24 avril 2025
Paris - France
INTERNATIONAL

À Kazan, Guterres dit à Poutine que l’invasion de l’Ukraine est « contraire au droit international »

Le président russe Vladimir Poutine a rencontré jeudi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour un entretien très attendu en marge du sommet des Brics à Kazan en Russie. « L’invasion russe de l’Ukraine » est une « violation » du droit international, a insisté Antonio Guterres.

Renouement du dialogue entre Vladimir Poutine et Antonio Guterres. Le président russe et le secrétaire général de l’ONU se sont entretenus, jeudi 24 octobre, en marge du sommet des Brics qui se tient à Kazan, en Russie.

Le secrétaire général de l’ONU « a répété sa position selon laquelle l’invasion russe de l’Ukraine était en violation de la Charte des Nations unies et du droit international », selon un communiqué du bureau du porte-parole du secrétaire général diffusé à New York, répétant également son soutien à une « paix juste » en accord avec la charte et le droit international.

Le chef de l’ONU a d’autre part souligné au président russe son attachement à « la liberté de navigation en mer Noire », capitale pour l’Ukraine et la sécurité alimentaire et énergétique mondiale.

« Il soutient totalement la poursuite des négociations à cet égard », a ajouté le communiqué, saluant notamment les efforts de la Turquie sur ce dossier. La mer Noire est une voie commerciale cruciale pour l’Ukraine, un des plus gros producteurs et exportateurs de céréales du monde, mais elle est devenue un champ de bataille depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

Après le retrait de la Russie en juillet 2023 de l’accord céréalier négocié sous l’égide de la Turquie et de l’ONU à l’été 2022, l’Ukraine a mis en place un couloir en mer Noire pour exporter ses produits agricoles, surtout les céréales, malgré les menaces de Moscou de tirs sur les bateaux naviguant dans la zone.

« Éviter une nouvelle escalade » au Proche-Orient

Antonio Guterres et Vladimir Poutine ont, d’autre part, discuté de la situation au Proche-Orient, en particulier « l’absolue nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, ainsi que le besoin d’éviter une nouvelle escalade régionale », a précisé le communiqué.

Les deux hommes ne se s’étaient plus parlé sur le sol russe depuis avril 2022. À l’époque, deux mois après le déclenchement de l’assaut sur l’Ukraine par les troupes de Moscou, le président russe avait affirmé à Antonio Guterres croire en une issue « positive » de pourparlers.

Depuis, Moscou et Kiev ont cessé toute négociation officielle et leurs positions semblent en l’état irréconciliables. Les combats font rage et la perspective de négociations reste très hypothétique. Les troupes russes gagnent du terrain et le Kremlin s’est félicité mercredi d' »une dynamique positive sur le front ».

« Illusoire » d’imaginer une défaite militaire russe

Jeudi, le maître du Kremlin a néanmoins prévenu qu’il était « illusoire » d’imaginer une défaite russe sur le champ de bataille.

Les Occidentaux « ne cachent pas leur objectif d’infliger une défaite stratégique à notre pays », « des calculs illusoires que seuls peuvent faire ceux qui ne connaissent pas l’histoire de la Russie et ne tiennent pas compte de son unité forgée pendant des siècles », a-t-il dit au moment où ses troupes continuent de progresser face à l’armée ukrainienne.

Dès le premier jour du sommet des Brics, plusieurs responsables ont, eux, appelé à l’arrêt des combats et à l’ouverture de pourparlers.

Comme celui au Proche-Orient, le conflit en Ukraine a « le potentiel de devenir global », a mis en garde le président brésilien Lula, intervenant en visioconférence.

Principal soutien de Vladimir Poutine face aux sanctions occidentales, le président chinois Xi Jinping, a demandé de faire en sorte d' »apaiser la situation le plus rapidement possible ».

Appel de Poutine à un « monde multipolaire » face à l’Occident
Le président russe Vladimir Poutine , AFP

La veille, le Premier ministre indien Modi, assurant être en contact avec les deux parties, avait exprimé son soutien à tous « les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité ».

