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Kiev bombardée, visite du patron de l’ONU: le récit de ce 64e jour de guerre en Ukraine

a diplomatie n’interrompt pas les frappes. Alors qu’Antonio Guterres et Volodymyr Zelensky tenaient une conférence de presse à Kiev pour évoquer les derniers événéments de la guerre en Ukraine, des explosions ont été entendues dans la capitale ukrainienne.

Aucun bilan humain n’a pour l’heure été communiqué mais ce bombardement, le premier depuis mi-avril à Kiev, reflète la persistance d’un conflit qui dure déjà depuis deux mois.

• Kiev bombardée pendant la visite de l’ONU

La capitale ukrainienne, Kiev, a été la cible de frappes jeudi soir, en pleine visite du secrétaire général de Antonio Guterres et pour la première fois depuis mi-avril. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a confirmé sur Telegram « deux frappes » sur l’un des quartiers de la capitale.

Dans l’est du pays, Sergueï Orlov, le maire-adjoint de Marioupol, ville portuaire du sud-est de l’Ukraine en proie à de rudes combats depuis plusieurs semaines, a affirmé sur BFMTV que 1000 personnes étaient toujours bloquées dans l’usine Azovstal.

Toujours sur BFMTV ce jeudi matin, le maire-adjoint de Marioupol s’est indigné du comportement de Poutine, qui empêche selon lui « l’évacuation de civils qui sont des innocents ». Il a également affirmé que « beaucoup de malades qui ont besoin d’une aide médicale d’urgence » sont encore présents dans la ville portuaire du sud-est.

Aucun bilan humain n’a été communiqué ce jeudi par les autorités ukrainiennes. Reste qu’un ressortissant britannique a été tué et un autre est porté disparu, a fait savoir un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. Le ministère n’a pas donné plus de détails concernant l’identité des deux personnes ni sur ce qu’elles faisaient en Ukraine.

 Situation inquiétante à la centrale nucléaire de Zaporijia

Rafael Grossi, chef de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a fait part de son inquiétude sur la situation touchant le site nucléaire ukrainien de Zaporijia.

« Zaporijia est au top de ma liste des préoccupations concernant les installations nucléaires en Ukraine », a-t-il confié. « Il n’y a pas d’urgence sur les autres sites, comme à Zaporijia », a-t-il ajouté, indiquant que l’agence « travaill(e) partout sauf à Zaporijia ». « Nous sommes connectés au site », a-t-il précisé.

Rafael a par ailleurs évoqué la situation à Tchernobyl, où il s’est rendu mardi, 36 ans jour pour jour après la pire catastrophe nucléaire civile de l’Histoire. Il avait alors jugé le niveau de radioactivité « dans la normale », des propos qu’il a réitérés jeudi.

Les troupes envoyées par Moscou, qui s’étaient emparées de la centrale le 24 février, au premier jour de l’invasion russe, ont déplacé des véhicules, équipements et creusé des tranchées dans cette terre contaminée, « ce qui a naturellement provoqué une hausse » de la radiation. « Mais la situation ne pose pas de gros danger à l’environnement et aux personnes », a affirmé le chef de l’AIEA.

• Antonio Guterres à Borodyanka et Boutcha

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé Moscou à « accepter de coopérer » avec l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes de guerre perpétrés en Ukraine.

« J’imagine ma famille dans une de ces maisons (…), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au 21e siècle, aucune guerre n’est acceptable au 21e siècle », a-t-il déclaré à Borodyanka, dans la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d’avoir commis des exactions pendant leur occupation en mars.

Pour sa première visite en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février, Antonio Guterres s’est rendu ensuite à Boutcha. « Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d’avoir une enquête complète et d’établir les responsabilités », a-t-il déclaré.

Au cours d’une conférence de presse tenue conjointement avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, Antonio Guterres a évoqué la situation humanitaire à Marioupol, « une crise au coeur de la crise ». « Nous n’abandonnerons pas, nous continuerons à nous engager pour un cessez-le-feu et nous chercherons aussi à arriver à des mesures immédiates qui permettront de sauver des vies et de réduire les souffrances », a assuré le secrétaire général de l’ONU, reconnaissant dans le même temps l’échec du Conseil de sécurité de l’ONU « à empêcher et mettre fin » à l’invasion russe.

• Biden va demander des milliards de dollars au Congrès

Le président américain Joe Biden a expliqué que les États-Unis ne peuvent se permettre de rester passifs face au conflit en Ukraine pour justifier sa demande au Congrès d’une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour principalement livrer davantage d’aide militaire à Kiev.

Sur ce total, 20 milliards doivent aller à la fourniture d’armements, soit près de sept fois plus que les quantités pourtant impressionnantes d’armes et munitions déjà fournies à l’Ukraine depuis l’invasion russe, déclenchée le 24 février.

Kiev a déjà reçu 10 armes anti-char pour chaque blindé russe, a ainsi vanté le président américain lors de son allocution prononcée à la Maison Blanche. Mais les États-Unis « n’attaquent pas » la Russie, a-t-il assuré, ils « aident l’Ukraine à se défendre » face aux « atrocités et à l’agression » russe. Le Kremlin avait plus tôt mis en garde contre des livraisons d’armes à l’Ukraine qui « menacent la sécurité » européenne.

• « Plus de 8000 cas » de crimes de guerre recensés

La procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova a affirmé que les enquêteurs ukrainiens avaient identifié « plus de 8000 cas » présumés de crimes de guerre depuis le début de l’invasion russe.

« Nous avons maintenant plus de 8000 cas », a-t-elle dit dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle. « Il s’agit en fait de 8600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre », a précisé Iryna Venediktova.

Ces crimes présumés comprennent « le meurtre de civils, le bombardement d’infrastructures civiles, les tortures » et les « crimes sexuels » signalés dans le « territoire occupé de l’Ukraine », selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur « l’utilisation d’armes interdites », a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com

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