23 avril 2024
Paris - France
POLITIQUE

CPI / Un ex-greffier à propos de la requête de Gbagbo : « elle nous réserve des suites explosives »

Ce n’est plus un secret pour personne. L’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen, à la Haye, Laurent Gbagbo n’a pas encore fini avec la Cour Pénale Internationale (CPI). Les avocats de l’ancien Président Ivoirien ont déposé une dernière requête pour que le dossier de leur client soit « rendu public dans la plus grande mesure possible et pour la création d’une base de données publiques à cette fin ». Une requête qui a eu un écho favorable auprès du président de la Cour pénale Internationale, M. Le juge Piotr Hofmański, qui a constitué le 1er mars 2022, la Chambre de première instance VIl, composée des juges Kimberly Prost, Miatta Maria, Samba et Sergio Gerardo Ugalde Gordínez. Les juges de la Chambre de première instance VII, conformément à la norme 13(2) du Règlement de la Cour, ont élu la juge Kimberly Prost juge présidente.

Me Dakouri Diaz, ancien chef des greffiers de Côte d’Ivoire, par ailleurs membre du comité de contrôle du Parti des Peuples Africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) a réagi, ce mardi 15 mars 2022, à travers sa page Facebook, à cette nouvelle requête des avocats de président Laurent Gbagbo en mettant en exergue ce qu’il a qualifié d’enjeux « socio-juridico-politiques planétaires d’une action judiciaire ». Me Dakouri Diaz est convaincu que cette action ne parle, ni de la convocation de l’autre partie litigante, celle du camp Ouattara, après la libération d’une partie (celle de Gbagbo), ni d’un dédommagement de l’homme pour avoir été illégalement et inutilement privé de 8 ans de liberté. Autrement dit, Me Dakouri Diaz annonce que cette action du président Laurent Gbagbo nous réservera des suites explosives en ce sens que cette requête mettra à nu « la face visible de l’iceberg »

« À preuve, des images de témoins à charge ont été, à leur demande, même brouillées afin de leur assurer une discrétion. Affi N’guessan s’était-il vraiment inscrit comme témoin à charge comme beaucoup de rumeurs l’avaient annoncées ? Seuls le Président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et leurs avocats respectifs le savent. Des courriers confidentiels accusateurs, émanant du gouvernement d’Abidjan ont-ils été à la CPI ?La France a-t-elle laissé des traces dans cette affaire ? », a-t-il interrogé.

Puis de poursuivre : « Bref, vous appréhendez les graves enjeux de la demande de Gbagbo qui veut que, le procès étant terminé, plus de confidentialité : toutes les pièces du dossiers doivent être rendues publiques et consignées dans une banque de données afin que, non seulement, nul n’en ignore, mais que ces pratiques mafieuses des prédateurs de l’Afrique cessent. Au total, au même titre que le procès lui-même, cette action du Président Laurent Gbagbo nous réserve des suites explosives », a-t-il conclu.

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés définitivement devant la CPI le mercredi 31 mars 2021. Le dossier d’accusation de la procureure Fatou Bensouda a été jugé « exceptionnellement faible ». Les deux prévenus étaient poursuivis pour leurs responsabilités dans la perpétration des crimes contre l’humanité à Abidjan, du 16 décembre 2010 au 12 avril 2011 : meurtres, viols, autres actes inhumains, tentative de meurtres et persécutions. Des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait coûté la vie à au moins 3 000 personnes.

Yannick_LAHOUA

 

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