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LES FEUX SOUTERAINS , A QUI PROFITE LE CRIME ?

Il y a peu de temps, je suis tombée sur plusieurs articles qui expliquaient le phénomène des « feux souterrains », responsable en partie de la reprise des incendies en Gironde. « Lorsqu’il y a des feux de résineux (…) les arbres brûlent et transmettent le feu aussi sous le couvert végétal (…)  et ce feu va pénétrer en profondeur petit à petit dans la tourbe». Parfois nichés à 1 mètre sous terre, ces feux sans flammes se consument lentement et sont donc difficiles à détecter.

Je me suis dit qu’il en allait de même avec l’islamisme. Il y a les grands incendies, les brasiers de fureur et de haine pure, les attentats, les bombes, les kalash, les camions lancés à pleine vitesse sur les passants, les prêtres et les policiers égorgés …
Il y a les feux annoncés et prémédités depuis longtemps et qui finissent par arriver, les flammes de l’enfer dont les braises ont été soigneusement entretenues depuis 35 ans qui finissent par s’abattre sur Salman Rushdie… Et les feux de joie des fanatiques, là-bas, en Iran.
Il y a aussi les petites combustions isolées, qui surgissent un peu partout, tous ces gens poignardés ou égorgés dans la rue, au hasard, ces attaques dont on parle moins, pressés que nous sommes de ranger ces actes dans la catégorie « faits divers » commise par « un déséquilibré ».
Et puis, comme les feux souterrains de Gironde, il y a ce qui ne brûle pas, ce qui ne fait pas mal, ce qu’on ne voit pas et ne sent pas, mais qui couve, juste sous nos pieds, à coté de nous. Ces prédicateurs qui distillent des messages subtilement hostiles, ce retour à un intégrisme du moyen-âge partout, dans les quartiers, dans les piscines, dans les écoles, cette haine des femmes et de leurs corps, des gays, de la liberté de pensée, détestation érigée en simple code culturel qu’il conviendrait de respecter.
Tout ce feu qui couve et nous menace de manière sournoise, sans que nous ne puissions lutter vraiment puisque quiconque se risque à dénoncer des fumées suspectes ou à faire remarquer une odeur de soufre se voit immédiatement montré du doigt. « Comment ? Vous dénoncez les gens qui jettent leur mégot par la fenêtre ? Vous faites des amalgames, vous êtes assurément contre tous les fumeurs. Vous protestez contre ceux font des barbecues en forêt en pleine canicule ? Vous faites le jeu des extrêmes voyons! »
Il faut de la détermination et du courage pour lutter contre les incendies, tout comme l’islamisme : Il faut se résoudre à mettre en place des moyens réels, à être vigilant tout le temps, à traquer les moindres sources de dangers, les moindres risques d’étincelles.
Enfin, il faut arrêter avec cette hypocrisie qui consiste à verser des larmes quand un drame se produit, tout en niant, voir en défendant à longueur d’année les signes de progression de cette idéologie mortifère hautement inflammable. (Un peu comme ces gens qui s’étaient opposé à la mise en place des aménagements souhaités par les pompiers de la foret de la Teste de Buch et qui ensuite viennent se lamenter).
Il faudra le redire encore et toujours : avant la violence, avant les actes extrêmes,  il y a les idées qui progressent par les mots. Avant le feu, il y a un souffle léger sur une braise.
Quand on entretient avec soin la confusion entre les individus et les idées, quand on fait semblant de confondre critique légitime des idéologies et des religions et haine des personnes, quand on diffuse en permanence des messages séparatistes, expliquant qu’il n’y a de loi que celle de Dieu, quand on promeut avec obsession la soumission des femmes, quand on cite sans cesse des extraits belliqueux, qui promettent les pires tourments aux homosexuels, aux apostats ou aux « mécréants », on n’est pas forcément un pyromane. Du moins pas celui qui craquera l’allumette. Mais on contribue à mettre en place les conditions pour que tout s’embrase.

Nathalie Bianco

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