La Chine comme l’Inde n’ont jamais condamné – ni davantage reconnu – l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie.

Lula s’est, lui, attiré de vives critiques en Ukraine et en Occident pour avoir affirmé que les responsabilités du conflit étaient partagées, même s’il a condamné l’assaut russe de février 2022.

Le président russe Vladimir Poutine à la tribune lors des Brics à Kazan, en Russie, le 23 octobre 2024.
Le président russe Vladimir Poutine  AFP

Les appels lancés à Kazan ne sont pas de nature à répondre aux attentes de l’Union européenne, qui a exhorté les chefs d’État et de gouvernement des Brics à mettre en demeure leur partenaire Vladimir Poutine de « mettre immédiatement un terme à la guerre qu’il mène contre le peuple ukrainien ».

En se rendant à Kazan, Antonio Guterres a fait un « mauvais choix » qui « ne fait qu’endommager la réputation de l’ONU », a déploré Kiev.

Avec cette réunion des Brics, Vladimir Poutine entend démontrer l’échec de la politique occidentale de sanctions et d’isolement de son pays, notamment auprès des pays appartenant à ce qui est souvent décrit comme le « Sud global ».

Il a eu des rencontres bilatérales avec des représentants de bêtes noires de l’Occident, l’Iranien Massoud Pezeshkian ou encore le Vénézuelien Nicolas Maduro, et s’est entretenu avec Xi Jinping, président de la Chine, principal rival des États-Unis sur la scène internationale.

Dialoguer avec « la famille des Brics »

Vladimir Poutine partage avec ce dernier une volonté de battre en brèche l' »hégémonie » supposée de l’Occident dans les relations diplomatiques mondiales. Afin de s’abstraire de la domination du dollar dans les échanges commerciaux, il pousse également à la création d’une plateforme de paiement international alternative à Swift dont ont été exclues les principales banques russes en 2022.

Mercredi, il a voulu voir dans le sommet des Brics organisé dans son pays l’émergence du « monde multipolaire » qu’il appelle de ses vœux face à l’Occident.

Cette vision est aussi celle d’Ankara. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé jeudi le souhait de poursuivre le dialogue avec les pays composant les Brics. « En tant que Turquie, nous sommes déterminés à poursuivre notre dialogue avec la famille des Brics, avec laquelle nous avons développé des relations étroites basées sur le respect mutuel et un esprit gagnant-gagnant », a déclaré le chef de l’État.

Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009 et ayant intégré l’Afrique du Sud en 2010, le bloc des Brics a été rejoint cette année par l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis.

La Russie considère le sommet des Brics à Kazan comme une réunion d’une coalition anti-occidentale. Mais qu’en attendent les autres participants ?

Le sommet des Brics, qui s’est ouvert le 22 octobre à Kazan, est le plus grand événement international organisé en Russie depuis le début de la guerre avec l’Ukraine. Les dirigeants des pays membres actuels y participent, ainsi que des délégations d’États qui envisagent d’y adhérer.

Même le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, était présent, ce qui a suscité des critiques de la part de l’Ukraine. La Russie veut démontrer aux États-Unis et à l’Europe qu’ils ne peuvent pas isoler Moscou.

Mais les autres pays présents au sommet ont leur propre agenda, qui n’est pas nécessairement lié à celui du Kremlin.

Les journalistes de la BBC qui couvrent les régions clés expliquent ce que les grandes puissances recherchent.

La victoire symbolique de Poutine

Grigor Atanesian, BBC Russe

Pour le président russe Vladimir Poutine, ce sommet est l’occasion de montrer à l’Occident et à son propre peuple qu’il n’est pas un paria isolé du reste du monde.

Les diplomates et les ministres de plus de 30 pays du Sud sont apparemment du même avis.

Il s’agit notamment des dirigeants de la Chine, de l’Inde, de l’Iran, de la Turquie, de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, de l’Éthiopie et d’autres pays.

Si certains d’entre eux sont, comme la Russie, sanctionnés par l’Occident, d’autres sont des partenaires majeurs des États-Unis et même des alliés de l’OTAN, comme la Turquie.

