Dans les tuyaux depuis 2021, le projet d’entrée au capital d’Air Côte d’Ivoire du transporteur qatari est relancé par l’exécutif ivoirien. L’ambition: financer l’essor de la compagnie nationale. Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al Khulaifi, ministre d’État auprès des Affaires étrangères du Qatar, et Alassane Ouattara, président de la Côte
d’Ivoire.
Le calendrier des nouvelles négociations n’est pas encore établi mais la présidence ivoirienne y travaille. Selon les informations de Jeune Afrique, le chef de l’État, Alassane Ouattara, envisage de relancer les négociations avec le Qatar afin d’acter une prise de participation de Qatar Airways – qui a réalisé 2,15 milliards de dollars de bénéfices sur l’exercice 2024-2025 – dans la compagnie nationale Air Côte d’Ivoire.
Le 10 mai dernier, Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al Khulaifi, ministre d’État auprès des Affaires étrangères, a ainsi été reçu par Alassane Ouattara dans sa résidence privée de la Riviera Golf, dans la commune de Cocody, à Abidjan. Le président ivoirien en a profité pour
remettre sur la table la question d’un partenariat stratégique entre Qatar Airways et Air Côte d’Ivoire.
Modèle Rwandair–Qatar Airways
Les premiers contacts entre les deux transporteurs aériens remontent à 2021, dans la foulée de l’ouverture d’une liaison directe entre Doha, la capitale qatarie, et Abidjan, la capitale économique ivoirienne. L’idée serait de faire entrer Qatar Airways au capital d’Air Côte d’Ivoire en lui permettant d’acquérir une partie de la participation de l’État ivoirien, actionnaire majoritaire de la compagnie ivoirienne à hauteur de 58 %.
Cette entrée pourrait financer l’expansion du transporteur national, qui a annoncé des résultats opérationnels positifs en 2023 (chiffre d’affaires de 131,6 milliards de F CFA et résultat net de 658 millions) et qui, après avoir inauguré sa ligne Abidjan–Casablanca en mai, prépare son développement hors du continent avec l’ouverture de vols directs vers Paris, Beyrouth, Londres ou encore Washington.
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En partenariat avec ORANGE
Le partenariat stratégique envisagé intervient après la
prise de participation de 25 % de Qatar Airways au capital d’Airlink, transporteur basé à Johannesburg, une opération réalisée en août 2024.
Il s’inscrit aussi dans un contexte de discussions, depuis plusieurs années, entre la compagnie qatarie et RwandAir, la première devant prendre une participation
de 49 % au capital de la seconde ainsi qu’une participation de 60 % dans le nouvel aéroport de Bugesera, un projet chiffré à plus de 2 milliards de dollars et financé par le Qatar. Annoncé en 2020, ce partenariat n’est toutefois toujours pas finalisé.
Accès au centre de maintenance à la clé
En cas de conclusion d’un accord, Air Côte d’Ivoire pourrait aussi bénéficier des compétences du centre de maintenance de Qatar Airways à Doha, ce qui fluidifierait
ses opérations. Le centre que la compagnie utilise actuellement, l’infrastructure française de son partenaire capitalistique Air France, actionnaire minoritaire de la compagnie ivoirienne à hauteur de 11 %, est en situation de surcharge.
En attendant la reprise des négociations, la compagnie ivoirienne (dont les autres actionnaires sont le groupe privé Optimus Holding à hauteur de 23 % et la BOAD à hauteur de 8%) demeure le numéro un sur la plateforme aéroportuaire d’Abidjan, sans toutefois parvenir à intégrer la chaîne des activités aéroportuaires.
À l’équilibre, Air Côte d’Ivoire rêve de Casablanca, Beyrouth et Washington
Celle–ci demeure très segmentée malgré la validation, par l’exécutif, du plan de compétitivité d’Air Côte d’Ivoire. dernier prévoit d’octroyer au transporteur national la
Ce gestion de la quasi–totalité des opérations réalisées à l’aéroport Félix–Houphouët–Boigny, sur le modèle de ce que font Air France à Paris–Charles–de–Gaulle, Royal Air Maroc à Casablanca ou Ethiopian Airlines à Addis-Abeba.
Sur le volet des relations entre Abidjan et Doha, le Qatar Africa Business Forum, organisé l’an passé à Marrakech et initialement prévu cette année en Côte d’Ivoire, se déroulera finalement en Afrique du Sud; Abidjan s’étant désormais positionnée sur l’édition 2026 de l’événement.
Jean Moliere. source JA
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