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Vers un nouveau conflit en Libye ? De violents combats éclatent à Tripoli

En proie au chaos depuis l’intervention de l’OTAN qui s’était soldée par la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye a vu éclater des combats entre groupes armés rivaux à Tripoli qui ont fait au moins 12 morts et près d’une centaine de blessés.
Se dirige-t-on vers un nouveau conflit en Libye, un peu plus de 10 ans après l’intervention de l’OTAN dans le pays ? Ce 27 août, de violents combats ont éclaté à Tripoli, faisant au moins 12 morts et 87 blessés, selon un bilan du ministère libyen de la Santé cité par l’AFP.
De même source, six hôpitaux de cette ville du nord-ouest du pays ont été touchés dans ces combats et les ambulances n’ont pu accéder aux zones des combats.
Selon les équipes de RT Arabic présentes sur place et comme en attestent des images diffusées sur les réseaux sociaux, les affrontements ont causé d’importants dégâts : voitures calcinées, bâtiments criblés de balles, incendies…
Le chaos demeure 10 ans après l’intervention de l’OTAN
Le pays avait sombré dans le chaos à la suite d’une intervention militaire menée par des pays de l’OTAN en 2011 — France en tête — qui s’est soldée par la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi. Depuis, le pays est régi par deux gouvernements rivaux.
Mi-mai, l’arrivée à Tripoli du gouvernement de Fathi Bachagha (désigné par le Parlement et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar) avait provoqué des combats entre groupes armés, un exécutif rival siégeant dans la ville. Le Premier ministre Fathi Bachagha, ainsi que plusieurs de ses ministres, avaient alors annoncé avoir quitté Tripoli « pour préserver la sécurité […] des citoyens ».

Le gouvernement de transition rival, mené par Abdel Hamid Dbeibah, assure de son côté qu’il ne cédera le pouvoir qu’à un gouvernement élu.

u moins 32 personnes sont décédées. Six hôpitaux de la capitale ont été touchés dans ces combats qui font craindre une nouvelle guerre.

Les combats qui ont opposé des milices de vendredi à samedi soir à Tripoli, sur fond de chaos politique avec deux gouvernements rivaux, ont fait 32 morts et 159 blessés, a annoncé dimanche le ministère de la Santé, selon un nouveau bilan. Le calme était revenu dimanche à Tripoli après des affrontements entre groupes armés dans plusieurs quartiers de la capitale libyenne.

Ces combats sont d’une ampleur sans précédent depuis l’échec en juin 2020 de la tentative du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est, de conquérir militairement la capitale, au plus fort de la guerre civile ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Les affrontements ont causé d’importants dégâts, selon des images diffusées sur internet, montrant des voitures calcinées et des bâtiments criblés de balles ou incendiés. Le gouvernement basé à Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, a accusé le premier ministre rival Fathi Bachagha, basé provisoirement à Syrte (centre), de «mettre à exécution ses menaces» de s’emparer de la ville. Le bureau des médias de Fathi Bachagha a, en retour, accusé le gouvernement de Tripoli de «s’accrocher au pouvoir», l’accusant d’être «illégitime». Il a aussi démenti toute négociation avec son rival en vue d’un accord.

Des médias locaux ont affirmé qu’une alliance de milices pro-Bachagha était en route vers la capitale depuis Misrata, à 200 km plus à l’est, ville bastion des deux rivaux. «La guerre en milieu urbain a sa propre logique, elle est nuisible à la fois aux infrastructures civiles et aux personnes, donc même s’il n’est pas long, ce conflit sera très destructeur», estime Emadeddin Badi, chercheur au centre de réflexion Global Initiative.

Depuis sa désignation en février par le Parlement siégeant dans l’Est, Bachagha tente, sans succès, d’entrer à Tripoli pour y asseoir son autorité, menaçant dernièrement de recourir à la force pour y parvenir. Dbeibah, à la tête d’un gouvernement de transition, a assuré à maintes reprises qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement élu.

«Préoccupée»

Les tensions entre groupes armés fidèles à l’un ou l’autre des deux dirigeants se sont exacerbées ces derniers mois à Tripoli. Le 22 juillet, des combats y avaient fait 16 morts, dont des civils, et une cinquantaine de blessés.

L’ambassade américaine à Tripoli s’est dite «très préoccupée», tandis que la mission de l’ONU en Libye a appelé à «un arrêt immédiat des hostilités» en dénonçant des «affrontements (…) dans des quartiers peuplés de civils». De son côté, le Qatar a appelé «toutes les parties à éviter l’escalade et l’effusion de sang et à régler les différends par le dialogue».

Le gouvernement en place à Tripoli est né début 2020 d’un processus parrainé par l’ONU, avec comme mission principale l’organisation d’élections en décembre dernier mais reportées sine die en raison de fortes divergences sur la base juridique des scrutins.

Libye : l’ONU «préoccupée» par l’escalade militaire en cours

La Libye a sombré dans le chaos après le soulèvement ayant entraîné la chute du régime de Kadhafi en 2011. En onze ans, le pays d’Afrique du Nord a vu passer une dizaine de gouvernements, deux guerres civiles et n’est jamais parvenu à organiser une élection présidentielle.

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AFP
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