La volonté de leurs dirigeants de se rendre en Russie et de serrer la main de M. Poutine – ou, dans le cas de Narendra Modi, de l’embrasser – est un signe que l’invasion illégale de l’Ukraine par Moscou n’est, pour une grande partie du Sud, qu’un conflit régional de plus et non une menace existentielle pour l’ordre international, comme cela est perçu à Washington et dans la majeure partie de l’Europe.

Mais à part donner un coup de pouce symbolique au Kremlin, on ne voit pas très bien quels résultats concrets ce rassemblement des BRICS peut offrir. Alors qu’il est question de développer des monnaies alternatives et de dédollarisation, c’est-à-dire de remettre en cause la domination mondiale du dollar américain, le site web du sommet rappelle aux visiteurs qu’ils doivent se munir d’argent liquide, car les cartes Mastercard et Visa ne fonctionnent pas en Russie et que « seules les espèces en dollars américains ou en euros peuvent être échangées librement contre des roubles dans la plupart des banques de Russie ».

La Chine considère les Brics comme un moteur de changement de l’ordre mondial

Xi Jinping dans le contexte des lettres Brics 2024, Kazan, Russie, 22-24 octobre

CRÉDIT PHOTO,REUTERS

Légende image,Le projet de la Chine est de réunir le plus grand nombre possible de pays partageant les mêmes idées. 

Chen Yan, BBC Chinois

Après les récents événements, il n’est pas difficile pour les Russes de réaliser que la Chine – aussi proche qu’elle puisse paraître – ne veut pas vraiment se ranger du côté de la Russie, en particulier sur les questions de sécurité.

Par exemple, à la demande répétée des États-Unis, la Chine a limité les exportations de biens à double usage vers la Russie. Il s’agit de biens pouvant être utilisés à des fins militaires.

Cependant, la Russie et la Chine font souvent front commun lorsqu’il s’agit de l’Occident, le groupe des Brics étant un exemple. Que veut donc vraiment la Chine ?

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde a développé un système fondé sur des règles qui garantissent les droits des petits pays et les droits de l’homme, un système qui a souvent vacillé, mais qui a réussi à se maintenir.

L’essor rapide de la Chine au cours des cinquante dernières années s’est accompagné d’une volonté de rechercher un ordre qui sert ses intérêts.

Quel type d’ordre mondial la Chine veut-elle ? Pour dire les choses crûment, Xi Jinping veut le rendre plus adapté aux dirigeants autoritaires. Plus précisément, la Chine ne veut pas que les autres pays lui ressemblent davantage, mais plutôt créer un système international qui intervient moins dans les gouvernements souverains qui ne respectent pas les mêmes normes en matière de droits de l’homme.

Plus simplement, la Chine veut que la souveraineté prime sur les droits de l’homme.

Comment la Chine peut-elle y parvenir ?

Le plan de la Chine consiste à rassembler le plus grand nombre possible de pays partageant les mêmes idées. La forte puissance économique de Pékin et son manque d’intérêt pour les droits de l’homme sont appréciés par de nombreux pays qui n’aiment pas le système international à l’américaine.

Le groupe des Brics est devenu un club de rencontres avec ces pays, et cette intention devient de plus en plus évidente au fur et à mesure que de nouveaux membres s’y ajoutent.

L’Inde veut être un leader et un artisan de la paix

Le Premier ministre indien Narendra Modi embrasse Vladimir Poutine

CRÉDIT PHOTO,REUTERS

Légende image,Modi a déclaré qu’il était prêt à aider à résoudre le conflit en Ukraine

Raghvendra Rao, BBC Hindou

Le sommet des Brics de cette année revêt une importance particulière du point de vue de l’Inde, car le pays s’engage avec deux autres puissances du groupe : la Chine et la Russie.

Pour la première fois en cinq ans, le Premier ministre Narendra Modi tiendra une réunion bilatérale avec le président chinois Xi Jinping.

Cette rencontre intervient quelques jours après que l’Inde a annoncé avoir conclu un accord avec la Chine sur la patrouille de la ligne de contrôle effective – la frontière himalayenne contestée et mal définie, longue de 3380 km qui sépare les deux pays et qui est à l’origine de relations tendues entre eux depuis 2020.

