VU D’AILLEURS – En torpillant les efforts de l’Allemagne pour rapatrier les demandeurs d’asile déboutés, la Gambie illustre ce que l’Europe doit débourser pour convaincre les pays africains de reprendre leurs ressortissants.
Par Marcel Leubecher (Die Welt)
«À l’époque, l’Allemagne était « the place to go » pour gagner de l’argent. J’avais 23 ans et voulais me faire de l’argent rapidement.» C’est ainsi qu’il y a deux ans, sur la chaîne de télévision gambienne Paradise, Adama Barrow a décrit ouvertement les raisons qui l’ont un jour poussé à chercher son salut en République fédérale d’Allemagne. L’homme, aujourd’hui âgé de 56 ans, est probablement le demandeur d’asile débouté qui a le mieux réussi. Il est en effet à la tête de la Gambie, le plus petit pays du continent africain, depuis quatre ans.
La Gambie fête le retour de son président
Sous son égide, l’État de deux millions d’habitants, l’un des pays les plus pauvres du monde, s’en sort plutôt bien quand il s’agit de faire valoir ses intérêts vis-à-vis de l’Allemagne. Objectif : récupérer le moins de ressortissants déboutés possible.
Adama Barrow connaît les tentatives d’immigration et les procédures d’expulsion mieux que n’importe quel politicien allemand. Il est lui-même passé par là.
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