23 janvier 2025
Paris - France
AFRIQUE

Conflit dans l’est de la RDC: le sommet prévu entre le Rwanda et la RDC à Luanda est annulé

Les présidents congolais et rwandais devaient se retrouver dans la capitale angolaise en réponse à l’invitation de leur homologue Joao Lourenço, médiateur de l’Union africaine entre les deux pays. L’objectif était de parvenir à un accord de paix, mais des tensions apparues avant même l’arrivée des chefs d’État ont fait échouer cette rencontre.

dans l’est de la RDC déchiré depuis 30 ans par des conflits.

A la mi-journée, seul M. Tshisekedi était arrivé au siège de la présidence à Luanda.

 Fred Bauma : « Les Forces armées de la République démocratique du Congo sont en guerre dans l’Est contre une armée étrangère structurée et équipée. »

Le M23 (« Mouvement du 23 mars »), groupe armé soutenu par Kigali et son armée, s’est emparé depuis novembre 2021 de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC riche en minerais.

« Il y a une impasse car les Rwandais ont posé comme préalable à la signature d’un accord que la RDC mène un dialogue direct avec le M23 », a déclaré à l’AFP Giscard Kusema, porte-parole de présidence congolaise présent à Luanda, avant la réunion des chefs d’Etat.

Les deux parties avaient pourtant affirmé deux jours avant le sommet « travailler sur un accord qui pourrait être finalisé » dimanche et qu’il y avait « une volonté d’aller vers la signature d’un accord ». 

Joao Lourenço avait également indiqué avoir « bon espoir que cette réunion aboutisse à la signature ou à la décision de signer prochainement un accord de paix durable entre les deux pays voisins ».

Mais samedi, des discussions préparatoires entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont achoppé sur la question sensible des négociations avec le M23.

« Ennemis de la République »

Kigali réclame que Kinshasa négocie directement avec les rebelles pour mettre fin au conflit. Ce que refuse catégoriquement la RDC, qui qualifie le M23 d’« ennemis de la République » et considère que puisque les rebelles opèrent grâce au soutien de Kigali et son armée, les négociations avec le Rwanda doivent régler la question.

RDC : l’armée congolaise au pied du mur face au M23

« Le Rwanda demande un engagement ferme de la RDC à reprendre des pourparlers directs avec le M23 dans un cadre et des délais bien définis, sans quoi rien ne serait réglé », a expliqué vendredi à l’AFP le ministre des Affaires étrangères rwandais Olivier Nduhungirehe.

« Le M23 n’existe que parce que les rebelles ont un soutien militaire rwandais. Si Kigali est de bonne foi dans les négociations et sur sa promesse de retirer (…) ses troupes du sol congolais, le conflit s’arrêtera avec le M23, en même temps qu’il s’arrêtera avec le Rwanda », a répliqué une source gouvernementale congolaise.

Fin novembre, la RDC et le Rwanda avaient déjà approuvé un concept d’opérations (CONOPS) consulté par l’AFP établissant, en théorie, le départ des soldats rwandais et la neutralisation par l’armée congolaise des FDLR en juste 90 jours.

Les FDLR, groupe armé formé par d’anciens hauts responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 depuis réfugiés en RDC, et qui combat le M23 tout comme une nébuleuse de milices pro-Kinshasa dans l’est, constitue aux yeux de Kigali une menace permanente.

Un premier « plan harmonisé » de sortie de crise daté d’août prévoyait initialement la neutralisation des FDLR comme préalable au départ des soldats rwandais. Il avait été rejeté par la RDC qui réclamait « la simultanéité des opérations ».

Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis violés dans l’est de la RDC.

Fin juillet, un nouveau cessez-le-feu a été signé après deux ans et demi d’affrontements et d’accords rompus. Il a déjà été mis à mal par au moins une offensive du M23 et des accrochages réguliers au cours des dernières semaines entre rebelles et forces armées congolaises.

Avec AFP

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