L’opérateur canadien CNR International et son partenaire britannique Tullow Oil produisent environ 1 000 barils par jour sur cet actif, et considèrent tous deux que les faibles réserves sur ce gisement ne justifient plus leur présence. Selon eux, les coûts sont devenus trop importants par rapport au niveau du débit.
Les deux juniors britannique et canadienne ne voient plus d’avenir au gisement de pétrole CI- 26, dont les coûts ne baissent pas, alors que la production, elle, diminue graduellement.
Les partenaires du permis CI–26 sur lequel se situe le champ producteur d’Espoir veulent négocier au plus vite avec les autorités ivoiriennes leur sortie de ce bloc
– la licence actuelle s’arrête en 2026. L’opérateur canadien CNR International et son partenaire britannique Tullow Oil produisent environ 1 000 barils par jour sur cet actif, et considèrent tous deux que les faibles réserves sur ce gisement ne justifient plus leur présence. Selon eux, les coûts sont devenus trop importants par rapport au niveau du débit.
Si la Côte d’Ivoire ne représente qu’une infime partie du portefeuille de CNR, surtout présent dans le pétrole et le gaz de schiste en Amérique du Nord, Espoir est un actif non négligeable pour Tullow Oil. La société a toutefois décidé de ne pas demander de renouvellement de la licence d’Espoir, ainsi que se séparer de ses actifs non opérés et vieillissants du Gabon, pour ne conserver que les puits ghanéens, particulièrement rentables. Les projets en développement n’ont pas été épargnés. Tullow Oil a cédé en avril ses participations dans le bassin de Turkana au Kenya, qui pesaient aussi sur ses finances (AI du 23/04/25).
Sur le champ d’Espoir, la crainte des actionnaires de Tullow Oil concerne notamment les coûts de remise en état de la zone de production, qui pourraient s’avérer
très élevés. Le chiffre de 50 millions de dollars nets pour la junior est souvent évoqué en interne.
Deux firmes, deux stratégies
CNR, tout comme Tullow Oil, essayent de négocier un accord pour que la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci) puisse opérer seule le gisement avec l’unité de production flottante (floating production storage and offloading, FPSO). La société d’État récupérerait également le titre de propriété. En échange, les deux firmes souhaiteraient obtenir l’abandon d’une partie des coûts de remise en état d’Espoir.
Cependant, les deux juniors pétrolières n’ont pas tout à fait la même position. Le champ de Baobab (bloc CI–40), situé à proximité immédiate d’Espoir, reste rentable pour CNR, alors que Tullow Oil n’a aucun intérêt sur celui–ci. L’entreprise canadienne doit donc impérativement trouver un accord à l’amiable avec le gouvernement ivoirien sur Espoir, pour ne pas ternir ses relations avec les autorités s’il souhaite continuer à exploiter le CI–40.
Contacté par Africa Intelligence, Tullow Oil a fait valoir que « les options pour contenir les coûts sur Espoir sont explorées alors que la licence expire en 2026« .
Jean Moliere. /AI
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