Grâce à la rencontre Modi-Xi, l’Inde espère mettre un terme aux tensions frontalières qui ont assombri ses relations avec la Chine au cours des quatre dernières années.

L’Inde cherche également à s’affirmer en tant qu’artisan de la paix dans le conflit qui oppose actuellement la Russie et l’Ukraine.

Après son atterrissage à Kazan, M. Modi a déclaré au président russe Poutine que l’Inde était prête à offrir toute l’aide possible pour résoudre le conflit.

Le fait que M. Modi ait récemment parlé du conflit avec le président Poutine et le président Zelensky, et qu’il ait proposé son aide, suggère que l’Inde cherche à jouer un rôle plus important et plus actif pour désamorcer la crise.

Tout en luttant pour une coopération stratégique et économique entre les nations des Brics, l’Inde tente également de se positionner en tant que leader parmi les nations en développement.

Elle continue d’affirmer son indépendance en matière de politique étrangère en s’engageant auprès de la Russie et de l’Occident sans s’aligner trop étroitement sur l’une ou l’autre partie.

Turquie : Les Brics sont un complément à l’UE, pas une alternative

Emre Temel, service turc de la BBC

La Turquie, qui a demandé à rejoindre les Brics en septembre, a envoyé une importante délégation, dirigée par le président Recep Tayyip Erdogan.

Ce sommet est très important pour la Turquie, car Ankara envisage l’adhésion aux Brics sous l’angle de sa demande d’adhésion à l’Union européenne, qui est au point mort.

Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan discuteront de la candidature d’Ankara lors d’une réunion bilatérale en marge du sommet de Kazan.

 

En guise de première étape vers l’adhésion aux Brics, un nouveau mécanisme appelé « statut de partenaire » peut être proposé à la Turquie.

Le président Erdogan devrait réitérer la détermination de la Turquie à coopérer avec les BRICS en déclarant qu’Ankara souhaite entretenir un dialogue étroit avec les puissances montantes de l’Est afin de diversifier leurs relations économiques.

La Turquie souligne également que sa coopération avec les Brics est complémentaire, et non alternative, à l’accord d’union douanière avec l’Union européenne. Le pays poursuit ses propres intérêts économiques en participant à de nombreuses organisations internationales.

De la musique aux oreilles de l’Iran

Kayvan Hosseini, BBC Persan

Tout ce qui concerne les Brics est de la musique aux oreilles de l’Iran. Un bloc géostratégique, avec deux puissances nucléaires non occidentales à sa tête, visant à défier l’ordre mondial dominé par l’Occident, correspond étroitement à la vision du guide suprême iranien.

En fait, l’ayatollah Khamenei a remis en question l’hégémonie mondiale de l’Amérique à travers la domination du dollar américain des années avant même que les Brics ne voient le jour.

Pendant la majeure partie de son existence, le régime islamique iranien a été confronté à des sanctions sévères, au gel de ses avoirs et à diverses formes de pression économique de la part des États-Unis et, dans une moindre mesure, de ses alliés européens.

En raison du rôle central du dollar américain dans la finance mondiale, les Américains ont effectivement construit un mur financier virtuel autour de l’Iran, compliquant ainsi toute forme de transaction.

Bien que les Brics n’aient pas encore réussi à réorganiser le marché mondial et à libérer le commerce du contrôle occidental, le symbolisme du président iranien assis à cette table représente une victoire pour l’idéologie anti-occidentale du régime.

Brésil : élargir la sphère d’influence

Julia Brown, Service brésilien de la BBC

Le Brésil est l’un des pays fondateurs du bloc et actuellement le seul membre latino-américain. L’Argentine, qui prévoyait de rejoindre les Brics en 2024, a finalement refusé d’y participer.

Certaines questions sont pertinentes pour le Brésil depuis la création des Brics, comme la reformulation du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais depuis le début du troisième mandat du président Lula, d’autres thèmes ont été inclus dans le plan du gouvernement visant à étendre la sphère d’influence du Brésil dans le monde.

