23 novembre 2025
Paris - France
ECONOMIE

Sénégal- l’état désastreux des Comptes publics, le régime de Macky Sall épinglé

Dakar– Les irrégularités et anomalies décelées par la Cour des comptes dans son ‘’Rapport définitif sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 à mars 2024’’ sur largement commentées par les quotidiens reçus, jeudi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

La Cour des comptes confirme, dans le rapport publié mercredi, les allégations faites par le gouvernement en septembre dernier, selon lesquelles des ‘’’données erronées’’ ont été publiées entre 2019 et 2023.

‘’’Les travaux de la Cour [des comptes] ont permis de relever les constatations ci-après : des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires ; des anomalies constatées dans les surfinancements ; des pratiques impactant la trésorerie de l’État ; des manquements dans la gestion des dépôts à terme’’, lit-on dans ce document de 57 pages.

»Ahurissant !’’, s’exclame WalfQuotidien qui écrit : ‘’ Enfin il est tombé. Le fameux rapport tant attendu de la Cour des comptes a été publié hier. Et d’après ses conclusions, les magistrats de la Cour des comptes donnent raison au Premier ministre  Ousmane Sonko qui avait accusé le régime sortant d’avoir maquillé les chiffres des finances publiques..’’.

Un rapport ‘’explosif’’, selon Libération. ‘’La Cour des comptes a rendu public l’audit du rapport de l’Inspection générale des finances (Igf) sur la situation des Finances publiques (gestions de 2019 au 31 mars 2024). Les conclusions sont explosives’’.

Le rapport qui ‘’accuse’’, titre EnQuête, soulignant que la Cour des comptes ‘’fait état d’une gestion peu orthodoxes des finances publiques’’.

‘’Le rapport des anomalies et des irrégularités’’, selon Le Soleil. ‘’ Il était très attendu. Le rapport de la Cour des comptes sur l’audit des finances publiques, publié hier, confirme les révélations faites par le gouvernement en septembre 2024 sur le +maquillage+ des chiffres. Mieux ou pis, le constat va au-delà de ce qu’avait annoncé le Premier ministre lors de sa fameuse conférence de presse du 26 septembre dernier’’, rapporte le journal.

Selon la publication, ‘’le rapport nous renseigne que la dette publique se situe en réalité bien au-delà des 86% annoncés par le chef du gouvernement. (…) l’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élève à 18.558,91 milliards de FCfa au 31 décembre 2023, soit 99,67% du Pib’’.

Le Soleil souligne qu’après la publication du rapport, ‘’les euro-obligations du Sénégal chutent’’.

Vox Populi relève que ‘’la Cour décompte de graves hors-pistes financiers’’. Parmi les ‘’détails explosifs’’ du rapport qui ‘’va au-delà des révélations du Premier ministre’’, le journal cite : ‘’encours de la dette déficits budgétaires, tirages sur ressources extérieures disponibilités du Trésor supérieurs à ceux annoncés, rattachements irréguliers de recettes, dette bancaire importante non retracée dans les comptes de l’Etat, situation non exhaustive des dépenses fiscales’’.

Selon Sud Quotidien, ‘’la Cour des comptes accable la gestion de Macky Sall’’.  ‘’Les données issues de ce rapport ont confirmé les propos du Premier Ministre Ousmane Sonko, selon lesquels les chiffres brandis par l’ancien régime sur les comptes publics sont erronés’’.

La Cour ‘’démackylle les comptes’’, dit Le Quotidien. ‘’Tant attendu, le rapport de la Cour des comptes est finalement publié hier. Dans le document, les magistrats de l’institution de contrôle ont embouché la même trompette que le Premier ministre, Ousmane Sonko qui, en présentant le rapport de l’Igf, en septembre 2024, a qualifié de +falsification+ des chiffres de l’économie par le régime de Macky Sall’’, écrit le joiurnal.

Il signale que sur l’endettement, par exemple, ‘’la Cour des comptes relève que +l’encours de la dette est supérieur à celui affiché dans les documents de reddition. L’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élève à 18 558,91 milliards de francs Cfa au 31 décembre 2023, et représente 99,67% du Pib. L’encours de la dette bancaire au 31 mars 2024 et les charges futures (intérêts et autres frais à payer) s’élèvent respectivement à 2517,14 milliards de francs Cfa et 302, 61 milliards+’’.

