Nommé par le pape François dans la capitale économique ivoirienne, en mai 2024, Ignace Bessi Dogbo souhaite suspendre la construction d’un vaste complexe immobilier. Porté avec le groupe français Duval, celui–ci représente un montant total de 60 millions d’euros.
Moins d’un an après son installation comme archevêque et cardinal d’Abidjan, en remplacement de Jean–Pierre Kutwa, monseigneur Ignace Bessi Dogbo imprime sa marque. Celui–ci a entrepris une vaste remise en cause de plusieurs projets portés par son prédécesseur.
C’est le cas de la construction d’un complexe immobilier lancée par Jean–Pierre Kutwa en partenariat avec le groupe français de BTP Duval. Estimé à 60 millions d’euros, le chantier n’a toujours pas démarré, sur fond de divergences importantes. L’archevêque et ses conseillers laïcs, menés entre autres par l’homme d’affaires Maximin Digbeu et Marie Paule Boni, plaident pour une remise à plat du projet. Prévu dans le cadre du plan d’autonomisation financière de l’Église soutenu par Jean–Pierre Kutwa, le complexe devait théoriquement rapporter 80 millions d’euros au diocèse d’Abidjan sur vingt–cinq ans.
La situation est particulièrement délicate pour le groupe Duval, qui avait déjà obtenu des accords de financement de la banque française Société générale ainsi que de Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dévolue au secteur privé. Ambassadeur de la fondation pontificale Gravissimum Educationis, Éric Duval, le fondateur et président du groupe Duval, est un ardent soutien de l’Église catholique.
Pénalités d’astreinte
Le différend entre le groupe français et le cardinal devrait désormais se déporter au niveau du secrétariat d’État du pape François. En cas de non–poursuite du contrat, des clauses pourraient contraindre l’archidiocèse à payer des pénalités d’astreinte. Duval dispose d’un solide entregent à Abidjan : depuis le mois de février, sa direction Afrique est assurée par l’ex- secrétaire général adjoint de la présidence ivoirienne Thierry Tanoh.
En parallèle, l’Église catholique ivoirienne a également ouvert un conflit commercial avec le groupe néerlandais Vlisco. Le conflit porte sur la fabrication du pagne national de l’année pastorale 2024-2025, historiquement confiée à la filiale ivoirienne de Vlisco, Uniwax. L’équipe du nouveau cardinal d’Abidjan a préféré se tourner vers un sous–traitant en Chine afin de confectionner les nouveaux pagnes. Mais le motif et le logo qui ont été transmis apparaissent être la propriété d’Uniwax. Une affaire qui pourrait se révéler particulièrement coûteuse pour l’Église ivoirienne.
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Jean Molire. source AI
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