Jouer un rôle de premier plan dans le Sud global a toujours été à l’ordre du jour de Lula et son gouvernement semble miser fortement sur les Brics et sa nouvelle banque de développement pour y parvenir. À cette fin, le Brésil s’est principalement attaché à réduire la dépendance mondiale à l’égard du dollar américain, à mener des débats sur le changement climatique et à jouer un rôle de médiateur dans les conflits internationaux.

Mais en 2024, le Brésil arrivera au sommet de Kazan avec un objectif plus pratique : définir les conditions de base de l’association de nouveaux pays à l’Union.

Le gouvernement brésilien a fait pression pour que tous les nouveaux membres aient une représentation géographique plus équilibrée et pour qu’ils entretiennent des relations amicales avec les membres originels des BRICS.

Ce point est important car le Brésil a déjà fait savoir qu’il avait l’intention d’opposer son veto à la nomination du Venezuela et du Nicaragua en tant que membres associés. Anciens alliés de Lula, les relations avec les deux pays d’Amérique du Sud se sont récemment refroidies.

Les représentants des pays participant au sommet des Brics sont assis à une table ronde pendant le discours d'ouverture de Vladimir Poutine.

CRÉDIT PHOTO,REUTERS

Légende image,Les dirigeants de plus de 30 pays sont venus à Kazan pour le sommet des Brics
Les Brics pour l’Afrique : une chance d’entrer dans un nouveau club VIP mondial

Bruno Garcez, rédacteur en chef des médias sociaux de BBC News Africa

L’Afrique est représentée au sein des Brics par trois pays : L’Afrique du Sud, qui a rejoint le bloc en 2010, ainsi que l’Égypte et l’Éthiopie, qui deviendront membres en 2024.

En 2010, lorsque l’Afrique du Sud est devenue le nouveau membre des Brics, cela a été perçu sur le continent comme une grande affaire pour l’Afrique.

Bien que son économie, sa population et sa taille soient nettement inférieures à celles des quatre autres membres de l’époque, son entrée a été empreinte de symbolisme – son entrée officielle, le 24 décembre, a été accueillie comme si la nation qui avait vaincu l’apartheid recevait un cadeau de Noël.

Malgré sa taille relativement modeste, le pays offrait certaines des meilleures infrastructures du continent, un accès aux minerais et une histoire unique de lutte contre le racisme et un héritage colonial tragique.

En retour, le pays espérait – et a reçu – d’énormes investissements chinois dans divers secteurs, de la banque à l’exploitation minière, et a acquis un nouveau rôle important sur la scène mondiale.

Certains sur le continent ont toutefois fait valoir à l’époque qu’il aurait été plus logique que le Nigeria soit choisi, compte tenu de la taille de son économie. Cette question sera peut-être réglée lorsque le bloc s’élargira encore davantage.

L’année dernière, l’Afrique a fourni deux nouveaux membres aux Brics : l’Égypte et l’Éthiopie. Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a salué l’entrée de son pays comme une chance de participer à un « ordre mondial inclusif et prospère ».

Cela ressemblait à la fois à un éloge du statut croissant du groupe et de ses membres et à un coup de gueule contre les grands acteurs occidentaux, qui pourraient ne pas être considérés comme inclusifs pour les nations africaines ou aussi prospères qu’ils l’ont été par le passé.

Mais avec ces deux nouveaux membres, les Brics ont désormais une nouvelle série de querelles de famille. L’Éthiopie et l’Égypte se sont opposées au sujet d’un projet de barrage éthiopien sur le Nil et ont conclu des alliances en Afrique que les deux pays considèrent comme hostiles l’une à l’autre.

Indépendamment des divisions internes potentielles, l’entrée dans le bloc est aujourd’hui souhaitée par les nations africaines et au-delà.

Pour les économies émergentes – et en particulier les économies en difficulté -, être membre des Brics est l’occasion de stimuler les relations commerciales et économiques, d’obtenir des lignes de crédit moins coûteuses et de se faire remarquer sur la scène internationale à un moment où l’ordre occidental est remis en question.

AFP

 

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