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Le styliste Mora Niang montre le Sénégal sur toutes ses coutures à Paris

Mora Couture ?

L’on dit souvent que la valeur n’attend point le nombre des âges. L’exemple de Baye Mor Niang alias Mora, styliste modéliste de renom.

Ce sénégalais bon teint ayant bourlingué longtemps dans la sous-région, est un talent né. Mora vit la culture, la couture depuis le bas âge. Né d’une grande famille Gueweul, caste qui prétend être la mémoire des hommes, les griots appelés dans certaines sociétés, trouvères, troubadours.

L’art, la culture, le rythme, baye Mor en acquis les codes dès le berceau.

Ayant vu le jour à Thiaroye, à Dakar en 1982, c’est comme si à l’image des tirailleurs, Mora vient au monde pour bâtir l’universalisme, le dialogue des cultures, la mondialisation. Participant par son art à influer sur la marche du monde, Mora est devenu ambassadeur de la culture sénégalaise et participe à plusieurs rencontres artistiques à travers le monde. De Paris à Barcelone, en passant par Stuggart et Porto, le Complexe Mora Couture épate plus d’un lorsqu’il défile sur des podiums culturels et artistiques au plan mondial. Toutefois, il serait édifiant de plonger sur son parcours pour véritablement tenter de cerner le personnage de Baye Mor.

Après une enfance joyeuse à proximité de la belle époque de la plage de Thiaroye sur Mer, Baye Mor arpente les bancs de l’école mais abandonne tôt pour suivre les pas de son pater. Pour autant, en si peu de temps, il acquiert les béas bas de la langue qui lui permettront plus tard de décoder le langage universel. Son niveau de français toise celui du bachelier et lui permet de communiquer tout en restant courtois et respectueux de la bonne conduite et de la retenu. Il est également d’une agréable compagnie et en artiste, il sème les graines de la bonne humeur et de la joie. Après l’adolescence, Baye Mor pose ses baluchons en Mauritanie (1993-1998) pour sa première expérience dans l’apprentissage de son métier auprès d’un papa à la fois poule et rigoriste pour ne pas dire rigoureux. Le contexte de société ouverte à plusieurs civilisations et culture a permis à Baye Mor de vivre dans un épanouissement et une prudence dans un pays étranger. L’esprit entrepreneurial germe en Mora en 1997 à Nouakchott ou il monte son business à l’âge de 16 ans en ouvrant son premier atelier. C’est également la période où il participe à son premier défilé de mode avec Elzo Production. La page sombre des événements 89 continue toujours de hanter sa quiétude. De 1998 à 2000, Mora capitalise son expérience et poursuit son apprentissage au pays des hommes intègres, le Burkina Faso jusqu’en 2000. Durant ce séjour, Mora collabore avec Chantal Compaoré, Black Soman, Amadou Balaké entres autres figures burkinabaises. Lors de cette étape, Baye Mor participe à trois éditions du FESPACO (98, 2000, 2001). De 2000 à 2005, la soif de connaissance le mène au Niger ou son art atteint le sommet avec le brassage culturel en mode et codes vestimentaires avec les cultures touaregs, haoussa, songhai…

De retour au Sénégal en 2006 Mora s’installe entre Sicap Mbao et Thiaroye Azur en 2008 et tisse sa toile. En un temps record, Mora parvient à s’imposer comme la main d’or du style et de la mode. Son carnet d’adresse s’agrandit et son adresse devient incontournable dans l’univers de la couture dakarois.

Mora met son talent au service de Youssou Ndour star de la musique sénégalaise ainsi que Sidy Diop et son groupe pour leur spectacle Zénith de Paris.

Lors de la crise Covid 19, le Complexe Mora Couture s’allie à Afritex Group pour la confection de deux millions de masque dans la lutte contre cette pandémie mondiale. Cet intermède permet à Baye Mor Niang de sauver son entreprise qui compte 56 employés.

Jeune entrepreneur qui joue sa partition dans la création d’emplois et dans la valorisation et la promotion de la culture sénégalaise, Mora mérite d’être soutenu pour qu’il continue à inspirer et à vendre le savoir faire et le talent sénégalais.

En marge de son exposition de Mora Couture prévue le 22 août 2025 à la maison des associations  Paris 16eme, nous parle ses passions de ciseaux.

Mora Niang Bonjour

Qui est Mora  Niang ?

Bonjour

Je suis Baye Mor Niang alias Mora, ( complexe mora couture) styliste modéliste sénégalais, né dans la banlieue de Dakar , issu d’une famille de stylistes, modélistes.

et  résidant au Sénégal.Je suis styliste modéliste de la haute couture , spécialiste de la mode africaine ; homme, femme comme enfants  .

