Emmanuel Macron a annoncé lundi après-midi la suspension temporaire de ce vaccin, comme l’Allemagne et l’Italie quelques minutes plus tôt.
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé, en première ligne dans la lutte internationale contre la pandémie, va réunir dès mardi son groupe d’experts sur la vaccination pour étudier la sécurité du vaccin AstraZeneca, a annoncé le chef de l’agence onusienne. « Le groupe consultatif d’experts de l’OMS sur la vaccination a examiné les données et est en contact étroit avec l’Agence européenne des médicaments. Et nous nous réunirons demain », a déclaré en conférence de presse Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que plusieurs nouveaux pays ont suspendu par précaution l’administration du vaccin contre le Covid-19 d’AstraZeneca, après le signalement d’effets secondaires.
Dès ce lundi, la France suspend l’utilisation du vaccin contre le Covid-19 du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca à titre préventif après le signalement d’effets secondaires, en attendant un avis de l’autorité européenne du médicament, a annoncé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Montauban. Le chef de l’État a dit « espérer reprendre vite » la vaccination avec ce sérum « si l’avis de l’autorité européenne le permet », alors que plusieurs pays européens ont, eux aussi, suspendu ce vaccin, dont l’Allemagne et l’Italie lundi.
Pendant ce temps-là, le Royaume-Uni vaccine à tour de bras
Suspension en Italie et en Allemagne
Quelques heures plus tôt, l’Italie et l’Allemagne avaient annoncé une décision similaire. L’institut médical Paul-Ehrlich, qui conseille le gouvernement allemand, « estime que d’autres examens [sont] nécessaires », après des cas de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées en Europe, a précisé un porte-parole du ministère, et alors que plusieurs pays ont déjà pris une telle mesure.
La veille, le gouvernement néerlandais a décidé de suspendre l’utilisation de ce vaccin par précaution, jusqu’au 28 mars inclus, après que des « effets secondaires possibles » ont été rapportés au Danemark et en Norvège avec le vaccin AstraZeneca, sans lien avéré à ce stade, selon le ministère de la Santé. Plus tôt dans la journée, l’Irlande avait pris la même décision après le signalement en Norvège de quatre nouveaux cas graves de caillots sanguins chez des adultes vaccinés. La Norvège, qui a signalé samedi également des hémorragies cutanées chez des jeunes vaccinés, avait suspendu le vaccin la semaine dernière, comme le Danemark, l’Islande et la Bulgarie.
Dans un communiqué publié dimanche, AstraZeneca a indiqué qu’un « examen attentif de toutes les données de sécurité disponibles sur plus de 17 millions de personnes vaccinées dans l’Union européenne et au Royaume-Uni » avec son vaccin « n’a apporté aucune preuve d’un risque accru d’embolie pulmonaire, thrombose veineuse profonde (TVP) ou de thrombocytopénie dans aucun groupe d’âge, de genre, de lot ou de pays particuliers ».
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« Environ 17 millions de personnes dans l’Union européenne et au Royaume-Uni ont maintenant reçu notre vaccin, et le nombre de cas de caillots sanguins signalés dans ce groupe est inférieur aux centaines de cas auxquels on pourrait s’attendre dans la population générale », a comparé la Dre Ann Taylor, médecin-chef, dans ce communiqué. L’AEM avait précédemment indiqué enquêter sur un « certain nombre » de cas de caillots sanguins chez des personnes ayant reçu le vaccin, tout en assurant que celui-ci peut continuer à être utilisé. « Alors que son enquête est en cours, l’AEM reste actuellement d’avis que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d’hospitalisation et de décès, l’emportent sur les risques d’effets secondaires », a souligné lundi le régulateur européen.