A 26 ans, Clarissa Jean-Philippe a été froidement tuée par Amedy Coulibaly, le 8 janvier 2015.
Dix ans plus tard, la ville de Montrouge, où elle était policière, lui rend hommage ce mercredi en baptisant l’hôtel de police de son nom.
Pour ne pas l’oublier. Une cérémonie d’hommage à Clarissa Jean-Philippe, policière municipale victime elle aussi des attentats de janvier 2015, a lieu ce mercredi 8 janvier à Montrouge, où elle exerçait. Inscrite dans le sillon des commémorations en l’honneur des personnes tuées dans les locaux de Charlie Hebdo et du magasin Hyper Cacher, cette cérémonie prévue à 11 heures avenue Pierre-Brossellette sera présidée par Emmanuel Macron. Pour marquer sa mémoire, l’hôtel de police de Montrouge va être officiellement rebaptisé de son nom.
Cette décision a été prise «à l’unanimité» lors du conseil municipal du 19 décembre, précise le maire (UDI) Étienne Lengereau dans une vidéo postée sur Facebook. La cérémonie de nomination se fera à 12 h 30. «Il y a dix ans maintenant, Clarissa Jean-Philippe, notre policière municipale, a été lâchement assassinée au petit matin par un terroriste islamiste. Ce drame, cette tragédie, a marqué notre ville et tous ses agents», rappelle l’édile, qui commémore chaque année la mort de la jeune femme. À l’occasion de cette décennie passée sans la policière, une plaque en son hommage sera dévoilée devant l’hôtel de police. «J’invite tous nos concitoyens à y participer», poursuit Étienne Lengereau.
Attentats de janvier 2015 : qui était la policière Clarissa Jean-Philippe tuée à Montrouge ?
Le 8 janvier 2015, la policière municipale Clarissa Jean-Philippe s’effondre sur le bitume de Montrouge, près de Paris. Elle vient d’être abattue à l’aide d’une kalachnikov par le terroriste Amedy Coulibaly,la veille de sa prise d’otage sanglante à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes.
Le chef de l’État, Emmanuel Macron, doit présider ce mercredi 8 janvier 2025, à 11 h 20, une cérémonie à la mémoire de Clarissa Jean-Philippe à Montrouge (Hauts-de-Seine), cette policière municipale tuée le 8 janvier 2015 par le terroriste Amedy Coulibaly. On découvrira plus tard que l’homme est proche de Chérif Kouachi, l’un des deux tueurs de l’attentat de Charlie Hebdo perpétré la veille. Qui était cette policière âgée de 26 ans, victime du terrorisme ?
Elle grandit dans un climat de violences conjugales
Clarissa Jean-Philippe est née le 1er septembre 1988 en Martinique. Elle n’a que six ans quand ses parents se séparent une première fois. Son père part alors en métropole quelques années pour le travail, indique France Inter . À son retour à la maison, l’ambiance est tendue. Il commence à frapper la mère de Clarissa. Pourtant timide et réservée, elle commence à se rebeller contre son père. À 14 ans, elle jure de devenir policière pour le mettre en prison. Dès lors, elle ne pense plus qu’à ça : revêtir un costume de police et venger sa mère.
À 18 ans, elle quitte sa ville de Sainte-Marie, à 34 km de Fort-de-France, traverse l’océan Atlantique, et s’installe en métropole, dans un petit appartement de banlieue à Poissy (Yvelines). Elle se forme à l’école de Pantin (Seine-Saint-Denis) où elle suit une formation théorique au métier. En 2014, elle fait un stage sur le terrain, avant de devenir titulaire à Montrouge. Elle devait recevoir son diplôme de policière municipale début 2015, et rêvait de tenter l’école de la police nationale, confie sa tante Line à nos confrères.
Appelée pour un banal accident de la route ce jour-là
Ce matin du 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe commence tôt son service à Montrouge, sonnée par l’attentat perpétré la veille à la rédaction de Charlie Hebdo, en plein Paris. Sa mère et sa tante lui demandent d’être prudente, les frères Kouachi sont en fuite. « Ils tuent aussi les policiers », s’angoissent-elles.
La policière de 26 ans est appelée à 7 h 20 pour un banal accident de la route, avenue Pierre-Brossolette. Elle s’y rend avec son binôme pour gérer la circulation près du lieu de l’accrochage. Soudain, un homme vêtu d’un manteau noir à capuche fourrée et d’un gilet pare-balles fait irruption, il vise la jeune policière et lui tire dans le dos. Une balle de kalachnikov transperce le corps de Clarissa Jean-Philippe, elle s’effondre à 8 h 04. Un employé de la voirie est également blessé au visage.
Laurent, un autre employé de la ville de Montrouge, tente de désarmer l’assaillant, Amedy Coulibaly, dont on ignore encore le nom et qui mènera le lendemain, le 9 janvier 2015, une prise d’otage meurtrière à l’Hyper Casher de la porte de Vincennes, dans le XXe arrondissement de Paris. Songeait-il à attaquer l’école juive située non loin du carrefour où Clarissa Jean-Philippe a été tuée ? La jeune policière s’est-elle trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment ? Dans l’une de ses revendications, Amedy Coulibaly, qui affirme agir au nom du groupe État islamique, disait vouloir se « faire une policière ».
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