10 décembre 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Cameroun : Human Rights Watch accuse l’armée de viols et d’exactions contre les civils

Human Rights Watch a de nouveau accusé vendredi, l’armée camerounaise de viols et d’exactions contre les civils.

Selon l’Ong américaine, les faits se sont déroulés en mars 2020 à Ebam, un village situé dans la région du Sud-ouest en proie au conflit né de la crise anglophone.

« Au moins 20 femmes dont quatre femmes handicapées, ont été violées, un homme tué et 35 autres arrêtés », a déclaré Human Rights Watch vendredi.

L’Ong qualifie l’attaque contre le village Ebam de « l’une des pires perpétrées », par l’armée camerounaise ces dernières années.

« La violence sexuelle et la torture sont des crimes odieux sur lesquels les gouvernements ont l’obligation d’enquêter immédiatement, de manière efficace et indépendante, et qui exigent de faire traduire les responsables en justice », a déclaré Ida Sawyer, directrice adjointe à HRW Afrique.

« Un an plus tard, les survivants de l’attaque d’Ebam ont désespérément besoin de justice et de réparations et sont choqués de voir que ceux qui leur ont fait subir des violences sont libres et que leurs actes sont restés sans conséquence », indique l’ONG dans son communiqué.

L’ONG s’est entretenue au téléphone avec des victimes et quelques-uns de leurs proches.

« Cinq soldats portant un masque sont entrés chez moi. Il faisait noir et j’étais seul. Ils ont fouillé la maison et volé mon téléphone et mon argent. L’un d’eux a abusé de moi. Il a dit: ‘‘Si tu ne couches pas avec moi, je te tuerai !’’ J’avais trop peur pour dire ou faire quoi que ce soit. Après le viol, j’ai couru me cacher dans la brousse où j’ai passé deux mois. Je suis toujours sous le choc et traumatisée», a relaté une femme âgée de 40 ans à Human Rights Watch.

« Usine à mensonges »

Le gouvernement camerounais accuse régulièrement HRW de «parti pris» pour les sécessionnistes, d’acharnement et de tentative de déstabilisation des institutions.

En février 2020, René Emmanuel Sadi le ministre de la communication affirmait détenir les preuves «irréfutables», établissant des liens entre Ilaria Allegrozzi présentée comme chercheuse à HRW auteur des rapports sur le Cameroun et de nombreux soutiens des sécessionnistes.

Il avait présenté à la presse, les preuves du gouvernement obtenues après de longues enquêtes auprès des sécessionnistes arrêtés.

René Emmanuel Sadi avait souligné que l’ONG HRW est une « usine à mensonges », qui fabrique de toutes pièces, les documents visuels montrant les forces de défense et de sécurité en train de commettre des exactions.

Selon les partisans du régime, cette chercheuse et ses liens sécessionnistes se livrent sans cesse à la fabrication des preuves et à la falsification d’images dans le but de ternir l’image des forces armées camerounaises.

Soupçonnée de parti pris, Ilaria Allegrozzi, avait a été refoulée à l’aéroport international de Douala.

  Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

 

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