Bamako gracie les 49 soldats ivoiriens accusés d’être des mercenaires et arrêtés le 10 juillet 2022. 46 d’entre eux qui étaient toujours détenus au Mali avaient été condamnés à 20 ans de prison fin décembre, les trois soldates relâchées à la peine de mort par contumace. Tous bénéficient d’une remise totale de peine.

« Son excellence le colonel Assimi Goïta, président de la transition, chef de l’État, a accordé sa grâce, avec une remise totale de peine, aux 49 Ivoiriens condamnés par la justice malienne », annonce le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga à la télévision malienne, vendredi 6 janvier 2023. Cela signifie que la peine des 46 soldats toujours détenus au Mali est levée. Pour rappel, trois femmes militaires avaient, elles, été libérées au mois de septembre 2022 pour des raisons humanitaires.

Dans un communiqué daté de ce vendredi, le gouvernement de la transition explique que ce geste démontre l’attachement du colonel Goïta « à la paix, au dialogue, au panafricanisme, à la préservation des relations fraternelles et séculaires avec les pays de la région, en particulier le Mali et la Côte d’Ivoire. »

Cette grâce s’inscrit dans « la dynamique créée suite à la signature à Bamako, le 22 décembre 2022, du Mémorandum d’entente » entre le Mali  et la Côte d’Ivoire. Et le gouvernement de renouveler « sa profonde reconnaissance au président de la République togolaise M. Faure Gnassingbé, pour ses efforts inlasssables et son engagement constant pour le dialogue et la paix dans la région ».

20 ans de prison et peine de mort

Le 30 décembre 2022, la Cour d’assise de Bamako condamne les 46 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali à 20 ans de réclusion criminelle. Ils écopent également chacun d’une amende de deux millions de francs CFA d’amende.

Par ailleurs, les trois soldates qui avaient été libérées au mois de septembre sont condamnées par contumace à la peine de mort ainsi qu’à 10 millions de francs CFA d’amende. Toutes ces peines sont levées par le gouvernement malien.

Indigné par l’ultimatum du président de la Cédéao

Dans le communiqué publié suite à l’annonce de la grâce des 49 soldats, le gouvernement de la transition exprime son indignation face à « l’attitude partiale de certains responsables contre notre pays. » Il dénonce notamment « la position agressive » de Umaro Sissoco Embalo, le président de la Guinée-Bissau, aussi président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

« Je pense que ce ne sont pas des mercenaires », avait déclaré Umaro Sissoco Embalo, lors du sommet de la Cédéao en septembre 2022. Il s’était montré favorable à la libération des soldats ivoiriens. Dans son communiqué, le gouvernement de transition explique que le président de la Cédéao « vient d’opposer un ultimatum (…) concernant la libération des Ivoiriens. »

Par ailleurs, le gouvernement de transition souligne que les Maliens ont manifesté « massivement pour dénoncer les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la Cédéao et de l’UEMOA (NDLR : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) contre le Mali. » Ainsi, les autorités maliennes invite le président de la Cédéao « à donner des ultimatums aux groupes terroristes qui constituent la plus grande menace en Afrique de l’Ouest, ainsi qu’à canaliser ses efforts dans l’éradication de la pauvreté dans la région. »