juillet une lourde défaite face aux séparatistes et djihadistes…C’est dans la même localité de Tin Zaouatine que les séparatistes et les djihadistes ont affirmé avoir tué des dizaines de membres du groupe paramilitaire russe Wagner et des soldats maliens lors de combats entre le 25 et le 27 juillet. L’armée malienne et le Groupe Wagner ont reconnu des pertes importantes sans donner de bilan précis…L’armée malienne avait répliqué les jours suivants par des frappes de drone sur la localité qui avaient déjà tué plusieurs civils, notamment des orpailleurs étrangers. Les séparatistes avaient parlé de « dizaines de morts, majoritairement des Haoussa nigériens et des Tchadiens ». L’armée malienne avait affirmé que cette « campagne aérienne » s’était faite « en coordination avec les forces armées du Burkina Faso », « conformément à la solidarité entre les Etats membres » de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et « en application du mécanisme de défense collective et d’assistance mutuelle ». Le Monde avec AFP
Au Burkina Faso, plusieurs dizaines de morts dans une attaque dans le centre-nord
Attaque meurtrière dans le centre-nord du Burkina Faso. Des hommes armés, qualifiés de « terroristes » par les autorités burkinabées, ont tué samedi plusieurs dizaines de personnes, dont des civils, dans la région, ont fait savoir dimanche 25 août à l’Agence France-Presse (AFP) des sources locales et sécuritaires. « Nous déplorons plusieurs dizaines de morts, civils comme FDS [force de défense et de sécurité], ainsi que de nombreux blessés », a déclaré une source sécuritaire sous couvert d’anonymat, confirmant l’attaque dans le village de Barsalogho. Les blessés « ont été évacués à Kaya », le chef-lieu de la région Centre-Nord, à environ 45 kilomètres du lieu de l’attaque, a ajouté la même source…L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée par les groupes armés de la zone, principalement liés à Al-Qaida. Selon un autre riverain, les victimes sont principalement de « jeunes civils, sortis en nombre pour aider les soldats à creuser des tranchées autour de la ville, pour se prémunir » d’éventuelles attaques des groupes armés terroristes. « On a enterré une grande partie des victimes ce dimanche », a-t-il précisé…Selon une source hospitalière à Kaya, plus d’une centaine de blessés ont été acheminés jusqu’au plus grand centre médical de la ville. Le Monde avec AFP
HRW dénonce l’utilisation « abusive » par le régime burkinabè d’un décret contre les magistrats
Le régime militaire du Burkina Faso utilise de manière « abusive » un décret de mobilisation générale pour « punir » des magistrats, dont sept ont été réquisitionnés dans la lutte antijihadiste, a dénoncé Human Rights Watch (HRW). « Les autorités militaires du Burkina Faso utilisent de façon abusive une loi d’urgence afin d’enrôler illégalement des magistrats – procureurs et juges – qui ont lancé des procédures judiciaires à l’encontre de partisans de la junte », a affirmé HRW dans un communiqué mercredi…L’intersyndicale des magistrats du Burkina avait évoqué la semaine dernière une possibilité de renouvellement de cette réquisition. « Le 14 août, six magistrats se sont présentés à une base militaire de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, en réponse à leur notification, et sont portés disparus depuis, selon deux sources judiciaires », a ajouté HRW. Chercheuse sur le Sahel à HRW, Ilaria Allegrozzi appelle les autorités à « immédiatement révoquer » ces réquisitions, qualifiées par l’intersyndicale d’ »actes d’humiliation et d’intimidation ». Elles ont eu lieu « sur fond de répression croissante de la junte burkinabè contre les dissidents », a souligné HRW. AFP
Soudan: pas de cessez-le-feu mais des engagements humanitaires
Les discussions sur le Soudan ont pris fin vendredi en Suisse sans accord de cessez-le-feu mais avec l’engagement pris par les belligérants de garantir un accès sûr et sans entrave aux humanitaires sur deux routes-clefs…Les Etats-Unis ont lancé le 14 août en Suisse des discussions pour élargir l’accès humanitaire et établir un cessez-le-feu. Seules les FSR y ont participé, l’armée soudanaise contestant le format des pourparlers. Mais l’envoyé spécial américain pour le Soudan Tom Perriello a assuré que les médiateurs avaient été en contact régulier avec l’armée par téléphone. Ces discussions, co-parrainées par l’Arabie saoudite et la Suisse, incluaient l’Union africaine (UA), l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’ONU en tant qu’observateurs, formant ensemble l’acronyme ALPS (Aligned for Advancing Lifesaving and Peace in Sudan Group)…La semaine dernière déjà, les Etats-Unis avaient annoncé que l’armée avait accepté de rouvrir le point de passage d’Adré pendant trois mois…Le communiqué des médiateurs ne donne aucune indication sur les niveaux d’engagement pris par les belligérants à l’égard des routes d’Adré et de Dabbah. Tom Perriello a espéré que la quinzaine de camions de cette semaine soit « un début avant des centaines d’autres et pas « de faux espoirs ». « Chaque heure qui passe est une occasion d’acheminer davantage de nourriture et de médicaments », a-t-il dit, en conférence de presse. AFP
Affrontement entre l’armée et le M23 près de villes densément peuplées dans l’est de la RDC
