Madagascar – Hôtel de luxe et île artificielle, les étapes dubaïotes d’Andry Rajoelina
Exfiltré par l’armée française, le président malgache destitué, Andry Rajoelina, a rejoint le 13 octobre à l’aube Dubaï, où il a d’abord logé dans le fastueux hôtel du centre–ville, Palace Downtown, à quelques rues du Burj Khalifa, tour la plus haute du monde. Il a fait étape dans cet établissement de luxe de la chaîne Address Hotels + Resorts, propriété du groupe Emaar Properties. L’influent fondateur de celui–ci,
Mohammed bin Ali Al Abbar, et Andry Rajoelina ont pour habitude de se côtoyer.
Le chef de l’État malgache en fuite a ensuite rejoint Bluewaters Island, au large de la Jumeirah Beach Residence, non loin de la marina de la cité–État. Sur cette île artificielle et huppée, Andry Rajoelina dispose d’un actif immobilier de prestige, où il vient régulièrement.
Ce dernier s’est rendu à Dubaï et non à Abu Dhabi, car son évacuation n’a pas été assurée par les Émirats arabes unis comme cela a pu être le cas pour d’autres chefs d’État africains renversés, accueillis dans la capitale fédérale.
L’armée française l’a transporté vers l’île de La Réunion, où il a embarqué nuitamment à bord d’un jet privé qui l’attendait sur le tarmac de l’aéroport de Saint–Denis. Avant d’arriver à Dubaï, le président destitué s’est néanmoins assuré, comme il se doit, de l’aval des autorités émiriennes à commencer par l’émir de la cité- État, Mohammed bin Rashid Al Maktoum. Des membres du premier cercle familial d’Andry Rajoelina ont quant à eux pu rejoindre la France.
Congo – La repentance d’Anatole Collinet Makosso envers Denis Sassou–Nguesso
Le candidat congolais malheureux à la direction générale de l’Unesco, Firmin Edouard Matoko, a récolté deux voix, dont celle de son pays, lors du vote à bulletin secret qui s’est tenu le 6 octobre, contre 55 pour son concurrent, l’Égyptien Khaled el–Enany (AI du 10/10/25). Un score vécu comme un camouflet par le gouvernement, ainsi que par Denis Sassou–Nguesso.
De sorte qu’en conseil des ministres, le 7 octobre, le premier ministre Anatole Collinet Makosso a lu au chef de l’État une déclaration aux allures de contrition. Une action qui n’a pas été publiée dans le compte rendu officiel. « Le gouvernement de la République assume pleinement l’entière responsabilité de cet échec et présente ses sincères excuses à son excellence monsieur le président de la République et au peuple congolais pour ce résultat qui n’honore pas la République et la diplomatie congolaise« , a déclaré le premier ministre. Estimant que le vote du 6 octobre « semble plus exprimer un choix géoéconomique et géopolitique qu’une adhésion à une politique« , Anatole Collinet Makosso a ajouté s’en remettre « à la disposition » de Denis Sassou–Nguesso « pour répondre de cette responsabilité de sorte que soient tirés les enseignements qui s’imposent« .
Le président congolais s’était personnellement impliqué dans la campagne de Firmin Édouard Matoko, sans prendre la mesure du large soutien international à la candidature égyptienne (AI du 30/09/25). Le futur candidat à l’élection présidentielle du 8 mars 2026 était à la recherche d’une victoire diplomatique à mettre à son bilan, par ailleurs maigre sur le plan intérieur (AI du 15/07/25).
Côte d’Ivoire – Alassane Ouattara fidèle aux jets du magnat du BTP Mahamadou Bonkoungou
Comme lors de l’élection présidentielle de 2020 (AI du 20/10/20), c’est à bord d’un jet Dassault Falcon 8X de la société Liza Transport International (LTI), dirigée par Mahamadou Bonkoungou, qu’Alassane Ouattara a lancé sa campagne le 11 octobre à Daloa dans le Centre- Ouest (AI du 10/11/25). L’appareil a été spécifiquement repeint à la gloire du chef de l’État ivoirien, avec une photo à son effigie sur le flanc gauche de l’aéronef et le slogan « Pour une grande nation, votez ADO« . L’homme d’affaires burkinabè est particulièrement influent en Côte d’Ivoire où son groupe de BTP, Ebomaf, a obtenu depuis une dizaine d’années plusieurs marchés publics d’envergure.
Alassane Ouattara doit encore effectuer au moins un à deux déplacements dans le pays pour battre campagne. Il souhaite particulièrement mettre l’accent sur la jeunesse. Le président–candidat de 83 ans a notamment reçu le soutien début octobre du célèbre chanteur et joueur malien de kora Sidiki Diabaté, qui a réalisé un hymne en sa faveur.
Lors de l’élection présidentielle malienne de 2018, Sidiki Diabaté avait déjà soutenu publiquement Ibrahim Boubacar Keïta, aussi désigné sous ses initiales « IBK« , décédé en 2022. Le chanteur est notamment un ami proche de son fils Karim Keïta, exilé à Abidjan depuis le coup d’État qui a renversé son père en 2020.
AI
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