Les revenus culminent à environ 150 millions d’euros en 2019 – dont environ la moitié pour le bouillon
« Fortunes africaines ». Les petits cubes ont fait l’immense succès de Patisen, un géant ouest-africain de l’agroalimentaire. L’entrepreneur discret, ami de Michel Berger et de France Gall, vient de vendre son joyau à la famille royale marocaine.
Il est un recoin de Dakar, entre le port et la plage de la Voile d’or, où les portails et les murs gris se colorent d’un jaune et d’un rouge criards. Ce faubourg industriel de la route de Rufisque, avec ses multiples usines peintes aux couleurs de la marque agroalimentaire, est l’antre de Patisen. Et, au milieu, dans une maison discrète, vit son fondateur.
D’autres, sitôt la fortune venue, auraient investi une pompeuse villa du cap Manuel ou un appartement sur la corniche, avec vue imprenable sur l’Atlantique. Mais pas Youssef Omaïs. Sa silhouette longiligne, son front dégarni, son regard soucieux font partie du décor de l’entreprise, l’une des premières du pays, avec ses quelque cinq mille employés et sa large gamme de produits alimentaires qui embaument les cuisines sénégalaises, mais aussi maliennes, guinéennes ou burkinabées.
Dans le Dakar des années 1970, les Omaïs sont connus pour leurs boulangeries, leurs pâtisseries, leurs services traiteur, puis pour un salon de thé couru, Le Bruxelles. Cette famille d’origine libanaise, l’une des très nombreuses du Sénégal, n’est ni riche ni pauvre, mais suffisamment prospère pour subvenir aux besoins de ses douze enfants. Youssef, le huitième, n’a pas 20 ans quand il choisit.
JM source Le Monde
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