Selon L’Info, ‘’l’audit confirme le maquillage des données’’. ‘’L’attente a été longue. Mais le rapport de la cour des comptes sur les finances publiques, de 2019 à 2024, est tombé hier. Et ce sont beaucoup de cafards que les auditeurs ont sortis des placards. Entre irrégularité, dissimulations, manipulations comptables et procédurales. Tout y est. Un maquillage des données financières et économiques qui laissaient croire à une bonne tenue des finances publiques du pays, alors que la réalité des chiffres révélés par l’audit de la Cour des comptes montre une situation financière et économique catastrophique, durant les 5 dernières années du régime de Macky Sall’’, relève le journal.

(Agence Ecofin) – Dès son arrivée, le président Bassirou Diomaye Faye a lancé un audit des finances publiques, révélant de graves irrégularités. Cette enquête a conduit à la suspension du financement du FMI, tandis que les partenaires attendaient le rapport final de la Cour des comptes pour confirmer ou non ces conclusions.

Selon un rapport d’audit de la Cour des comptes sénégalaise, la dette de l’administration centrale budgétaire atteignait 18 558,91 milliards FCFA (29,4 milliards $) au 31 décembre 2023, soit 99,67 % du PIB, bien au-delà des 74 % annoncés par l’ancien gouvernement. Cette situation financière préoccupante s’accompagne d’un déficit budgétaire réel en moyenne de 11 %, atteignant même 12,30 % en 2023, contre les 4,90 % précédemment déclarés.

Ce rapport de 57 pages, couvrant la période 2019-2024 sous la présidence de Macky Sall (photo), met en évidence de nombreuses irrégularités financières. Il révèle des discordances significatives entre les données officielles et celles vérifiées par la Cour, notamment sur l’amortissement de la dette, l’encours des emprunts publics et les disponibilités bancaires.

Les enquêteurs dénoncent des pratiques budgétaires irrégulières, comme le rattachement artificiel de recettes d’une année à l’exercice précédent pour minimiser le déficit. Certaines créances douanières ont été omises, faussant l’évaluation des finances publiques, tandis que des dépenses fiscales n’ont pas été évaluées annuellement, en violation des règles de l’UEMOA.

L’audit met également en lumière des transferts budgétaires massifs vers des structures non personnalisées de l’État via des comptes de dépôt, échappant aux règles en vigueur. Certains de ces comptes, comme le CAP/Gouvernement, créé au profit de la Cellule d’appui à la mise en œuvre des Projets et Programmes (CAP), et le Programme de Défense des Intérêts économiques et sécuritaires du Sénégal (PDIES), présentent des irrégularités, avec des engagements financiers sans couverture budgétaire. Par ailleurs, l’État aurait contracté des emprunts au-delà de ses besoins réels, générant des surfinancements dont l’utilisation reste floue. La dette bancaire contractée en dehors du circuit budgétaire et sans approbation parlementaire atteignait 2517,14 milliards FCFA au 31 mars 2024.

Pour rappel, le président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en mars 2024, avait ordonné un audit approfondi des finances publiques. Les conclusions de la Cour des comptes ont entraîné la suspension des décaissements prévus dans le cadre d’un programme avec le FMI, dans l’attente de clarifications sur l’état réel des finances publiques. Désormais, les bailleurs de fonds du Sénégal ainsi que les agences de notation, qui restaient dans l’attente du rapport de la Cour, devront réévaluer leurs perspectives sur la dette sénégalaise. Une situation, qui pourrait compliquer la marge de manœuvre du gouvernement actuel qui a lancé en octobre dernier un plan quinquennal de 31 milliards $ de dollars, dont 62,3% devront être mobilisés par l’Etat, 14,1% par le secteur privé et le reste via des partenariats public-privé.

Le 6 février dernier, la porte-parole du Fonds monétaire international, Jolie Kozack, a réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner les nouvelles autorités sénégalaises pour « renforcer la transparence, consolider la responsabilité et prévenir la répétition de telles erreurs à l’avenir ».

Rappelons que le rapport sur les finances publiques repose sur des données issues des lois de règlement, du Compte général de l’Administration des Finances (CGAF), du Tableau des Opérations Financières de l’État (TOFE) et de diverses institutions. Réalisé par le ministère des Finances sous la supervision de l’inspection générale des finances, il couvre l’Administration centrale, tout en intégrant les transferts et risques budgétaires liés aux collectivités et au secteur parapublic.

L’audit de la Cour des comptes, quant à lui, repose sur trois étapes (planification, examen détaillé et rapportage) et vise à établir un état fidèle des finances publiques entre 2019 et mars 2024. Cependant, la Cour indique que « la situation de la commande publique a été exclue du périmètre, en raison de contraintes de délais et de l’étendue des travaux ».

Jean Moliere

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