Comment cette passion est-elle née ?

Je suis issue d’une famille de stylistes où la couture est omniprésente, mon défunt père était un grand styliste , ma mère, mon oncle maternel  a été six fois ciseaux d’or

du Sénégal ,on l’appelait Cheick Fall . En somme toute la famille était déjà dans la haute couture donc naturellement sont tous des stylistes modélistes , cela a bercé mon enfance. Par conséquent je n’ai pas eu à forcer le destin. Ma mère est styliste, modéliste, elle continue de concevoir mes modèles jusqu’aujourd’hui. C’est  donc un héritage familial. Je suis né avec les ciseaux dans le berceau .

Naturellement , vous n’avez pas eu de difficultés particulières à faire ce métier ?

Oui parce que donc il faut le dire, pour le faire, il faut du génie, tu dois foncer, aller à l’avant, avoir des idées positives,en pensant  être parmi les meilleurs.

Pas le temps d’aller jouer au football, aller à la plage, aller jouer aux billes, boire du thé ou se pavaner avec des amis. Utiliser son temps à bon escient.

Il faut se donner à 200% pour être un styliste connu et reconnu, il faut être au top  et pouvoir le pratiquer normalement, et puis avoir une bonne image envers

Ma philosophie est  que  dans le monde artistique , si tu valorises ton art, tu vas avancer et tu vas en vivre. C’est la clé du succès.

Quand on est jeune et l’on veut aller loin  dans un métier , il faut dépenser son énergie sans compter , passer beaucoup de temps à travailler

.Il faut se préparer à être parmi  les meilleurs donc faire fie des loisirs  et se concentrer  sur son travail.  Si l’on veut que  son art nourrisse son homme, il faut le valoriser . Il faut se donner à 200%  voire y consacrer  tout son temps, véhiculer une bonne image , seules dans ces conditions que tu peux avancer pour devenir un styliste connu et reconnu.

A quel est venu ce déclic de dire, je veux en faire un métier ?

J’ai quitté les bancs de l’école , en 1993 pour suivre ma passion en me privant de loisirs . En ce moment-là, ma mère résidait en Mauritanie où elle faisait des vêtements pour ses amies pendant les fêtes. Lorsque je n’avais cours  ,le Week-end (vendredi, samedi et dimanche ),je passais  tout mon temps à l’atelier. Delà , l’idée m’est venue d’apprendre auprès des tailleurs qui étaient le métier d styliste. L’idée a commencé à prendre forme entre 1993-1998. Lorsque  J’ai commencé à avoir la main, je me suis intéressé par la couture femme . C’est après que je me suis reconverti en couture générale dans les années 2000. Pour ce faire, je suis allé au Burkina , au Mali pour me perfectionner.

En couture homme la Cote D’ivoire et le Burkina sont des spécialistes.

Les stylistes ivoiriens  sont  en avance voire les meilleurs  dans ce domaine en Afrique.  Au Sénégal , nous sommes  notre spécialité c’est la broderie.

Comme chaque pays  a une touche particulière, donc je vais un peu partout dans le monde pour des matières :  en Angleterre,France , Italie ….surtout les coupes de pantalons, chemises. Comprendre comment  se font les coupes anglaises , italiennes pour pouvoir le faire en adaptant à la mode africaine.

Avez-vous fait une école de haute couture 

Non. tout , je n’ai jamais fait d’école de haute  couture , tout  ce que je fais vient de mon  talent naturel ,mon esprit de créativité;

Quand j’apprends qu’un pays est meilleur dans un  domaine , j’y vais pour prendre les matières  dans les friperies , les détacher et voir comment cela  a été conçu et je le conçois à ma manière. Et je peux faire des coupes italiennes , anglaises, françaises.

Vous  êtes issu des quartiers populaires de Dakar où  il y’a un fort brassage de populations . Est-ce votre source d’inspiration.

Bien sûr , si on est né dans un pays où  il y’a  de  nombreuses ethnies , cela a forcement une influence sur  votre mode de vie , de penser . quand va vers le Nord , un style vestimentaire qui est différend selon les régions: Dakar ,Touba, Louga  , Thiès, Saint-louis…. tout cela m’inspire à. faire les  tenues différentes.

Cette grande richesse culturelle me permet de faire le travail que le public apprécie quand j’expose.

Quels  sont les évènements aux quels vous avez avez participé  sur le plan national et international

En1995, un promoteur  culturel du nom Elzo Production , (salutations fraternelles), qui est installé  aux USA à Atlanta en Alabama avec  sa femme.

