Pourquoi le cinéma après une grande école de commerce . Un parent ou une relation amicale vous a-t-elle influencé ?
Simplement parce que l’art m’est vitale et que le cinéma est mon exutoire
constant . C’est à mon sens, la forme matérielle la plus complète d’expression
émotionnelle.
J’ai été formée en arts dramatiques à « The American Academy Of Dramatic Arts » à New York et j’ai suivi des stages de formations dont un en réalisation avec Monsieur Luc Besson à « L’École de la Cité » à Paris. Par ailleurs, je continue de me perfectionner en suivant des cours privés avec coachs experts en acting. En ce qui concerne l’autre partie de mon cursus, j’en suis très reconnaissante, car les acquis de mon «Master of Business Administration» m’ont permis de créer
différentes sociétés dont ma société «Golden Lioness Productions», fondée en 2015, spécialisée en accompagnement et en repérage de lieux de tournage
(location scouting).
En termes d’études, J’ai pour ambition de préparer un doctorat (Phd) avec l’aide de Dieu, tel que Messieurs Arnold Schwarzenegger et Robert Vaughn, grands acteurs et doctorants. En résumé j’estime que le cinéma et les longues études ne sont pas incompatibles.
Pour la première fois que vous en parlez à vos proches , quelles réactions ?
Mes parents étant les personnes qui me connaissent le mieux, l’ont vu venir depuis l’enfance. Malgré leurs craintes envers la constance et la sécurité morale et financière du domaine artistique , ils m’ont, je pense, bien orienté et encadré, selon leurs moyens. Quant au reste de ma famille et à mes connaissances, ils ne l’ont pas totalement compris ce qui est tout à fait normal, cela reste un parcours atypique en Afrique.
Vous avez joué dans une production Nollywood avec la célèbre actrice et productrice ghanéenne, Yvonne Nelson , comment s’est passé cette collaboration ?
Madame Nelson et moi, avons été introduites par une connaissance
professionnelle commune et avons échangé sur mon cursus. C’est ainsi qu’elle m’a recontacté par la suite, pour un rôle principal, dans la série “Heels and Sneakers” qui à été diffusée sur NollywoodTV et qui est disponible sur IROKOtv. Notre
collaboration s’est bien déroulée dans l’ensemble, c’était une experience
enrichissante.

Vous avez fait une apparition dans la série “40 & Single” de la réalisatrice américo-ghanéene Leila Djansi, actuellement sur Netflix, est ce la production qui vous a contacté?
Oui j’ai été contacté par la production qui était à la recherche d’une actrice ouest africaine bilingue. Mon personnage à fait son introduction en fin de la première
saison et sera encore plus présent , si Dieu veut, dans la deuxième saison.
Vous êtes aussi model , est-ce une passion ou un job au même titre que le cinéma?

Je suis passionnée de photographie et je suis mannequin grande taille, c’est une passion qui est devenu un emploi partiel car je suis rémunérée pour les publicités que j’ai la chance de faire.
Quelles sont les difficultés rencontrées , relations avec les acteurs , paiement des cachets avec des productions?
À mon niveau, en terme de difficultés, je mentionnerai le manque de visibilité
universelle des œuvres made in “Babiwood” qui est l’industrie dans laquelle j’ai commencé en Côte d’Ivoire. Je reste tout de même reconnaissante car certaines coproductions franco-ivoiriennes s’exportent et sont sur Netflix, comme la comédie “Bienvenue au Gondwana” dans laquelle j’ai fais une apparition. Pour ce qui est de mes relations avec les acteurs, nous avons des rapports
professionnels. En ce qui concerne mes cachets, je n’ai pas de problèmes n’ont plus, ils sont pour l’instant respectés et payés.
Quels sont vos meilleurs souvenirs ; ( une anecdote)
J’en ai deux, mon premier Festival de Cannes en 2016. J’ai assisté à plusieurs
Master Class et j’ai aimé découvrir le marché du film et les projections en avant-première auxquelles j’ai pu assister.
Mon deuxième meilleur souvenir est le sentiment que j’ai ressenti lorsque j’ai reçu mes deux premiers prix d’interprétation dans la même année, un en Côte d’Ivoire lors de la “NISA 2019” et un autre au Nigeria lors des “ZAFAA Global Awards 2019”
Qui sont vos idoles ou vos modèles ; monde , Afrique,ivoirien?J’aime profondément la carrière cinématographique de Madame Meryl Streep et c’est un rêve pour moi de la rencontrer un jour. Mon modèle africain est Monsieur Sidiki Bakaba, qui m’a littéralement adopté et que j’affectionne énormément en tant qu’artiste et être humain. C’est une personne très sage et Il m’a offert un grand cadeau lorsqu’il m’a permis de faire la rencontre de Jean-Paul Belmondo,
lors d’une représentation théâtrale à Paris, j’en suis encore émue.
Vos rapports avec les acteurs ivoiriens ?
Nos rapports sont courtois et professionnels, lors de nos rencontres les thèmes abordés sont principalement l’évolution de l’industrie cinématographique locale et la professionnalisation des techniciens du secteur en Côte d’Ivoire.

Que pensez-vous des acteurs sur des réseaux sociaux uniquement (facebook ,Instagram,.Tik tok…) ?
Bien que le cinéma et la télévision reste des vecteurs de communication
prestigieux, Internet est un média à part entière et je pense que les réseaux
sociaux sont de belles alternatives, pour déployer et diffuser son talent en tant qu’acteur ou humoriste.
Quel regard portez-vous sur le cinéma africain en général et ivoirien en particulier .
J’ai un avis global plutôt positif. Au niveau culturel et créatif le cinéma africain, avec la nouvelle génération de réalisateur, devient engagé, militant et consciencieux. Au niveau économique, grâce aux différents indices du secteur, on peut noter sa progression croissante mais il mérite encore plus d’injections financières afin de mieux l’industrialiser. Concernant le cinéma ivoirien, j’ai très hâte qu’il puisse s’ouvrir à de nouveau genres cinématographiques tel que le drame, l’horreur, le fantastique etc.
Vos conseils pour les jeunes acteurs ?
Je leur souhaite de faire preuve de patience, de suivre leurs intuitions, d’apprendre à dire “non” quand il le faut et surtout sans remords et de ne pas hésiter à sortir parfois de leurs zones de confort. Entretien réalisé par Jean MOLIERE


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