16 janvier 2025
Paris - France
EUROPE

Cinq morts dont un enfant de 9 ans, 200 blessés : ce que l’on sait des victimes de l’attaque du marché de Noël de Magdebourg

Cinq personnes sont décédées, selon un bilan provisoire, dans l’attaque à la voiture-bélier sur le marché de Noël de Magdebourg, vendredi soir en Allemagne.

Les fêtes de fin d’année son un moment particulier où les rues s’agitent au rythme de Noël et de ses marchés. Au lendemain de l’attentat présumé chez le voisin allemand, l’inquiétude traverse la France. Et avec elle, davantage de vigilances.
À Strasbourg, Reims, Amiens et un peu partout en France, le même mot d’ordre : une sécurité renforcée aux abords des marchés de Noël. Plots en béton et fouille minutieuse, dans la cité rémoise, le dispositif a été consolidé. De quoi rassurer les visiteurs : « nous avons un peu de craintes mais le marché a l’air bien protégé » répond un tourisme. À Metz, aux agents de sécurité s’ajoutent même la police municipale et la police nationale, ainsi que des barrières pour bloquer la venue de voiture-bélier.
Vigilance accrue à l’entrée des marchés de Noël

« Nous sommes beaucoup plus vigilants sur les sacs à dos, les sacs à main, les vestes des personnes quand on les regarde » indique un personnel de la sécurité engagé sur le marché strasbourgeois, le plus grand de France. L’attaque de Magdebourg ravive des souvenirs traumatisants, ceux de l’attentat du marché de Noël en 2018.

Des milliers de personnes se sont réunies, samedi 21 décembre dans la soirée, dans la cathédrale de Magdebourg pour rendre hommage aux victimes de l’attaque sur un marché de Noël dans l’est de l’Allemagne. Le suspect a été placé en détention provisoire.

Pourquoi ? Telle est la question qui fait la Une des journaux allemands, dimanche 22 décembre, deux jours après l’attaque du marché de Magdebourg. Une interrogation qui s’invite également dans les hommages.

Dans les rues de la ville endeuillée, des habitants venus en nombre se recueillir avec beaucoup de questions. « Nous ne comprenons tout simplement pas pourquoi cette affaire n’a pas fait l’objet d’un suivi. Nous ne comprenons pas pourquoi ils l’ont laissé faire », s’interroge une habitante de la ville.

Le profil du suspect interroge

La police et le gouvernement sont sous le feu des critiques. Au cœur de la polémique, le parcours du suspect, un médecin saoudien. Présenté comme islamophobe, il en voulait aux autorités allemandes. Des signaux inquiétants auraient été négligés.

Le suspect, Taleb Jawad al-Abdulmohsen, un médecin psychiatre de 50 ans, a été placé en détention provisoire samedi soir après avoir été présenté à un juge. Il est mis en examen pour cinq meurtres, mais aussi pour tentative de meurtre et coups et blessures. Aucune mention de terrorisme ne figure donc pour l’heure dans les faits qui lui sont reprochés.

Selon le magazine Der Spiegel, les services secrets saoudiens avaient adressé il y a un an une mise en garde à leurs correspondants allemands du BND au sujet de Taleb Jawad al-Abdulmohsen. Après une rapide enquête, L’avertissement est resté lettre morte, alors que l’homme s’enfermait toujours plus dans des discours complotistes et virulents.

Un « psychopathe d’ultradroite conspirationniste »

Il ne cessait d’accuser l’Allemagne de ne pas assez protéger les Saoudiens fuyant leur pays pour échapper à un islam rigoriste, et en revanche d’accueillir à bras ouverts des musulmans radicaux d’autres pays. En août dernier, il écrivait encore sur son compte X : « Existe-t-il une voie vers la justice en Allemagne sans faire exploser une ambassade allemande ou égorger au hasard des citoyens allemands ? Je cherche cette voie pacifique depuis janvier 2019 et je ne l’ai pas trouvée ».

En 2013 il avait été condamné à une amende à Rostock pour « troubles à l’ordre public » et « menaces de commettre des crimes ». Même dans la communauté saoudienne exilée en Allemagne, l’homme effrayait : Mina Ahadi, présidente du Conseil central des anciens musulmans, le décrit comme un « psychopathe d’ultradroite conspirationniste » haïssant tous ceux qui ne partagent pas sa haine.

Notre dossier sur l’attentat de Magdebourg

La police allemande, après une évaluation « de risque » l’an dernier, avait jugé qu’il ne présentait pas de « danger particulier », rapporte dimanche Die Welt. La veille de l’attaque, le psychiatre saoudien a ignoré une convocation judiciaire à Berlin, où il était poursuivi pour un esclandre dans un commissariat refusant d’enregistrer sa plainte, selon des médias allemands.

Jean Moliere Avec AFP

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