27 novembre 2025
Paris - France
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Haïti : les élections fixées en 2026 sous la menace des gangs

La campagne électorale doit avoir lieu du 15 mars au 29 août 2026

En proie à la dictature des gangs, Haïti n’en finit plus d’avancer sur son chemin de croix. Le pouvoir légitime est désarmé devant la crise économique, le pouvoir des gangs et la corruption institutionnalisée, qui génèrent l’anarchie. La communauté internationale, dans un sursaut d’intérêt, promet une force d’intervention et appelle à des élections.

Premier tour le 30 août 2026

En Haïti, les élections générales reportées sur fond de crise sécuritaire

Les autorités ont fixé au 30 août 2026 la date du premier tour des élections présidentielle et législatives dans ce pays qui n’a plus connu de scrutin depuis 2016. Ce calendrier pose la question du maintien au pouvoir des dirigeants de transition, dont le mandat doit se terminer en février.
Le suspense autour de la date des prochaines élections en Haïti toucherait-il bientôt à sa fin ? Les autorités veulent y croire, dans cet Etat caribéen plongé, depuis plusieurs années, dans une crise politique inédite, exacerbée par la présence de bandes criminelles surarmées qui sèment la terreur dans la capitale et dans plusieurs régions du pays. Le Conseil présidentiel de transition (CPT), organe de gouvernance collégial installé à Port-au-Prince en avril 2024, avait, parmi ses objectifs, de rétablir l’ordre et d’organiser cette année des élections générales – les premières depuis 2016 – afin de céder la place, en février 2026, à un président et à un Parlement élus. Mais à mesure que l’échéance approchait, cet horizon devenait de plus en plus improbable.
L’ONU fait pression sur les dirigeants haïtiens pour l’organisation d’élections générales avant le 7 février 2026

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont averti mercredi (22 octobre) les dirigeants haïtiens que le temps presse pour rétablir la sécurité et organiser des élections générales, à l’approche de la date limite pour l’installation d’un nouveau gouvernement.

Le Conseil présidentiel de transition d’Haïti est chargé d’organiser des élections générales avant le 7 février 2026, date à laquelle ses neuf membres doivent se retirer.« Le temps de la transition est compté. Je crains qu’aucune voie stable vers le rétablissement de la gouvernance démocratique ne se dessine encore. »

Carlos Ruiz Massieu, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour Haïti et chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti

La date exacte des élections générales, les premières depuis près de dix ans, n’a pas encore été annoncée, alors que la violence des gangs embrase la capitale haïtienne et au-delà. Les préparatifs techniques sont malgré tout en cours.

Le Conseil électoral provisoire d’Haïti a évalué les centres de vote dans neuf des dix départements du pays, et en a identifié 1 309 pour environ 6,2 millions d’électeurs.

Le premier tour de ces élections coûterait près de 137 millions de dollars. Le ministère haïtien de la Justice a annoncé mardi soir que plus de 220 partis politiques avaient entamé leur processus d’enregistrement.

Mais la violence des gangs reste préoccupante. L’ONU a recensé 2 123 victimes entre le 1er juin et le 31 août en Haïti, avec une recrudescence des meurtres dans les départements de l’Artibonite et du Centre.

« Haïti se trouve véritablement à la croisée des chemins« , a déclaré Mike Waltz, ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU, lors de la réunion de mercredi.

« La communauté internationale doit soutenir Haïti dans la reprise en main du pays… La classe politique et le secteur privé haïtiens doivent également contribuer au soutien d’un gouvernement démocratiquement élu. »

Mike Waltz, ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU

La campagne électorale intervient près d’un mois après que le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé la création d’une force dite de répression des gangs. Elle est destinée à remplacer une mission plus réduite, dirigée par la police kenyane, en sous-effectif et sous-financée.

Peu d’informations ont été communiquées sur le calendrier de déploiement de cette nouvelle force, qui compterait 5 550 hommes, disposer d’un mandat de 12 mois et pouvoir arrêter des membres présumés de gangs. Une prérogative qui manque à la force actuelle.

Mercredi, la Russie a exprimé sa préoccupation concernant l’implication de mercenaires étrangers en Haïti, et dénoncé les meurtres de civils dans la lutte contre les gangs.

L’ONU a indiqué dans un récent rapport que les opérations de drones ont tué 527 membres présumés de gangs et 20 civils, dont 11 enfants, entre le 1er mars et le 20 septembre.

Les gangs contrôlent environ 90 % de Port-au-Prince, et les violences persistantes ont déplacé un nombre record de 1,4 million de personnes à travers Haïti.

De janvier à juin, plus de 3 100 personnes ont été tuées en Haïti et 1 100 autres blessées, selon les Nations Unies.

Source AP

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