Une « guerre propre » ? Capitale régionale du Nord-Kivu, 1 000 000 d’habitants, Goma est désormais aux mains du mouvement rebelle M23. Depuis qu’il est revenu sur le devant de la scène en 2021, c’est sa plus grande victoire, la plus éclatante, surtout après que, en 2012, ses combattants avaient été obligés d’abandonner la ville sous la pression internationale.
Guerre dans l’est de la RDC : Goma, laboratoire meurtri d’un M23 sans frontières
Conquise avec le soutien militaire du Rwanda, Goma est tombée entre les mains du M23. Profitant de l’impasse diplomatique, celui-ci entend faire de la capitale du Nord-Kivu le laboratoire de ses ambitions. Reportage dans une ville aux lendemains incertains.
Corneille Naanga savoure cette conquête, lui qui accueille l’envoyé spécial de Jeune Afrique à l’hôtel Serena de la ville. « Visage politique de cette rébellion à travers l’Alliance Fleuve Congo (AFC), la plateforme qu’il coordonne depuis décembre 2023, il affirme vouloir détruire le monstre [qu’il a créé] » en parlant du président congolais, Félix Tshisekedi, explique Romain Gras. Il assure avoir voulu une « guerre propre » pour s’emparer de la ville, le reportage de notre journaliste viendra le démentir.
Régionalisation du conflit. Les habitants de la ville cherchent leurs morts, essaient de comprendre l’équilibre des forces en présence entre les « Blancs », les soldats congolais, les milices, les groupes armés qui se sont affrontés dans la ville et qui déchirent la région depuis des décennies. Tous semblent retenir leur souffle, assistant à l’avancée rapide des rebelles, ignorant quels combattants défaits se cachent dans la forêt, menaçant d’un cycle de vengeance sans fin. Surtout, Romain Gras rappelle combien les risques de régionalisation du conflit sont réels, avec l’avancée du M23 vers la frontière avec le Burundi, autre adversaire du Rwanda de Paul Kagame.
JM

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