En République démocratique du Congo, des combats entre l’armée et les rebelles du M23 ont éclaté ce dimanche autour d’une ville densément peuplée dans l’est de la province du Nord-Kivu, où les rebelles mènent une insurrection, ont déclaré l’armée et le M23. Le porte-parole du M23, Willy Ngoma, a déclaré que les forces gouvernementales avaient attaqué plusieurs positions rebelles autour de Kirumba tôt dimanche matin et que les combats se poursuivaient. Dans un communiqué, l’armée a fait état d’affrontements avec le M23 dans le village de Kikuvo, à une douzaine de kilomètres de Kirumba. Le M23 s’est emparé de la ville de Kirumba, centre économique du territoire congolais de Lubero, à la fin du mois de juin. Il s’est également emparé, à la même époque, de la ville voisine de Kanyabayonga. Comme de nombreuses villes de la région, Kirumba et Kanyabayonga accueillent des milliers de personnes déplacées. Reuters
En Tunisie, Kaïs Saïed procède à un vaste remaniement ministériel surprise
Le président, Kaïs Saïed, a procédé, dimanche 25 août, à un remaniement surprise, sans donner d’explication, à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle. Celui-ci comprend le remplacement de dix-neuf ministres, dont ceux des affaires étrangères et de la défense, et de trois secrétaires d’Etat, après le limogeage au début d’août du premier ministre, qui n’a pas été remplacé depuis…Mohamed Ali Nafti, ancien diplomate ayant exercé dans plusieurs ambassades tunisiennes, notamment en Grèce, en Espagne et en Corée du Sud, est le nouveau chef de la diplomatie. Il occupait le poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères lorsque M. Saïed l’avait démis de ses fonctions, en 2021. Khaled Shili, également ex-diplomate et ancien responsable au ministère des affaires étrangères, est désigné ministre de la défense. Il a notamment été ambassadeur en Jordanie. Selon la présidence, les trois nouveaux secrétaires d’Etat assisteront le ministre des affaires étrangères, le ministre de l’agriculture et des ressources hydrauliques et celui de l’emploi. Le président Saïed, 66 ans, démocratiquement élu en 2019, s’est approprié tous les pouvoirs lors d’un coup de force le 25 juillet 2021, et est depuis accusé de dérive autoritaire par l’opposition et ses détracteurs. Il brigue aujourd’hui un second mandat présidentiel dans le cadre de ce qu’il a qualifié de « guerre de libération et d’autodétermination » visant à « établir une nouvelle république ». Le Monde avec AFP
Libye: fermeture des gisements pétroliers et exportations suspendues, annoncent les autorités qui contrôlent l’Est du pays
Les autorités de l’Est de la Libye ont annoncé ce 26 août 2024 la «fermeture de tous les gisements et terminaux pétroliers» ainsi que «l’arrêt des exportations jusqu’à nouvel ordre», sur fond de crise politique majeure avec le gouvernement rival de Tripoli, reconnu par l’ONU. Cette décision de blocage des principales infrastructures pétrolières du pays intervient en riposte à une prise de contrôle lundi matin de la Banque centrale et au remplacement de son gouverneur par les autorités de Tripoli. RFI
Mort de l’opposant Berhane Abrehe en Érythrée: «Il avait choisi de défier l’élite corrompue du pays»
En Érythrée, l’ancien ministre des Finances, Berhane Abrehe, est mort en début de semaine en prison, sans jamais avoir été jugé. Agé de 78 ans, il avait été arrêté en septembre 2018 après la publication d’un livre critique du régime d’Issayas Afewerki. Depuis, sa famille n’avait plus aucun contact avec lui et n’a jamais su où il se trouvait exactement. Son neveu, Solomon Habtom, installé aux États-Unis, considère qu’il est un symbole de la lutte pour la paix et la démocratie dans ce pays d’Afrique de l’Est…« Lorsqu’il a vu la corruption des politiques, la cupidité, tous les défis et les problèmes à l’intérieur du pays, alors il a choisi de défier l’élite corrompue de l’Érythrée »…L’Érythrée est dirigée d’une main de fer par Issayas Afewerki depuis sa déclaration d’indépendance de l’Éthiopie en 1993 à la suite de trois décennies de guerre. L’Érythrée, l’un des pays les plus fermés et répressifs au monde, occupe le bas des classements mondiaux sur la liberté de la presse, les droits humains, les libertés civiles ou le développement économique. RFI
Au Mozambique, la campagne électorale est officiellement ouverte
La campagne électorale pour les élections générales d’octobre au Mozambique s’est ouverte officiellement ce samedi 24 août, avec les premiers meetings et des affiches dans les rues. L’actuel président, Filipe Nyusi, 65 ans, à la tête de l’État depuis janvier 2015, ne peut pas se présenter pour le scrutin du 9 octobre, lorsque les Mozambicains éliront aussi leur Parlement et autorités provinciales. Le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance, sera donc représenté par l’actuel gouverneur d’une province du Sud, Daniel Chapo, 47 ans, élu surprise par le comité central du parti en mai. L’ex-professeur de sciences politiques et présentateur de radio affrontera Ossufo Momade, 63 ans, chef du plus grand parti d’opposition, la Renamo, un ancien groupe rebelle. Deux autres candidats sont en lice : Lutero Simango, 64 ans, du deuxième parti d’opposition, le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), et l’ancien membre de la Renamo Venâncio Mondlane, 50 ans, indépendant soutenu toutefois par le parti Podemos, composé de déçus du Frelimo. Les listes de 35 partis politiques candidats à l’Assemblée et de 14 partis et groupes de citoyens pour les assemblées provinciales ont été approuvées par la commission électorale (CNE). Jeune Afrique avec AFP
JM
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