29 mars 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Au Tchad, un tiers de la population a besoin d’aide humanitaire d’urgence selon l’ONU

Campagne de vaccination opérée par les autorités sanitaires soutenues par l’ONG française Première Urgence Internationale (PUI) dans le village d’Agang, dans la région des hauts plateaux du Ouaddai, à l’est du Tchad, en mars 2019. 

Quelque 5,5 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire et 1,7 million n’a pas d’accès régulier à des services de santé.

Un tiers de la population du Tchad, soit 5,5 millions de personnes, a « besoin d’aide humanitaire d’urgence », a indiqué vendredi 4 juin l’ONU, qui presse la communauté internationale de débloquer rapidement des fonds supplémentaires pour les plus vulnérables.

Cet Etat pauvre d’Afrique centrale et presque entièrement situé dans la bande sahélienne « fait face à trois crises humanitaires », s’alarment l’ONU au Tchad et le gouvernement de ce pays dans un communiqué commun : 4,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, dont 4 millions d’enfants de moins de 5 ans, 1,7 million n’ont pas d’accès régulier à des services de santé.

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De plus, le Tchad abrite un million de déplacés et réfugiés : plus de 500 000 réfugiés du Soudan, de la Centrafrique et du Nigeria voisins, pour la plupart dans le pays depuis plus de dix ans, outre les 460 000 déplacés internes.

N’Djamena et l’ONU ont lancé vendredi un Plan de réponse humanitaire (PRH) pour 2021 de 617,5 millions de dollars, soit 13 % de plus qu’en 2020. Moins de 50 millions de dollars ont été versés à ce jour par la communauté internationale, soit seulement 8 % des besoins.

Nutrition, santé, logement, éducation

« Nous avons d’urgence besoin de plus de fonds », affirme le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), pour des interventions rapides notamment dans les secteurs de la nutrition, de la santé, des abris et de l’éducation.

Cet appel est lancé alors que le Tchad est sous surveillance de la communauté internationale qui n’a pas pris de sanctions depuis qu’une junte militaire a succédé il y a un mois et demi au président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril après trente ans de pouvoir.

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Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président, a pris la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) et a immédiatement dissous le gouvernement et le Parlement, abrogé la Constitution, tout en promettant des élections « libres et démocratiques » au terme d’une période de dix-huit mois renouvelable une fois. L’Union africaine et l’Union européenne ont exigé une transition limitée à dix-huit mois qui débouche sur de nouvelles élections inclusives et crédibles.

Le Monde avec AFP

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