C’est un grand frère qui m’a tendu la main . En fait  , Michel ZOU  faisait des soirées avec des défilés de mode. C’est lui qui a emmené Viviane Ndour en Mauritanie, Omar Pène, d’autres artistes comme  Fallou  Dieng .Il  faisait   deux ou trois grands défilés de mode pendant  ses spectacles .

En ce temps là , j’avais ma petite boutique en fait.  j’ai reçu un prix. et sur place ,  la télévision   mauritanienne  s’est déplacée pour m’a demandé de lui accoder   une interview . C’était ma première fois .  J’ai su m’exprimer malgré que très jeune et stressé  c’était en 1996 .j’ai pu répondre  aux questions du journaliste en disantque  j’étais venu à l’évènement en tant jeune sénégalais mais aussi africain pour montrer mes tenues  .J’ai gagné un prix ce jour là. Les jeunes  de ma génération de ,la Mauritanie,venaient passer   commande chez moi à Dakar  .  il y’avait  beaucoup de stylistes ,donc des concurrents  comme Cissé.

Après  cela j’ai participé à beaucoup de défilé à  Dakar, , Burkina  au FESPACO. J’a participé aux jeux olympiques  ( station Afrique).

Récemment j’étais à Paris dans le cadre de l’évènement organisé par  IBC. du présdent  Ibrahima Badji cette année, et l’exposition  qui s’est déroulée  à la maison des associations de Paris 16 eme le 22 aout dernier  et j’ai   une autre à Milan. en Italie.

Quels sont pour les jeunes africains qui embrasser ce métier

Il faut une bonne image voire une bonne réputation ,  il faut  postif, honnête et correct  à l’égard des autres.il faut  crédible  pour qu’une personne puisse te faire confiance et acheter  ton produit. Comme tu es habillé  actuellement , tu es en tenue  Mora Couture , bien élégant et exquis parce que la matière est de qualité.  Donc  tu fais déjà la promotion du vêtement , de la jeunesse africaine.  C’es la qualité de la matière  qui  fait la promotion d’un produit. Donc  il faut lui donner  de la valeur.   

Nous devons être unis , nous les Africains. Toute l’Afrique doit parler d’une seule voix. Faire une production  made in Africa, faire une tournée promotionnelle pour concurrencer les autres continents .  Il faut consommer  africain.

Combien de temps faut-il  pour confectionner  une chemise Mora que je porte .

J’ai pas mal de tailleurs dans mon atelier , donc  chaque couturier  peut faire 4 chemises dans la journée .

Quand il arrive dans la matinée, il prend son petit , ensuite sur la table de coupe, il coupe la chemise, repasser , il va sur la chemise , faire le montage . C’est un travail collectif.

Nous avons une convention. avec le minsitère de la formation professionnelle pour  former les jeunes .  j’ai l’agrément qui permet au centre d’avoir décerné les diplômes d’Etat  qui reconnus dans les autres pays.

Où peut-on les  boutiques  Mora  couture ;

Mora Couture se trouve à Dakar,  non loin  de l’aéroport  AIBD. mon bureau et toutes mes unités de production se trouvent à cette adresse.

pour permettre à mes clients de ne pas trop chercher à différents.

Votre dernier. mot .

Je voudrais d’abord  saluer. l’humanisme et l’altruisme d’un grand Monsieur  le Président-fondateur  International Business Conseil et Investissement (IBC Invest) Ibrahima Badji.

Cette   association qui est un catalyseur de partenariats concrets entre les territoires africains et européens. IBC qui permet aux jeunes africains d’aller de l’avant : des expositions en France , en Italie (Milan) , prix  d’excellence 2024-2025 de jeunes créateurs sénégalais, en somme  IBC nous permet d’avoir des Link. Cette structure qui mène souvent  des actions sociales ( donc kits  scolaires  à 160 familles) au Sénégal. C’est qui m’a permis de venir en France pour montrer mon travail et sceller des partenariats.  Mes remerciements appuyés  au Ministre Dr . Alioune Dione  de la microfinance et de l’Economie solidaire et sociale.

Remercier  également  mon épouse  Mora vaisselle ; mon soutien, ma conseillère , ma source d’inspiration , celle qui tient ma maison  . Et  Aussi ma mère  sans laquelle je n’aurai pas  pu faire  ce métier et performer. Merci maman  pour tes conseils et tes  soutiens inconditionnels. grand big up à toute mon équipe qui travaille avec abnégation et  dévouement du  complexe moral couture. Merci le merveilleux travail accompli.

Jean  Moliere

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