28 mars 2024
Paris - France
SANTE

condamné à dix-huit mois de prison dont quatre ferme

Le procureur de la République de Valence avait requis dix-huit mois de prison pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique. L’homme de 28 ans, qui a reconnu avoir donné cette gifle au chef de l’Etat lors de l’audience, a été incarcéré.

Damien Tarel, l’homme qui a agressé le président de la République, Emmanuel Macron, lors d’une visite dans la Drôme, dormira en prison, jeudi 10 juin. Il a été condamné à dix-huit mois de prison dont quatre ferme. Il était jugé à Valence en comparution immédiate deux jours après les faits, qui ont suscité un soutien unanime des responsables politiques.

Il se voit en outre privé de droits civiques pendant trois ans, interdit d’exercer toute fonction publique à vie, interdit de détenir des armes durant cinq ans, et il devra se soumettre à un suivi psychologique. Il a dix jours pour faire appel de sa condamnation. Le parquet avait requis une peine de dix-huit mois de prison, sans aménagement de peine, contre le jeune homme, âgé de 28 ans, qui a reconnu à l’audience avoir giflé le chef de l’Etat. Le procureur avait aussi réclamé un mandat de dépôt à son encontre.

Cette gifle, « parfaitement inadmissible », est un « acte de violence délibérée », a soutenu le représentant du ministère public face au prévenu. « Il n’y a pas d’ITT [incapacité temporaire totale] mais il y a un acte violent », a ajouté le magistrat, soulignant que le président « n’a pas souhaité voir un médecin »« Je ne demande pas d’amende mais je vous demande d’envisager de prononcer à son encontre une interdiction définitive d’exercer une fonction publique », ainsi qu’une interdiction du droit de vote pour cinq ans maximum et une interdiction de détention d’arme pour la même durée, a déclaré le magistrat, qui avait rappelé que Damien Tarel encourait trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Le procureur s’est inquiété d’un possible risque de récidive, disant percevoir « une sorte de détermination froide » chez cet homme inconnu de la justice.

Avant les réquisitions, l’interrogatoire de Damien Tarel avait pris un tour politique envers le chef de l’Etat : il a estimé qu’Emmanuel Macron symbolisait la « déchéance » de la France et que son geste, « regrettable » et asséné sous le coup de l’impulsivité, visait à mettre en exergue le sentiment d’« injustice » des « gilets jaunes », mouvement social né en France à l’automne 2018, qui ne sont pas « écoutés ».

Acte « imbécile et violent » selon M. Macron

Un deuxième homme interpellé, Arthur C., « va se voir délivrer une convocation en justice pour la fin du second semestre 2022 pour répondre des infractions en lien avec les armes détenues illégalement », a déclaré mercredi, dans un communiqué, le procureur de la République Alex Perrin.

Interrogé jeudi après-midi depuis le centre d’entraînement de Clairefontaine, où il a encouragé rencontré l’équipe de France de football avant l’Euro de football qui débute vendredi, Emmanuel Macron a qualifié l’acte « d’imbécile et violent ». Le chef de l’Etat a cependant préféré évoquer « l’optimisme, le retour à la vie et le retour au travail ». Il a expliqué pourquoi il n’a pas porté plainte : « La justice s’en est tout de suite saisie, et compte tenu de la place qui est la mienne, je pense qu’il fallait laisser la justice suivre son cours. »

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Les faits se sont déroulés, mardi après-midi, après la visite du lycée hôtelier de Tain-l’Hermitage (Drôme). Alors que le président de la République allait à la rencontre de la foule, un homme l’avait giflé au cri d’un slogan royaliste « Montjoie ! Saint-Denis ! » et « A bas la Macronie ». Il a ensuite été plaqué au sol par plusieurs membres du service de sécurité.

Résidant à Saint-Vallier, au nord de Valence, les deux hommes avaient été arrêtés tout de suite après l’incident. Ils sont « tous deux inconnus des services judiciaires et des services de renseignement ». Lors de son audition, Damien T., « en couple, sans enfant, sans profession », a reconnu « avoir porté un coup au chef de l’Etat et avoir prononcé des paroles dénonçant la politique ». Les deux camarades sont membres d’associations de leur commune « en lien avec les arts martiaux, le Moyen-âge et l’univers mangas », a précisé le magistrat.

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Réaction unanime de la classe politique

Peu de temps après l’agression, mardi, Emmanuel Macron avait réagi devant la presse, dénonçant des « faits isolés », commis par « des individus ultraviolents » qui ne « méritent pas », selon lui, qu’on les laisse « prendre possession du débat public ».

De nombreux responsables politiques ont apporté leur soutien à Emmanuel Macron. Le premier ministre, Jean Castex, avait appelé « à un sursaut républicain ».

Jeudi, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (RN), s’est dite « d’accord » avec Emmanuel Macron pour considérer que cette gifle était un « acte isolé », produit d’une « bouillie idéologique ». Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle 2022 pour La France insoumise, avait affirmé être « solidaire du président ».

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Le Monde avec AFP et Reuters

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