Arrivé jeudi sur l’archipel cinq jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, le président de la République a annoncé qu’il voulait « rebâtir » Mayotte et a annoncé l’adoption prochaine d’une « loi spéciale ». Malgré les pénuries et l’insécurité, Emmanuel Macron a également défendu l’action de l’État et annoncé une journée de deuil national le 23 décembre.
« Je décréterai le deuil national pour ce lundi 23 décembre. Nos drapeaux seront en berne », a annoncé le président Emmanuel Macron sur son compte X, en marge d’un réunion avec des élus mahorais au Conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou.
« Tous les français invités à se recueillir »
« Nous sommes une Nation. Nous partageons tous la peine des Mahorais. Je décréterai le deuil national pour ce lundi 23 décembre. Nos drapeaux seront en berne. Tous les Français seront invités à se recueillir à 11h« , a-t-il posté.
Une annonce qui survient en marge d’une réunion entre Emmanuel Macron et des élus locaux au Conseil départemental de Mayotte à Mamoudzou.
François Bayrou craint « un bilan beaucoup plus grave » que celui de 31 morts, et voudrait reconstruire Mayotte en « deux ans peut-être »
Invité de l’émission « L’Evénement » sur France 2, le premier ministre, François Bayrou, commence par parler de la situation à Mayotte et dit redouter « un bilan beaucoup plus grave » que celui, provisoire, de 31 morts. « Ont été recensées 31 victimes, mais la crainte de beaucoup, c’est qu’il y ait sous les décombres » beaucoup de femmes et d’hommes.
« C’est la plus grande catastrophe que notre pays ait connue depuis très longtemps. » « L’île est dévastée, au moins trois maisons sur quatre ont vu leur toit soufflé », « des jardins sont dévastés », assure-t-il. Pour reconstruire Mayotte, M. Bayrou évoque « une tâche surhumaine, immense », et veut fixer un objectif inférieur à celui des « cinq années » qui ont été nécessaires pour reconstruire la cathédrale de Notre-Dame, à Paris. « Je dis peut-être deux ans. J’espère qu’on y arrivera », avance-t-il, ajoutant que « l’Etat est présent et sera présent ». Et d’ajouter : « Une loi spéciale sera présentée au Parlement. »
« Tout débat sur l’immigration aujourd’hui à Mayotte est obscène », dénonce Marine Tondelier
A l’issue d’une réunion avec les représentants des partis politiques à Matignon, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, a regretté que la visite du ministre de l’intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, à Mayotte ait servi à « lancer une énième polémique sur l’immigration » dans l’archipel.
« Tout débat sur l’immigration aujourd’hui à Mayotte est obscène », a-t-elle déclaré, soulignant que « ce qui se passe [sur l’archipel] est extrêmement grave » et que « les gens sont en train de mourir aujourd’hui dans les décombres », notamment dans certains bidonvilles où les secours n’ont pas encore pu se rendre.
Le gouvernement active l’état de « calamité naturelle exceptionnelle »
L’état de « calamité naturelle exceptionnelle » a été activé à Mayotte afin d’assurer « une gestion plus rapide et efficace de la crise et [de] faciliter la mise en place de mesures d’urgence » sur l’archipel ravagé par le cyclone Chido, a annoncé, ce mercredi soir, le ministre des outre-mer démissionnaire, François-Noël Buffet.
Ce dispositif destiné aux territoires ultramarins, d’une durée d’un mois renouvelable et activé pour la toute première fois, « permet une plus grande réactivité aux autorités locales et nationales, tout en allégeant certaines procédures administratives », a précisé M. Buffet dans un communiqué.
Jean Moliere Avec AFP
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